Faire moins mais mieux  : la philosophie de risingSud pour 2024

Foncier, levées de fonds, recrutement, influence... L'agence de développement devenue agence d'attractivité depuis l'arrivée de sa directrice générale, Audrey Brun Rabuel en 2022, continue d'étoffer le spectre de ses compétences, proposant aux entreprises un accompagnement de plus en plus complet. Une stratégie fondée sur la qualité plutôt que sur la quantité, qui s'accompagne d'une volonté de devenir exemplaire en matière de responsabilité sociale et environnementale, pour inspirer et accompagner les entreprises sur ce sujet.
(Crédits : DR)

Avec 450 entreprises accompagnées en 2023, risingSud fait un peu moins qu'en 2022, « année de tous les records », rappelle Aubrey Brun Rabuel, sa directrice générale.

Moins en quantité, peut-être. « Mais mieux ne signifie pas forcément plus ». La qualité avant la quantité. « Plutôt que de courir après les chiffres avec très peu de résultats concrets, nous entrons davantage dans le business des entreprises et nous les suivons mieux ».

Ce qui implique pour l'agence de se doter de nouvelles compétences. Initialement agence de développement, elle est devenue avec l'arrivée d'Audrey Brun Rabuel en 2022 une agence de développement et d'attractivité. Parmi ses grands faits d'armes : l'implantation de l'usine de panneaux photovoltaïques Carbon, l'obtention du label Biocluster qui conforte le positionnement de l'écosystème marseillais dans le domaine de l'immunologie à travers le projet Marseille Immunology Biocluster, ou encore le lancement du programme Syrius visant à décarboner le territoire industriel de Fos-sur-mer.

Influencer et chasser le foncier

Pour accompagner ces projets, l'agence s'est dotée en 2023 de deux nouveaux métiers. Le premier : l'influence. « Nous capitalisons pour cela sur les grands événements comme les Jeux Olympiques, la Coupe du monde de rugby, Chose France... Nous avons été présents aux Rencontres économiques d'Aix-en-Provence et au forum de Davos où Renaud Muselier est allé présenter les atouts de la région ». De sorte que, se réjouit la directrice générale de risingSud, « les patrons commencent à avoir une idée différente du Sud. On le voit dans leur stratégie de développement, avec un afflux de grands groupes et de startups qui investissent ici après que nous les ayons rencontrés dans ces événements ».

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L'autre « nouveau métier » de risingSud, c'est le foncier. Sujet crucial sur un territoire régional à la fois attractif et géographiquement contraint. « Nous partions de zéro sur ce sujet. Nous avons changé de braquet pour pouvoir accompagner les entreprises en local, qui, en grandissant, ont besoin de locaux, d'une usine... Nous identifions les besoins, nous les qualifions et nous les accompagnons dans leur stratégie foncière ». L'agence a pour cela mis au point une plateforme foncière accessible sur son site internet. « En un an, nous avons pu déployer 32 sites clé-en-main, accessibles immédiatement ou à court terme. Soit un total de 600.000 mètres carrés ». Un travail qui s'appuie sur un réseau de partenaires : EPCI, agences territoriales de développement, courtiers... Sans oublier, tient à préciser le président de risingSud, Bernard Kleynhoff, « les élus des territoires », avec la nécessité d'une concrétisation rapide des projets d'installation, pour que le calendrier soit compatible avec les impératifs de la vie d'une entreprise.

« Nous n'avons pas tellement de difficultés pour des bureaux », observe Audrey Brun Rabuel. « Pour des usines, c'est plus compliqué. Nous privilégions des projets durables et résilients ». Des critères évalués depuis 2023 grâce à un nouvel outil de scoring qui a été testé et devrait être généralisé courant 2024, afin de mesurer au mieux l'impact des projets et mieux orienter les financements publics.

Des actions plus ciblées à l'international

En 2024, l'agence entend évidemment poursuivre ses efforts dans ces deux métiers. « Nous voulons aussi nous renforcer sur les levées de fonds qui ont augmenté de 37% en 2023 parmi les entreprises que nous accompagnons, en particulier dans l'énergie, l'IA et les cleantechs ». Un travail de ciblage de fonds, internationaux notamment, sera mené à cette fin.

Pour aider les entreprises locales à se développer à l'export, l'agence de développement et d'attractivité souhaite mener des actions peut-être moins nombreuses, mais là aussi plus qualitatives. « Nous faisions beaucoup de programmes, de bootcamps... Nous allons nous centrer sur des missions physiques et sur quelques missions digitales qui aboutiront à une mission physique ». Ce sera notamment le cas en Amérique du sud. Ces missions accompagneront probablement moins d'entreprises, mais avec un meilleur suivi. À l'instar d'un récent déplacement à Londres, avec seulement quatre entreprises du territoire qui ont pu bénéficier de rendez-vous collectifs et individuels, de même qu'une rencontre avec des acheteurs et distributeurs sélectionnés avec soin. « Cela a très bien marché. Des contrats ont été signés en une quinzaine de jours alors que ces opérations sont souvent très longues au Royaume-Uni ».

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En 2024, risingSud veut aussi accompagner les entreprise sur le volet du recrutement, notamment dans le numérique. Elle compte pour cela mener « une chasse approfondie et ciblée auprès des étudiants, des écoles, des réseaux d'alumni... Nous travaillons aussi sur un guichet unique d'attractivité qui permettrait aux talents et entreprises étrangères de trouver les clés et le réseau pour s'installer dans le Sud », qu'il s'agisse de trouver des écoles bilingues ou internationales, des crèches ou d'accompagner un déménagement... Ce guichet unique est attendu pour septembre 2024.

Agence à mission ?

Enfin, l'un des grands axes de la feuille de route 2024 est la RSE, dans le droit fil d'une démarche enclenchée l'an dernier avec la participation de l'agence au parcours de la Convention des entreprises pour le climat qui accompagne les entreprises vers une transformation profonde de leur modèle économique, afin de rendre celui-ci plus compatible avec les limites de la planète. « Nous voulons devenir une agence exemplaire, pilote et référente sur la RSE », capable d'accompagner au mieux la transition des entreprises régionales. Afin de « faire du Sud une terre d'innovation et de transition »

Et sur ce sujet, beaucoup reste à faire comme le reconnaît la directrice générale de l'agence. « Dans notre ADN, il y a beaucoup de déplacements en avion ». Les déplacements représentent ainsi 68 % des émissions carbone de l'agence. « En 2022, nous avons émis 572 tonnes de CO2, soit six fois le tour de la terre en TGV. La marge de progression est importante ». Objectif : une réduction annuelle de 13% de ces émissions pour atteindre 144 tonnes en 2032. Et pour y parvenir, plusieurs solutions sont envisagées : regroupement de certains voyages en un seul, une meilleure gestion de la flotte automobile et des ordinateurs, sensibilisation des équipes, écogestes de même que le développement de l'outil de scoring pour soutenir les projets d'entreprises les plus vertueux d'un point de vue environnemental...

Un engagement que l'agence souhaiterait formaliser d'ici 2026 au travers d'une certification, d'une labellisation ou bien, comme Bernard Kleynhoff l'appelle de ses vœux, par une évolution de statut qui ferait de risingSud une « agence à mission ».

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