L'actionnaire principal de L'Occitane réussit son OPA

Le groupe de produits cosmétiques vient d'annoncer que son actionnaire principal, l'Autrichien Reinold Greiger, avait acquis suffisamment d'actions pour sortir de la bourse de Hong Kong. « Cette transaction donnera à notre groupe la flexibilité de prendre des décisions à long terme », se félicite le dirigeant.
(Crédits : BENOIT TESSIER)

Trois mois, c'est le temps qu'il a fallu à L'Occitane pour réussir à sortir de la bourse de Hong Kong. C'est fin avril que le groupe de produits cosmétiques avait annoncé l'intention de son propriétaire, Reinold Greiger, de racheter des actions de l'entreprise dans cette optique. L'homme d'affaires autrichien vient donc d'en acquérir suffisamment pour boucler l'opération, dont la clôture est annoncée pour début août. « Cette transaction donnera à notre groupe la flexibilité de prendre des décisions à long terme », se félicite-t-il à travers un communiqué.

Ce n'est pas la première fois que Reinold Greiger tente cette opération, il avait effectué une première tentative en septembre mais qui n'avait pas abouti.  « C'est un cas assez symptomatique, plusieurs sociétés sortent des bourses depuis quelques années », expliquait dans La Tribune Eric Pichet, professeur d'économie et finance à Kedge Business School, en avril. L'Occitane avait rejoint la bourse de Hong Kong en 2010, notamment pour conquérir un marché chinois aujourd'hui bien maussade.

Gagner en « flexibilité » 

Pour l'universitaire, devenir une société non-côté permet d'échapper aux contraintes réglementaires, notamment en termes de communication. « Pour des groupes avec des brevets et du capital immatériel, l'obligation de communiquer auprès du public peut revenir à donner ces informations à la concurrence », détaillait-il. Ce que confirme aujourd'hui l'entreprise, en se disant « libérée des pressions du marché financier » et des « obligations de transparences » avec une telle opération.

Autre motivation pour L'Occitane, la fameuse « flexibilité » qu'évoque Reinold Greiger. En clair, le groupe s'évite d'avoir « à consacrer des ressources commerciales et administratives au maintien de la valeur à court terme du cours de son action ». De quoi répondre au mieux aux évolutions de ce marché. En 2023, le résultat du groupe L'Occitane a en effet baissé de 50%, mais reste positif alors que son concurrent The Body Shop est placé en redressement judiciaire.

Les sites français pas impactés

Pour le reste aucun changement radical n'est à attendre puisque Reinold Geiger était déjà majoritaire au capital. « Cette opération n'affectera d'aucune manière » les sites français dédiés aux marques L'Occitane en Provence et Melvita, à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) et Lagorce (Ardèche), rassurait le groupe en avril ajoutant que  « L'Occitane International S.A. continuera et à investir dans leur développement »

Estampillée d'une image de success story française, la société dont l'image sent bon la lavande et le romarin a son siège social en Suisse et au Luxembourg tandis que son marché de prédilection est le Japon. De quoi incarner l'exemple d'une entreprise qui a pris le virage de la mondialisation. Ses ventes en France ne représentent qu'une petite part de ses 2,2 milliards d'euros de vente à travers ses huit marques dans 90 pays. Le groupe s'appuie néanmoins sur son site historique de Manosque pour son approvisionnement et une partie de sa production. C'est là que se trouve également le laboratoire de recherche et développement. Un élément essentiel pour crédibiliser l'aspect « Provence » de ses produits.

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