Comme beaucoup, il dit s'être attendu à une « amplification du score du RN » par rapport aux résultats des Européennes. « Une évidence », mais qui a tout de même secoué à Cannes où le maire de la Ville est aussi engagé dans le scrutin des Législatives, en tant que suppléant d'Alexandra Martin, députée LR sortante, dans la 8ème circonscription des Alpes-Maritimes.

Alexandra Martin arrivée deuxième avec 28,39% des voix face à Dorette Landerer, investie par le Rassemblement national, candidate inconnue mais qui obtient un étonnant 42,74% des suffrages. Etonnant étant donné l'implantation d'Alexandra Martin et évidemment celle de David Lisnard. Mais pas si étonnant si on regarde le mouvement qui a parcouru la France entière.

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Rester en dehors « des machins politiciens »

A Cannes, ce résultat est finalement assez symptomatique de ce qui a pu se passer dans d'autres territoires : malgré une certaine notoriété, un travail de fond, une présence terrain, la prime n'est pas toujours - loin de là - allée au sortant et c'est finalement davantage un mouvement d'envergure nationale qui a pris le pas sur le choix « local » de « son » député.

Particulièrement observé, David Lisnard a tenté, tout au long de la courte campagne qui vient de s'écouler de marquer sa mesure, de prendre de la hauteur, sans se laisser embarquer dans les discours ambiants, « des machins politiciens », comme il l'a dit la semaine dernière, invité de Sud Radio.

Pas facile dans le contexte de ces Législatives de vraiment faire entendre sa différence, tant celui-ci est exacerbé.

D'aucuns estimaient que le moment pour David Lisnard de s'imposer plus fort était venu. D'autres que c'était, justement, le piège.

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Question de temps

Lui a suivi son rythme. Sur X, de déclarer que face à la situation post-premier tour, « la seule réponse est de rester fidèle à ses convictions, celles bonnes pour le sursaut de la France, pour remettre l'appareil d'Etat au service de la société, au service d'une politique sécuritaire, migratoire, éducative, sanitaire qui soit fiable ». Un message que « nous avons porté pour ce premier tour, que nous porterons pour le deuxième tour et même après ». Car c'est bien l'après qui va aussi compter. Majorité absolue pour le RN ou pas ? Pays ingouvernable ou pas ? On sait les ambitions de David Lisnard de prendre part à l'Histoire politique de la France. Mais le président des maires de France sait, lui, faire preuve de patience. Il l'a déjà prouvé avant d'être élu maire de Cannes. Il sait qu'il faut encore étendre Nouvelle Energie, continuer de convaincre, expliquer ce qui, à droite, le différencie. Momentum ou pas, c'est lui qui donne le tempo. Car comme la fable en a fait un principe, rien ne sert de courir...