Pernod Ricard cède une partie de ses vins pour se recentrer sur les spiritueux premium

Le célèbre groupe originaire de Marseille vient d'annoncer la vente de certaines de ses caves de vins étrangers. Un pôle qui n'a jamais été totalement satisfaisant pour Pernod Ricard et dont la vente doit lui permettre de redynamiser son chiffre d'affaires.
(Crédits : STAFF)

Ce n'est pas le segment sur lequel Pernod Ricard est le plus connu, mais le groupe marseillais était un acteur important des vins non-français depuis les années 2010. « Était », car il vient d'annoncer la cession de plusieurs d'entre eux, dont l'australien Jacob's Creek, l'espagnol Campo Viegjo ou encore le néo-zélandais Stoneleigh. Une grande partie de son portefeuille de vins vendue au consortium international Australian Wine Holdco Limited, propriétaire du fabricant australien de vin Accolade Wines. La transaction, dont le montant n'a pas été dévoilé, doit encore être validée par les autorités de la concurrence, un feu vert attendu pour le deuxième semestre 2025.

« Pernod Ricard cède ainsi sa division vins à un acteur d'envergure mondiale disposant d'un réseau de distribution exclusivement dédié à cette activité », avance le groupe. Une opération qui traduit ses difficultés sur ce marché, comme en témoigne la baisse de 11% des revenus issus de la catégorie « vins stratégiques » dans les derniers chiffres du premier semestre 2023/2024 présentés par Pernord Ricard en février dernier. Sur l'année précédente, alors que toutes les catégories de spiritueux enregistrent « une forte croissance », le vin présente « une performance mitigée » de 2% de croissance « notamment pour Jacob's Creek et Campo Viejo au Royaume-Uni et en Amérique du Nord », précisait le groupe. Pas étonnant donc que depuis plusieurs années, la rumeur d'une vente de ce pôle revenait régulièrement.

Redynamiser la croissance

Le périmètre cédé représente au total sept caves, soit un volume annuel de 10 millions de caisses de 9 litres à travers les trois pays cités précédemment. Dans les comptes, cela représente autour de 4% des 12,13 milliards d'euros de chiffre d'affaires du groupe marseillais. Pernod Ricard ne quitte néanmoins pas totalement le secteur du vin étranger puisqu'il conserve certaines caves, comme l'américain Keewood ou l'argentin Etchart. Des établissements viticoles dont les bouteilles se vendent à des prix plus élevés que la moyenne, ce qui confirme le positionnement du groupe. « Cette cession permettra à Pernod Ricard de renforcer sa stratégie de premiumisation et de se concentrer sur son portefeuille de marques de spiritueux et de champagnes », précise le groupe.

Un moyen de redynamiser le groupe, qui a accusé un recul de son chiffre d'affaires et du résultat opérationnel au premier semestre 2023/2024. Et ce, alors que l'objectif affiché est le haut d'une fourchette comprise entre 4 et 7% par an. Dans La Tribune, le PDG Alexandre Ricard, a expliqué ces derniers résultats en parlant d'une «  phase de normalisation de notre industrie, après trois années d'un « supercycle » en réaction aux restrictions en vigueur pendant la pandémie ». A cela s'ajoutent, la crise en Chine et celle de l'inflation.

La stratégie de premiumisation doit aussi permettre de suivre les modes de consommations dont « la tendance de fond s'articule autour du moins mais mieux », indiquait Alexandre Ricard. Une redynamisation du groupe, qui par conséquent doit assurer une meilleure rentabilité aux actionnaires alors que la famille Ricard renforce sa présence au capital depuis plusieurs années, jusqu'à atteindre depuis juin 15,1% (contre 13,93% en 2022). Des achats d'actions qui doivent se poursuivre « en fonction des opportunités du marché ».

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