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On avait laissé Eric Ciotti en bisbille avec son parti, Les Républicains, après l'annonce de son accord avec le Rassemblement national. Vilipendé, isolé presque, hormis quelques soutiens, notamment dans son département des Alpes-Maritimes de Bernard Chaix, ex-président de la CPME 06, candidat dans la 3èmecirconscription et de Christelle D'Intorni, candidate, elle, dans la 5ème circonscription.
C'est dire si les résultats de celui qui est toujours président des Républicains étaient scrutés. En recueillant plus de 45 % des suffrages, la réponse est claire : Eric Ciotti, réélu député sans discontinuer depuis 2007, confirme son ancrage.
Face à lui, « l'autre » droite pourrait-on dire est partie divisée. D'abord avec Graig Monetti, adjoint à l'Evénementiel et à la Jeunesse de Christian Estrosi, le maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d'Azur. Sans doute pas assez connu pour contre-attaquer un Eric Ciotti réélu depuis 17 ans, bien qu'il ait multiplié déplacements et interventions depuis quinze jours. Totalement inconnu - il dit avoir décidé de rejoindre Les Républicains, précisément le jour de l'annonce de l'accord entre Eric Ciotti et le RN - Virgile Vanier-Guérin a été totalement invisible. Sans expérience, difficile en deux semaines de battre le pavé d'une circonscription depuis longtemps acquise à son député. Et cela, même avec le soutien d'un parti comme LR.
Ciotti vs Estrosi : duel renforcé
Outre son score personnel, ceux des soutiens d'Eric Ciotti sont tout aussi éloquents. Christelle d'Intorni, avec plus de 50% des voix, n'aura pas besoin d'un second tour alors que le virage en tête de Bernard Chaix, avec 41,47% des voix, peut surprendre, face à un Philippe Pradal, député sortant, conseiller métropolitain et municipal, très proche de Christian Estrosi et qui bénéficie pourtant d'une bonne image. Certes, on s'attendait à un scrutin tendu mais la troisième place de Philippe Pradal, étiqueté Horizons, constitue malgré tout une mauvaise nouvelle pour le camp du Maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d'Azur.
Car, qu'on le veuille ou non, Eric Ciotti est en passe de gagner son pari. Les bons résultats obtenus ce 30 juin renforcent sa dynamique. Personnelle évidemment mais les résultats du 1er tour au niveau national lui donnent aussi raison sur le constat d'un parti, les Républicains, affaibli, alors que le RN caracole en tête. A Nice, le vote se fait traditionnellement à droite. Reste qu'Eric Ciotti, comme Bernard Chaix, sont talonnée par les candidats du Nouveau Front Populaire. Oliver Salerno pour le premier et Laure Quignard pour le second.
Forcément, la position de Christian Estrosi et de son camp est très attendu. Ce dimanche soir, le maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d'Azur a tenu à galvaniser les troupes, indiquant qu'il fallait « rester mobilisé ». Et sans le nommer, dire tout ce qu'il pense d'Eric Ciotti. « On sait ce qu'est la lâcheté en politique, la trahison quand on a aucune valeur et que l'on est prêt à passer à un autre bord. Demain il appellera à voter Mélenchon comme il appelle à voter Bardella aujourd'hui ».
Peu probable que Christian Estrosi baisse les bras aussi facilement. Graig Monetti a déjà annoncé sa volonté de se maintenir pour barrer la route à Eric Ciotti. Il bénéficie même du soutien de Virgile Vanier-Guérin, le candidat investi par LR qui fait donc fi de la position de son parti de ne donner aucune consigne. En revanche, Philippe Pradal, a annoncé son retrait. Ce qui laisse un peu plus le champ ouvert à Bernard Chaix.
L'objectif de 2026
Mais si Christian Estrosi ne baisse pas les bras c'est que l'enjeu est certes celui du second tour mais il est tout autant pour 2026. Eric Ciotti l'a revendiqué hier soir, « nous sommes la première formation politique » niçoise. Si Jordan Bardella est nommé Premier ministre, on sait déjà que le président des Républicains aura un marocain ministériel majeur.
Autant dire qu'à deux ans du scrutin municipal, cette configuration a de quoi rebattre les cartes locales. Un scénario qui ne plaît pas à Christian Estrosi. Les deux hommes se connaissent bien - ils ont parcouru un bon bout de leur vie politique côte à côte, Eric Ciotti ayant été notamment collaborateur parlementaire et premier adjoint de Christian Estrosi - et se détestent tout autant. Auréolé d'un ministère, Eric Ciotti s'en trouvera probablement renforcé sur son territoire alors que l'actuel maire de Nice a déjà fait savoir sa volonté de briguer un quatrième mandat. Voilà qui place le résultat du 7 juillet prochain sous un intérêt encore plus particulier.
La semaine qui s'ouvre s'annonce donc brûlante. Et il n'est pas question uniquement de météo.
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