Tous usages confondus, l'industrie régionale est la plus consommatrice en énergie après les Hauts-de France, avec 5,6 millions de tonnes équivalents pétrole consommées en 2019. Soit 16 % de la consommation brute d'énergie nationale pour l'industrie.
Parmi l'énergie ainsi utilisée, une partie l'est en tant que matière première, comme le gaz de pétrole liquéfié employé dans l'industrie pétrolière. Le reste, à visée purement énergétique, représente 2,5 millions de tonnes équivalent pétrole, soit 9 % de la consommation industrielle nationale. Ce qui place cette fois la région à la 5e place du pays.
La chimie : secteur industriel le plus consommateur d'énergie
Une observation plus en détails permet de constater, explique l'Insee, que la chimie est « de loin le secteur le plus consommateur », représentant à lui seul 60 % de la consommation d'énergie industrielle hors matières premières. Une forte consommation qui s'explique notamment par le recours à un process particulièrement énergivore : le vapocraquage. Utilisée dans la pétrochimie, cette technique consiste à faire craquer un hydrocarbure en présence de vapeur d'eau.
Après la chimie, c'est la métallurgie qui consomme le plus d'énergie, mobilisant 17 % de la consommation d'énergie industrielle à visée énergétique, notamment en raison de la filière sidérurgie.
L'étude de l'Insee relève par ailleurs une particularité locale : la relativement faible consommation de l'industrie agroalimentaire régionale. Ainsi, alors que celle-ci consomme 17 % de l'énergie industrielle (à visée énergétique) au niveau national, cette part n'excède pas 2 % en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Une tendance que l'Insee explique par la faible implantation des « industries alimentaires très énergivores telles que la fabrication de sucre ou de produits amylacés (à partir de blé, maïs, pomme de terre...) ».
Une dépendance relativement forte vis-à-vis des produits pétroliers
Parmi les sources d'énergies auxquelles recourt majoritairement l'industrie régionale : le gaz (29% de la consommation industrielle à usage purement énergétique) et l'électricité (28%). Électricité qui est, souligne l'étude, plus souvent auto produite que sur l'ensemble du pays : « 7 % de l'électricité consommée par les établissements industriels est issue de leur propre production. C'est plus qu'au niveau national (4 %). L'autoproduction peut-être d'origine thermique, hydraulique, photovoltaïque ou encore éolienne ».
Mais, si gaz et électricité sont les plus utilisées, l'industrie régionale reste « plus dépendante qu'au niveau national des produits pétroliers ». Une dépendance conforme au niveau national vis-à-vis des produits pétroliers principaux (gaz de pétrole liquéfié, comme le butane-propane, ou encore fiouls lourds et domestiques et coke de pétrole), mais bien supérieure d'agissant des autres produits pétroliers de type gaz de raffinerie, pétrole lampant, résidus lourds de raffinage, goudron, éthane... qui représentent 17 % de sa consommation d'énergie industrielle contre 5 % en France.
Un sujet auquel s'attaquent les projets de décarbonation, notamment ceux déjà implantés ou prévoyant de le faire autour de Fos-sur-mer, moyennant une forte consommation d'énergie. « Les établissements situés dans la zone industrielle bas carbone de Fos-sur-Mer, établie pour favoriser et accompagner la décarbonation de l'industrie, pèsent pour environ deux tiers de la consommation régionale à usage purement énergétique. »
La décarbonation devra donc aller de pair avec une politique d'innovation au service de l'efficacité, autant que de sobriété.
Des secteurs énergivores peu pourvoyeurs d'emplois au niveau régional
Enfin, l'étude de l'Insee relève que ces secteurs particulièrement énergivores génèrent relativement peu d'emplois. Ainsi, fin 2019, dans les cinq secteurs industriels les plus énergivores, seuls 4 % des salariés français (hors intérim) des établissements de moins de 20 salariés se trouvaient en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Alors même que ces établissements représentaient 11 % de la consommation de l'ensemble de ce secteur en France.
Il n'empêche que, bien que relativement peu nombreux, ces emplois sont concentrés dans certaines zones de la région dans lesquelles leur poids est davantage significatif. A titre d'exemple, dans la zone d'emploi de Martigues-Salon (comprenant Fos-sur-Mer), 9,3 % des emplois salariés marchands sont liés aux secteurs les plus énergivores.
A rappeler néanmoins, l'étude de l'Insee s'attarde à l'année 2019. Depuis, les projets autour de l'industrie décarbonée se sont multipliés, à Fos comme ailleurs. L'étude portant sur l'année 2022, par exemple, sera particulièrement intéressante à cet égard.
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