Marseille-Fos, un modèle économique qui privilégie la réindustrialisation autour de l'énergie et la logistique

Malgré les difficultés du contexte économique liées à la guerre en Ukraine, le grand port maritime de Marseille Fos poursuit sa croissance. Une année marquée par le début d'un changement de modèle et des projets d'implantations sur de nouveaux secteurs.
(Crédits : Colin)

« Tous les voyants sont au vert », se réjouit Hervé Martel. Le président du directoire du grand port maritime de Marseille Fos (GPMM) peut avoir le sourire avec des résultats qui « dépassent les niveaux de 2019 ». Ce qui, en données concrètes, signifie 77 millions de tonnes de marchandises traitées, soit une hausse de 3%, et un chiffre d'affaires qui bondit de 16% à 190 millions d'euros. Une année record, qui marque aussi une évolution dans l'organisation du GPMM avec un nouveau président du conseil de surveillance élu voici quelques mois, après deux années d'intérim assurées par Elisabeth Ayrault.

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« Malgré une année dans un contexte difficile avec la mise à l'épreuve de la guerre à laquelle nous ne nous attendions pas, le port est là », souligne l'ancien ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, qui prend ici, la parole pour la première fois avec sa nouvelle casquette. Au-delà des conteneurs et des remorques, les bons chiffres du GPMM traduisent des « bonnes perspectives » selon Hervé Martel. Cela saute aux yeux sur le segment des vracs liquides qui ont augmenté de 5% en bonne partie grâce aux massives importations du gaz naturel liquéfié (GNL), visant à remplacer le gaz russe. En passant de 6 millions de tonnes à 8,5 millions de tonnes, la hausse atteint plus de 40%.

Une transition « incroyable »

Des chiffres et des tonnages qui illustrent les changements qui s'opèrent au sein du port. « Nous sommes en transition », confirme Christophe Castaner en référence à la fin programmée des hydrocarbures « dans une vingtaine d'années » remplacés par le déploiement des « énergies d'aujourd'hui et de demain ». A commencer par le GNL et l'hydrogène. Hervé Martel évoque une « période de transition assez incroyable ». Le président du directoire va même plus loin : « Nous sommes en train je crois de construire aujourd'hui à Fos avec les nouvelles énergies ce qui a été construit il y a un peu plus d'un demi-siècle ». Comprendre que c'est une petite révolution.

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Preuve de l'engagement du GPMM à soutenir son développement, la totalité des 60 millions d'euros d'investissement prévus ont été dépensés. « Ce qui est assez rare », glisse Christophe Castaner. « D'habitude, nous étions environ 20% en dessous », la somme prévue, confirme Hervé Martel. Dans cette enveloppe, 25 millions sont dédiés à la maintenance ou l'entretien. La concrétisation de cette transition amorcée passe par l'encouragement au développement de nouvelles industries. Beaucoup de projets concernent, logiquement, l'énergie.

Une filière pour l'éolien offshore

L'année 2022 a été marquée par les annonces autour de GravitHy et H2V. Le premier veut produire de l'acier décarboné et le second de l'hydrogène vert. « Des projets industriels sur un territoire où rien n'a été implanté depuis une dizaine d'année », glisse Hervé Martel. L'hydrogène qui a aussi fait parler de lui avec le projet de pipeline depuis Barcelone.

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Autre tournant attendu, la création d'une filière pour l'éolien offshore fait partie des grands projets d'avenir du GPMM. « C'est un nouveau métier que cela soit pour les infrastructures, mais aussi les relations avec différents acteurs ou la forme des contrats », développe Hervé Martel. Pour préparer le terrain, « 80 hectares ont été gelés sur la zone 4XL » le temps d'attendre que les process administratifs se mettent en place.

La ligne directrice du côté de Fos a été définie dans l'orientation d'aménagement de la zone industrialo-portuaire de Fos à l'horizon 2040 (Oazip 2040). En plus de l'hydrogène, la logistique y trouve une bonne place. Des terrains sont d'ores et déjà identifiés pour être aménagés. Tout n'est pas encore gravé dans le marbre, l'étude laisse plusieurs centaines d'hectares des bassins Ouest libres. Du foncier dont la destination se déterminera plus tard dans l'avenir. Au gré des évolutions et besoins du deuxième port de France.

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