Pess Energy veut faire passer ses groupes électrogène électriques à l’énergie solaire

La startup créée en 2021 à Marseille conçoit des générateurs électriques qui fonctionnent sur batterie. Face à leur succès, la jeune pousse vient de déménager pour augmenter sa capacité de production. Elle développe maintenant des panneaux solaires pouvant alimenter directement ses produits.
(Crédits : Pess energy)

Le buzz a été efficace mais pas vraiment comme Rémi Pillot l'avait prévu. A la tête d'une société de refit de veille voiture pour les passer à l'électrique, il décide en 2020 d'entreprendre un tour de France pour promouvoir son activité. Son van et sa remorque équipée de panneaux solaires ne passent pas inaperçus, y compris auprès d'un public inattendu. "Nous étions sur un marché de niche et ce sont finalement des professionnels de l'industrie du cinéma qui sont venus me voir pour me demander s'il était possible de proposer la même chose mais en plus compact", raconte cet ingénieur de formation. Dès janvier 2021, le dirigeant se lance dans ce marché et crée Pess Energy, acronyme de Pillot energy storage solution.

La startup de 13 salariés basée à Marseille conçoit des groupes électrogènes électriques "qui remplacent ceux thermiques et ne font pas de bruit". Elle propose aujourd'hui deux modèles, Wattman et Bobine, des noms en référence à Batman et Robin. Le premier dispose d'une puissance de 6.000 watts et de 10.000 Wh de batterie, le second de 4.000W de puissance et de 5.000 Wh de batterie. Chacun possède un look similaire, une sorte de caisse avec deux roues et un manche pour la tirer, un peu à l'image des valises à roulettes. "Lorsqu'on le déplace, on ne sent pas le poids", assure Rémi Pillot.

Un distributeur exclusif par pays

Voilà pour l'aspect visuel, du côté du fonctionnement la batterie se recharge via une  "prise standard". Il faut compter au minimum trois heures. L'autonomie dépend elle de la puissance demandée par son utilisateur. "Avec Wattman, il est possible de consommer 1.000W pendant 10 heures", résume simplement Rémi Pillot. Le format se prête donc particulièrement au secteur du cinéma et de ses tournages en extérieur, très gourmands en éclairage, pour lesquels "il n'y a pas de prise dans la rue". La version électrique d'un groupe électrogène permet d'éviter la pollution du thermique et le désagrément sonore.

En deux ans, Pess Energy a vendu 200 appareils via des revendeurs spécialisés qui sont ses clients. Elle s'appuie sur "un distributeur exclusif par pays" ce qui lui permet de proposer ses groupes électrogènes en France et dans sept pays européens . A plus long termes, le marché américain est dans un coin de la tête de chef d'entreprise. Il réfléchit également à se tourner vers d'autres secteurs comme le BTP, mais cela nécessitera de la R&D pour répondre à d'autres contraintes comme la puissance demandée et la protection du groupe électrogène face à des éléments extérieurs comme la poussière.

Le "bon" problème de croissance

A plus court terme, Pess Energy vise la vente 300 produits de plus rien que pour 2023. "Nous avons déjà 80 % de notre capacité de production qui a trouvé preneur", affirme Rémi Pillot qui évoque "le problème de croissance" de sa société. "Un bon problème", sourit-il. Le chiffre d'affaires d'un million d'euros de 2022 devrait tripler cette année selon les prévisions du fondateur.

Pour réussir à maintenir sa progression, la société a déménagé dans des ateliers plus grands. Une première levée de fonds de 500.000 euros vient d'être réalisée. "Un exercice nouveau" pour lequel l'entrepreneur a été accompagné par Rise Partners et Ioda consulting. "Nous négocions pour une deuxième de deux millions d'euros à clore pour cet été", avance le dirigeant. La première devait surtout répondre aux besoins urgents de Pess Energy : le déménagement et le lancement de la production.

Surtout qu'en parallèle, l'entreprise lance un nouveau produit pour apporter plus d'autonomie à ses Wattman et Bobine. Il s'agit de panneaux solaires, baptisés Ekla, qui se branchent directement sur le groupe électrogène. Un kit comprend quatre panneaux, il permet si la batterie est pleine d'éviter de la décharger sinon il la recharge prend quatre heures pour le plus petit modèle et le double pour le plus grand. Un ratio qui signifie qu'un seul kit est branché, mais Bobine peut accueillir jusqu'à quatre et Wattman deux fois plus. Ce produit en est encore à ses prémices. Il n'a été dévoilé que cet hiver et la pré-série d'une dizaine de modèles démarre. Rémi Pillot espère en lancer une cinquantaine cet été. Une période forcément plus favorable à l'usage d'énergie solaire.

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