IA, numérique, industrie verte… Quand Choose France confirme les vecteurs d’attractivité de Provence Alpes Côte d'Azur

Rendez-vous annuel en forme de baromètre de la capacité d’attraction du pays, Choose France semble confirmer que l’Hexagone sait séduit les investisseurs. Une attractivité à laquelle Provence Alpes Côte d’Azur contribue fortement, notamment en termes d’intelligence artificielle, ainsi que le confortent les annonces d’Accenture à Sophia-Antipolis. En numérique aussi, l’américain Microsoft et le japonais Telehouse soulignent, via leurs projets respectifs, la véritable plus-value dont dispose Marseille, centre névralgique des câbles sous-marins. Autant de projets qui confirment la capacité du Sud à être une terre à large spectre industriel. Une image qui s’affirme de plus en plus.
(Crédits : DR)

Depuis 7 ans, l'exercice constitue un test grandeur nature et à échelle mondiale de la capacité de la France à être attractive. Confirmée à la première place européenne en la matière, la France ne semble donc souffrir d'aucun désaveu de la part des investisseurs. Alors que l'inflation, la hausse des taux ou encore les difficultés d'approvisionnement ont pu faire craindre à une France moins sollicitée, il n'en n'est rien. Choose France fait donc du bien au moral des acteurs économiques. D'abord parce que dans une compétition européenne, figurer dans le peloton de tête rassure. Ensuite parce que c'est la meilleure façon d'espérer un effet d'entraînement qui peut convaincre certains projets encore hésitants à franchir le pas.

Choose France confirme par ailleurs les vecteurs d'attractivité du pays : on choisit (beaucoup) l'Hexagone pour des projets numériques et d'industrie décarbonée. Et sur ces sujets, le Sud apporte largement sa part.

IA : Sophia-Antipolis confortée

Sur le numérique d'abord, l'annonce de Telehouse d'injecter 1 milliard d'euros en France va servir la présence marseillaise du leader japonais, présent dans la Cité phocéenne depuis 2021. Marseille qui grimpe dans le Top 5 des métropoles mondiales connectées après avoir été dans le Top 10 et qui participe ainsi grandement à l'attractivité globale du pays. Après PEACE qui relie la France avec l'Asie en suivant les anciennes routes de la Soie, après 2Africa, l'atterissement du SE-WE-ME par Orange voici quelques jours, unit désormais la France à Singapour. Microsoft, également présent à Marseille, consacre 4 milliards d'euros à son investissement français. Si le détail n'est pas précisé, la deuxième ville de France va bénéficier de cet apport en monnaie sonnante et trébuchante qui se traduit, entre autres, par un soutien aux startups dans leur adoption à l'IA. C'est notamment ce qu'a annoncé Jean-Philippe Courtois, vice-président exécutif et président Partenariats de transformations nationales chez Microsoft Corporation et Renaud Muselier, le président de la Région Sud, lors d'un entretien commun accordé à La Tribune sur leur partenariat. Un sujet majeur qui contribue à renforcer l'innovation.

Lire aussiComment Microsoft et la Région Sud font de leur partenariat un accélérateur d'usage de l'IA

L'intelligence artificielle qui est l'un des vecteurs de spécialisation du Sud. A Sophia-Antipolis, notamment, c'est un écosystème qui s'est fortement structuré et qu'est venu valider l'attribution d'un centre 3IA. Une reconnaissance qui identifie clairement la technopôle et avec elle tout le territoire. Lequel territoire s'est également engagé dans l'appel à manifestation d'intérêt qui prolonge l'initiative 3IA, AMI dénommé IA Cluster et qui, dans le cadre de France 2030, vise à définir 10 pôles académiques avec des enjeux de recherche, de formation et d'éclosions de leaders. L'annonce des territoires retenus devrait être faite d'ici le 20 mai. C'est dans ce contexte que l'annonce faite par Accenture d'ouvrir un centre d'intelligence artificielle générative à Sophia-Antipolis prend tout son sens. Accenture qui a fait le choix de la technopole depuis 2015 en y installant son Accenture Labs et qui va donc venir renforcer la spécificité du parc technologique, d'autant que le groupe irlandais a précisé sa volonté de former ses effectifs en France aux métiers de l'IA. Voilà qui va bien avec les ambitions du IA Cluster... Accenture qui est atout aussi quand la Fondation Sophia-Antipolis travaille à faire rayonner la première technopole d'Europe urbi et orbi.

Industrie verte : le Sud veut monter l'exemple

Si les technologies numériques sont un atout désormais en forte structuration pour consolider l'attractivité de Provence Alpes Côte d'Azur, il ne faut pas oublier la dimension industrie décarbonée. Au-delà des grands projets qui ont opté pour Marseille et le périmètre de son Grand Port - tels Carbon (lequel a fait l'annonce lors de ce même Choose France de sa première brique, Carbon One), GravitHy ou H2V - la capacité des industriels déjà installés de s'inscrire dans cette volonté verte est également confortée par l'investissement consenti par le canadien Paper Excellence pour son usine de Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, soit 150 millions d'euros consacrés à l'installation d'une nouvelle ligne de production qui va doter l'unité provençale d'une nouvelle spécialisation, celle de la production de pâte à papier fluff destinée aux fabricants de produits absorbants, actuellement contraints d'importer pour leurs besoins. Fibre Excellence, l'usine provençale (qui a son pendant à Saint-Gaudens, en Haute-Garonne, NDLR) produit plus de 250.000 tonnes par an de pâte à papier et s'est inscrite, régulièrement, dans des investissements de modernisation de ses lignes de production. Elle produit actuellement uniquement de la pâte écrue - dite UKP - qui sert la fabrication de sacs, cartons ondulés, papiers d'isolation électrique notamment.

Lire aussiHyVence, le projet de production d'hydrogène qui va servir les grands projets industriels à Fos

Conforter l'existant

Un investissement conséquent pour le territoire. Le Sud, pas totalement reconnu pour son potentiel industriel, possède pourtant de réels atouts, que les différents acteurs impliqués valorisent, de Team Henri-Fabre - le technocentre basé à Marignane, qui soutient l'industrie innovante et la mutualisation des moyens - à l'UIMM Sud-Corse dont le président Marcel Ragni est un fervent défenseur de l'industrie 4.0, sans omettre les outils en soutien dont le programme spécifique « Industrie 4.0 Carbone », porté par RisingSud, l'agence de développement économique et d'attractivité de la Région Sud. RisingSud qui inclut désormais dans sa stratégie la dimension durable des projets qu'elle accompagne. A cela, s'ajoute la promesse de l'espagnole Acciona Energia, opérateur d'EnR, de renforcer sa présence en France dont à Aix-en-Provence, les énergies renouvelables étant un segment bien développé dans le Sud où des acteurs tels CVE n'ont pas attendu de momentum particulier pour se lancer sur un marché alors naissant. Un tout qui confirme la capacité d'innovation de Provence Alpes Côte d'Azur, de plus en plus regardée pour ses écosystèmes structurés. En 2023, le Sud a ainsi attiré 117 projets venus de 28 pays étrangers avec la promesse de 3.693 emplois créés d'ici 3 ans.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.