A Aix-Marseille, la conjoncture économique est contrariée

La dernière note de conjoncture sur le premier trimestre 2024 publié par la Chambre de commerce et d'Industrie Aix-Marseille Provence montre que plus d'un tiers des entreprises sondées voient leur marge et leur trésorerie se réduire. Les dirigeants de la construction et des services restent prudents concernant la conjoncture des prochains mois, alors que le pessimisme règne dans le commerce de gros.
(Crédits : DR)

Les retours des fêtes de fin d'année se suivent et se ressemblent amèrement. Malgré les bonnes résolutions, le contexte économique continue de peser sur les entreprises. C'est en tout cas ce que pointe l'enquête de conjoncture métropolitaine sur le premier trimestre de l'année réalisée par la Chambre de commerce et d'industrie Aix-Marseille Provence (CCIAMP). Les chefs d'entreprise sont « préoccupés par les guerres et les conflits internationaux, l'inflation et l'augmentation des charges restent les principales préoccupations des chefs d'entreprise », indique le document qui se base sur l'opinion de 368 dirigeants.

Un climat morose qui s'accentue continuellement deux ans, comme en témoigne le « solde d'opinion sur l'activité ». Cet indicateur, qui correspond à la différence entre le nombre de réponses positives et négatives, dégringole en continu depuis le premier trimestre 2022, d'abord en atteignant l'équilibre fin 2022 entre optimistes et pessimistes, pour finalement atteindre désormais un score de -17 points. Des ressentis qui se traduisent dans les résultats financiers des entreprises puisque « 36 % d'entre elles voient leurs marges se dégrader, particulièrement dans le commerce (détail et gros) et les services hôtels cafés restaurants; et 40 % voient leur trésorerie se détériorer », pointe la CCIAMP. Une situation qui impacte forcément l'investissement, en baisse de 38%.

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Des avis partagés pour l'avenir

Pour ce qui est des tendances des prochains mois, les avis sont très partagés, que ce soit sur les perspectives de croissances du chiffre d'affaires « avec 27% des dirigeants qui anticipent une hausse (contre 25% une baisse) », de recrutement qui sont « stables » (13% envisagent une augmentation et 12% une diminution des effectifs), ou des carnets de commandes « toujours jugés insuffisants » (24% anticipent une baisse contre 21% une hausse).

A partir des réponses sur les carnets de commandes, l'enquête de l'établissement consulaire note « que l'activité du commerce de détail, bien que toujours négative, s'améliore, soutenue par le ralentissement de l'inflation et la reprise de la consommation des ménages », mais « le commerce de gros demeure pessimiste ». Dans le même temps, « l'activité reste dans le rouge pour la partie construction » alors que « la rénovation et les travaux publics résistent ». Sur la trésorerie en revanche le constat est plus négatif puisque « 25% (des sondés) s'attendent à une détérioration ; contre 13% une amélioration ».

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Une confiance accrue

Néanmoins, la CCIAMP remarque une « consolidation de la confiance des chefs d'entreprise » avec 62% des dirigeants interrogés qui se disent « confiants ou très confiants » pour leur entreprise, soit une hausse de trois points par rapport au précédent trimestre. La confiance dans l'économie locale est aussi plus forte avec 44% d'avis positifs, contre seulement 39% au trimestre précédent, tout comme l'image économique du territoire jugée « attractive » pour 64% des répondants et « très attractive » pour 4% d'entre eux soit quatre points de plus d'avis positifs. Un élan d'optimisme peut être porté par l'arrivée de la flamme olympique à Marseille le 8 mai dernier, « un évènement symbolique important et son impact potentiel sur l'économie locale est souligné » écrit la chambre, l'enquête ayant été menée du 15 avril au 21 mai 2024.

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Enfin, chaque enquête de conjoncture interroge les chefs d'entreprises sur un sujet d'actualité. Pour ce premier trimestre 2024, c'est l'eau qui était à l'honneur pour connaître les mesures mises en oeuvre pour mieux gérer cette ressource. Trois actions ressortent principalement des réponses : la sensibilisation du personnel et des usagers aux écogestes (25%), l'analyse régulière des factures au cours de l'année (16%) et l'installation d'équipements à faible consommation d'eau (13%).

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