ExactCure et ses jumeaux numériques se déploient (aussi) dans le logiciel médical

Acteur de la médecine personnalisée, la medtech basée à Nice développe des jumeaux numériques capables de simuler la réponse d’un patient à un médicament. Et sa feuille de route comprend porte l’ambition de se déployer partout, à l’hôpital comme à la ville, à commencer par les acteurs du logiciel médical dont elle vient de séduire deux de ses représentants. Et pas des moindres.
(Crédits : DR)

Spécialisée dans le développement de jumeaux numériques du patient, capables de simuler sa réponse à un médicament, la medtech ExactCure affiche fermement ses ambitions. "Nous voulons être partout dès qu'il y a un médicament dans le scénario. A l'hôpital, en ville et pourquoi pas dans votre ordinateur personnel", explique Frédéric Dayan, l'un des trois cofondateurs de la jeune pousse originaire de Nice. Laquelle, après avoir développé une application ayant simulé à ce jour plusieurs dizaines de milliers de jumeaux numériques, pose ses pions auprès des acteurs du logiciel médical.

Partenariat avec la base Claude Bernard

En novembre 2022, c'est Philips, dans le cadre de son premier scale up organisé à PariSanté Campus, qui a été séduit par la proposition de valeur de l'entreprise azuréenne, en compétition avec une dizaine de startups européennes sur le sujet du parcours patient en soin critique. Lauréate du concours, ExactCure est ainsi devenue partenaire premium du groupe, un statut qui lui permet d'intégrer la plateforme de gestion de données Philips HealthSuite et de bénéficier de son écosystème pour adresser la solution à tous les professionnels de santé à l'hôpital.

Fin mai, c'est au tour de Cégédim, à travers la base Claude Bernard qui référence l'ensemble des médicaments et produits de santé commercialisés sur le territoire national, d'annoncer à l'occasion de SantExpo un partenariat avec ExactCure. Laquelle va donc s'intégrer à la base, bien implantée dans les logiciels pharmaceutiques, permettant à un pharmacien, mais aussi aux pôles santé par exemple, d'avoir accès à la solution de simulation dès qu'ils iront chercher des informations sur un médicament.

Expérimentation de marché

Il faut dire que l'entreprise née en 2018 a développé une solution qui permet de cloner numériquement le patient et de simuler, en fonction de ses caractéristiques personnelles comme l'âge, le sexe, le poids mais aussi le génotype, sa réponse aux médicaments. "Nous sommes capables de simuler la pharmacocinétique, c'est-à-dire le devenir du médicament dans le corps, sa concentration de son entrée à son élimination, ainsi que la pharmacodynamique, qui s'intéresse à ses effets". Les avantages d'une telle technologie sont pluriels, et vont dans le sens de la médecine personnalisée et de la réduction des risques liés à la prise de médicaments. "La bonne médication sauve des vies, diminue les hospitalisations et économise les coûts de santé à hauteur, d'après nos estimations, d'environ 5.000 euros par an et par patient à risque", avance-t-il.

D'où la volonté, demain, d'adresser aussi le segment de marché des assurances santé. A cet égard, une expérimentation est en cours sur toute l'année 2023 dans une pharmacie installée à Nice afin de tester le marché. "Il s'agit d'un service d'accompagnement du patient par les pharmaciens qui, en fonction de la réponse simulée, analysent les ordonnances et font des recommandations". Une vingtaine de patients sont suivis à ce jour.

Prédire les interactions polymédicamenteuses

En parallèle, la startup qui emploie une vingtaine de personnes développe de nouvelles fonctionnalités, car si elle permet aujourd'hui des prescriptions personnalisées, elle entend à l'avenir prédire les interactions polymédicamenteuses. "L'idée est d'être capable de simuler les ordonnances complexes, qui ont dix, quinze lignes, en prenant en compte toutes les interactions possibles, lesquelles sont responsables de 20% des erreurs médicamenteuses", précise le dirigeant.

Ce projet, baptisé Interactwin, a permis à ExactCure de remporter le concours i-Nov 2022, grâce auquel elle bénéficiera d'une enveloppe de 2,1 millions d'euros pour un montant global de 4,9 millions d'euros. Un argument de plus pour la lauréate, l'été dernier, de l'AMI (Appel à manifestation d'intérêt) Santé numérique opérée par Bpifrance, elle qui cherche à lever 3 millions d'euros d'ici à cet automne pour soutenir et accélérer son développement.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.