Dans la volonté de devenir leader sur son marché, la question de la taille critique est toujours essentielle. Et quand elle permet de compléter l'offre existante, elle se révèle encore davantage stratégique.

Né en 2016, Hublo s'est positionnée sur un créneau extrêmement précis, celui du remplacement de personnel pour les établissements de santé. Une offre qui digitalise toute la chaîne de valeur liée au remplacement. Mais l'intégration de briques complémentaires intervient rapidement dans les volontés de développement et Hublo n'y échappe pas. C'est ce qui l'a poussée, après une levée de fonds de 22 millions d'euros, à acquérir récemment Mstaff, startup parisienne spécialisée dans le pilotage de recrutement et la marque employeur. Ce qui constitue donc bien un complément à la phase de remplacement. Une façon aussi de répondre aux besoins du terrain. Et qui s'inscrit pleinement dans la stratégie d'Hublo : devenir une solution la plus complète possible en termes de ressources humaines.

Valoriser une vocation... et des talents

« Nous avons commencé par la gestion du remplacement. Le recrutement est un enjeu majeur. En intégrant Mstaff nous sommes plus forts ensemble », indique Antoine Loron.

Et le président de la startup de préciser combien l'enjeu est l'attractivité des talents et des compétences dans le secteur de la santé, où on a tendance à considérer que parce qu'il s'agit le plus souvent d'une vocation, tout est plus facile. « Nous sommes convaincus qu'avec les bons outils numériques, les métiers du soin peuvent être valorisés, que cela rend du temps aux établissements, qui ont ainsi accès à un outil complet capable de bien s'occuper des talents et de ne pas les considérer comme une ressource ». Mais poursuit Antoine Loron, « ce n'est pas parce que c'est une vocation qu'il n'y a pas besoin d'attirer les talents ». C'est-à-dire avoir une stratégie d'attractivité mais aussi de fidélisation.

Si MStaff demeure, pour l'heure, commercialisée sous son nom, à terme, l'idée est de rapprocher les deux solutions, enrichies par les retours des établissements de santé.

Une telle acquisition fait bien sûr gagner du temps à Hublo. « Si nous avions dû le faire nous-même nous aurions perdu du temps », reconnaît Antoine Loron. C'est aussi une façon d'affronter la concurrence, qui - si elle n'existe pas directement, la startup étant la seule à présenter une offre transversale - existe, en revanche, sur chaque segment.

Hublo qui, évidemment, n'en a pas fini avec les opérations de croissance externe, indispensables pour justement construire ce leardership souhaité. Ce que confirme son dirigeant. « Nous regardons d'autres croissances externes, à l'étranger également. Nous discutons avec pas mal d'acteurs, soit pour des acquisitions, soit pour des partenariats ».

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Après l'Allemagne, multiplier l'internationalisation

Regarder ce qu'il se passe à l'étranger accompagne, par ailleurs, la volonté d'internationalisation qu'Hublo a entamé avec la création d'une filiale en Allemagne en 2020. « L'Allemagne demeure un pays où tout reste à faire », indique Antoine Loron. Qui voit dans les Pays-Bas et l'Espagne les prochains relais de croissance.

Tout cela exige des ressources humaines. Hublo - qui est passé de 75 employés à 120 personnes - affiche son ambition de réunir 250 à 300 salariés à horizon fin 2023. Notamment sur des profils de développeurs, chargés de projets, data, finance, commerce, marketing... Hublo - qui ne communique pas sur son chiffre d'affaires - revendique 3.200 hôpitaux, cliniques et EHPAD clients, 430.000 professionnels inscrits en France comme en Allemagne, 10.000 missions de remplacement publiées chaque jour.