Carnet de route : Welcome to Bogota : Usmé en vrai

EPISODE 4 - Parti sous les cieux de la Colombie avec l’association monégasque Peace and Sport,* Cédric Messina, le CEO de la sportech MyCoach raconte son voyage, ses rencontres, comment le sport et ses valeurs sont facteurs de cohésion et de développement, à tous les niveaux. Une immersion dans un monde différent, mais enrichissant. Bienvenue à Bogota.
(Crédits : DR)

En ce dimanche matin, les ruelles de la capitale défilent devant nos yeux. Nous traversons cette fois Bogota vers le Sud. Direction Usmé, banlieue fatiguée. 250.000 personnes agglutinées dans des maisons de brique et de tôle... et un stade fraîchement rénové. Concentré sur la colline, le quartier organise avec fierté la fin des festivités. Des gamins qui s'affrontent, des tribunes qui s'illuminent et un soleil qui brille. Cela a déjà commencé ou semble ne s'être jamais arrêté d'ailleurs. En cette fin de matinée, l'altitude commence à faire ces premiers effets. Je me tourne vers Sergio : « peut-on acheter des bouteilles d'eau ? » Son regard fait dresser son fils d'un seul homme. Haut comme trois pommes, il me prend un billet et s'enfuit en un clin d'œil dans des ruelles déconseillées. A son retour, il me tend la monnaie. Je lui dis de la garder. « Estas con nosotros », claque le père en l'obligeant à la rendre. C'est sans doute ça le respect. Une leçon venait d'être donnée. Ces gens n'ont quasi-rien mais un honneur sauvegardé. Certains chez nous ont tout sauf cette fierté.

Le match, les chants et un lien d'amitié

En toute complicité, nous retournons finir ces Jeux de l'Amitié. Au final, la véritable victoire ce sont ces deux jours passés à leurs côtés. Nous montons dans le bus vers une nouvelle destinée. D'un coup, nous traversons la pauvreté, les gorges nouées. Le bus s'embarque à vive allure et d'un coup, l'arrêt. Nous pénétrons dans une ferme rénovée. Malgré une moto posée et un chat éborgné, il se dégage une sacrée authenticité. La team « abuela » est en pleine activité. Le temps passe, elle affiche à présent moins de sérénité. La petite troupe est affamée. Il faut assurer. Une vie de cuisinière qui pourrait s'évaporer. Les spécialités sont validées. Enfin soulagée. Le retour, les valises et les adieux. Discret, on apprend que Christian l'éducateur colombien est fan des « Millonarios », sans y être jamais allé. C'est le club du peuple à Bogota. Son regard me force à le tenter. Nous le tentons donc. Nous voilà au stade. Le vol n'est qu'en fin de soirée. Le match, les chants et un lien d'amitié. Nous nous serrons au moment de nous quitter. C'est une famille que nous semblons abandonner. Voilà, c'est déjà fini.

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