ExactCure et ses jumeaux numériques s’ouvrent le marché des études cliniques

La fusion entre la medtech originaire de Nice et la biotech Quantum Genomics, effective à la fin de l’année 2024, ouvre de nouvelles perspectives à la spécialiste des jumeaux numériques au patient capables de simuler sa réponse à un médicament, notamment dans le cadre des essais et études cliniques. Et ainsi de couvrir tout le cycle de vie du médicament, en amont et en aval de sa mise sur le marché.
(Crédits : DR)

Effective à la fin de l'année 2024, la fusion entre la biotech parisienne Quantum Genomics et la medtech niçoise ExactCure a tout d'une opération win-win. Pour la première, cotée sur Euronext Growth, il s'agit de se remettre d'un échec, l'arrêt du développement d'un médicament candidat dédié au traitement de l'hypertension dont les essais de phase III n'ont pas été concluants, en se concentrant sur un nouveau projet prometteur. Pour la seconde, il s'agit d'étendre son marché et d'attaquer le segment des études cliniques en profitant d'un réseau solide dans l'industrie pharmaceutique.

Jumeaux numériques

Il faut dire que la technologie ExactCure s'y prête particulièrement. Fondée en 2018, la société d'une vingtaine de personnes aujourd'hui a développé une solution qui permet de cloner numériquement le patient et de simuler, en fonction de ses caractéristiques personnelles comme l'âge, le sexe, le poids mais aussi le génotype, sa réponse aux médicaments.

« Nous sommes capables de simuler la pharmacocinétique, c'est-à-dire le devenir du médicament dans le corps, sa concentration de son entrée à son élimination, ainsi que la pharmacodynamique, qui s'intéresse à ses effets », explique Frédéric Dayan, co-fondateur de la medtech et CEO de la future structure qui conservera le nom d'ExactCure. Les avantages d'une telle technologie sont pluriels et vont dans le sens de la médecine personnalisée et de la réduction des risques liés à la prise de médicaments.

Cycle de vie du médicament

Historiquement orientée vers les médicaments déjà sur le marché, avec un catalogue de 5.200 médicaments simulés, la startup entend désormais compléter son périmètre d'activité en se positionnant en amont du cycle de vie du médicament, au moment où les laboratoires le testent sur l'homme. « L'idée est d'avoir une simulation dès qu'un patient entre en jeu, en particulier dès les essais cliniques de phase II et III », précise le dirigeant. Et ce, dans les domaines de l'oncologie et des maladies rares où les besoins sont jugés prégnants.

ExactCure cherche également à intervenir en aval de la mise sur le marché, lors des études post-autorisations, à savoir les NIS ou études non-interventionnelles, qui consistent à observer « comment le médicament est pris dans la vraie vie » afin d'identifier, comprendre et expliquer les réactions de certaines sous-populations (femmes enceintes, personnes âgées, hommes obèses, etc.) non incluses dans les essais. Et de le recommander ou pas.

Ce pivot, amorcé dès le début de l'année 2024, a nécessité de montrer et démontrer la pertinence des jumeaux numériques d'ExactCure. « Nous nous sommes appuyés sur les données publiques consacrées à des anti-inflammatoires pour démontrer notre capacité à détecter les effets adverses sur des populations non standards ». A l'image des personnes « multi-médiquées », sujet sur lequel la medtech travaille dans le cadre d'un projet de R&D financé par Bpifrance dédié aux interactions polymédicamenteuses. Lesquelles peuvent venir perturber les essais.

Financements nouveaux

En attendant, il convient de « structurer » l'entreprise, notamment en termes de recrutement. « Nous avons des besoins liés à la bourse comme un CFO ainsi que de commerciaux ». La fusion en cours place en effet la medtech niçoise sur le marché boursier Euronext Growth et lui ouvre d'autres perspectives de financement. Auxquelles elle se prépare, elle qui a levé en tout depuis sa création 7 millions d'euros dont 1 million issu de deux tours de table privés. Pour se faire, elle va bénéficier de la structure de Quantum Genomics dont le dirigeant, Jean-Philippe Milon, prendra la présidence du conseil d'administration de l'entité commune, dont la valorisation, en avril, s'établissait à 12 millions d'euros.

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