La valse des alliances se poursuit sur le marché des villages-clubs et résidences de tourisme. Après MMV originaire de Nice, acquis en 2022 par la Compagnie des Alpes, c'est au savoyard Vacancéole de changer de main et de passer sous le giron du groupe Villages Clubs du Soleil, basé à Marseille. L'opération conclue à l'été 2023 illustre un marché qui se resserre. Inéluctablement ? "Je ne sais pas si la concentration est inéluctable, mais il est évident que des acteurs concentrent, voire cherchent à intégrer horizontalement les filières pour dominer le marché", constate Jérôme Pasquet, président du directoire de Villages Clubs du Soleil. Dans ce contexte, "atteindre une certaine taille critique nous apparaît nécessaire".

Question de taille critique

C'est tout l'objet du rachat opéré par le groupe spécialiste du tourisme social, propriétaire et gestionnaire de 17 villages de vacances à la montagne majoritairement (11), à la mer (5) et en ville (1), représentant environ 8.000 lits. Né dans les années 1960, détenu depuis 2014 par les associations Villages Clubs du Soleil à 84% et Renouveau Vacances à 16%, il réalise un chiffre d'affaires de 74 millions d'euros pour 950 équivalents temps plein (ETP), 2.000 ETP en pic de saison. Avec Vacancéole, présent dans le top 5 des gestionnaires de produits locatifs en France, l'opérateur se muscle d'un volume d'affaires de 62 millions d'euros (réalisé en 2022) et de 120 résidences de tourisme situées sur une dominante mer et campagne.

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Diversification

Ce positionnement géographique a son importance pour l'entreprise sociale et solidaire (ESS) dont "une grande part de la rentabilité" provient des produits de montagne. Or, les études et rapports se succèdent pour alerter sur le changement climatique et la difficile adaptation des stations de ski, soulignée très récemment par la Cour des comptes. Il apparaît donc "souhaitable, à moyen long terme, de diversifier géographiquement notre activité", avance le dirigeant. D'autant plus quand celle-ci "s'éloigne de sa raison d'être" : "Les sports d'hiver sont un business qui est en train de se 'prémiumiser', avec des tickets moyens de plus en plus élevés. Vacancéole nous permet donc aussi de diversifier l'offre à travers un produit différent, avec moins de services et au panier moyen plus accessible".

Accompagner les mutations

L'idée désormais consiste à digérer l'acquisition : "Nous travaillons sur des sujets de compréhension du business model de gestionnaire de sites, différent du nôtre, de digitalisation des activités, de structuration et d'homogénéisation de l'offre...", détaille Jérôme Pasquet. Concernant Villages Clubs du Soleil, les réflexions portent sur les trois évolutions majeures du marché que sont la digitalisation, la mutation des modes de consommation des vacances et le changement climatique. A cet égard, le groupe est labellisé ISO 26.000 et ISO 50.001.

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"Depuis 2018, nous avons diminué de 18% notre consommation énergétique. Nous visons les 25% en 2025, et les 40% en 2030". Un impératif pour l'ESS, soumise au décret tertiaire, pour conserver, demain, ses positions sur un marché qui pèse environ 4,6 milliards d'euros, soit 3,6 milliards d'euros pour les résidences de tourisme et 1 milliard d'euros pour les villages de vacances, selon le dernier panorama proposé par Xerfi. Et qui, selon le cabinet d'analyses, devrait connaître en 2024 une croissance de 4,5% pour les premières et de 3,5% pour les seconds.