RSE  : comment les salariés perçoivent-ils le rôle des entreprises  ?

À quoi servent les entreprises ? Et à la vôtre, s'engage-t-elle sincèrement ? Voici quelques unes des questions auxquelles répond un récent sondage d'Opinionway pour la Fondation Agir contre l'exclusion. Où l'on apprend notamment que les attentes d'engagement ne sont pas l'apanage des plus jeunes. Et qu'un engagement sincère peut avoir un impact réel sur la motivation des salariés, prêts à s'engager personnellement de façon significative.
(Crédits : DR)

« La responsabilité des entreprises, c'est d'accroître leur profit », écrivait dans les années 1970 l'économiste néolibéral Milton Friedman. Pas sûr que les salariés du XXIè siècle soient de cet avis, dans un monde où la RSE, conceptualisée dans les discours managériaux des années 1950, est devenue omniprésente dans le monde de l'entreprise, comme une réponse aux failles de l'économie de marché.

Réponse sincère ? Pas toujours, les politiques RSE pouvant être motivées par des enjeux de communication ou, pour les plus grosses structures, par des obligations légales, réglementaires, ou la nécessité d'accéder à certains financements. Mais ces stratégies de greenwashing ou de socialwashing de plus en plus souvent pointées du doigts par la société, associations et consommateurs. Quant aux salariés, plus que jamais en quête de sens au travail, eux non plus ne sont pas dupes.

Des salariés très largement convaincus du rôle social et environnemental des entreprises

Comment ces derniers perçoivent-ils le rôle des entreprises et de la leur en particulier ? Qu'attendent-ils d'elles ? C'est à ces questions que répond le sondage « Les salariés et les engagements concrets des entreprises en matière de RSE », mené par Opinionway pour la fondation Face, auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 salariés du secteur privé.

Premier enseignement : ces derniers ne partagent majoritairement pas l'affirmation de Milton Friedman puisque si 88 % pensent que les entreprises - en général - ont un rôle à jouer dans le développement de leur territoire, 85% considèrent qu'elles en ont également un dans la lutte contre les inégalités et les discriminations, 84% qu'elles doivent contribuer à une transition écologique juste.

Et ces attentes n'émanent pas davantage des plus jeunes salariés. Sur la transition écologique, ce sont notamment les plus de 50 ans (91%) qui sont les plus demandeurs (contre 78% chez les moins de 35 ans et 84% chez les 35 à 49 ans).

Seuls 52 % des salariés connaissent la politique RSE de leur entreprise

Quid de leur entreprise en particulier ? 52% seulement affirment connaître la politique RSE de leur entreprise. 25% estiment ne plutôt pas la connaître, 21% de pas la connaître du tout. Preuve d'efforts à faire en matière de communication, en particulier dans les TPE où seuls 39% s'estiment suffisamment informés, contre 64% dans les grands groupes. Ce chiffre s'élève à 53% dans les PME et ETI. Les jeunes semblent par ailleurs être légèrement mieux informés sur la politique interne de leur entreprise, de même que les salariés issus de classes sociales favorisées (58% chez les CSP+ contre 47% pour les CSP-), quand bien même les attentes sont quantitativement similaires chez ces deux typologies de salariés d'après le sondage

Plus problématique : 56% des salariés estiment que l'engagement de leur entreprise pour les causes sociales et environnementales relève davantage de la communication que d'une vraie volonté d'apporter un changement positif à la société.

Pourtant, l'engagement des entreprises n'est pas vain en matière de management, montre le sondage. Parmi les salariés ayant déclaré que leur entreprise s'implique pour des causes sociales et environnementales (soit 56% de l'échantillon pour les causes environnementales, 54% pour les causes sociales), 76% expliquent être fiers du niveau d'engagement de leur entreprise. 72% assurent que cet engagement renforce leur motivation, 71% qu'il leur permet de trouver davantage de sens à leur travail.

Envie de s'engager personnellement

Mais les salariés ne veulent pas seulement que leur entreprise s'engage. Ils ont aussi envie d'y contribuer. 76% des salariés interrogés aimeraient ainsi que leur entreprise leur permette, à raison d'une demi-journée voire d'une journée, de travailler auprès d'une structure aidant des publics vulnérables. Une demande plus forte chez les moins de 35 ans (82 %, contre respectivement 74% et 72% chez les 35-49 ans et chez les plus de 50 ans), et chez les femmes (79% contre 74%). C'est surtout la volonté d'être utile qui motive cette envie (28% des sondés ont choisi cet item), bien plus que celle de s'éloigner de son entreprise qui ne concerne que 8% des salariés.

Pour eux, permettre aux salariés de s'engager de la sorte confère divers avantages à l'entreprise : une meilleure image de marque auprès des parties prenantes (pour 36 % des sondés), une meilleure productivité des salariés (30%), une meilleure cohésion entre salariés (29%) ou encore une plus grande fidélité de ces derniers (28%).

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