Législatives  : à Marseille, Sabrina Agresti-Roubache créera-t-elle la surprise  ?

Elle arpente Marseille et sa circonscription sans relâche depuis l'annonce par le président de la République de la dissolution de l'Assemblée nationale. Accueille des ministres, comme le Premier d'entre eux, écoute les critiques, mais ne se départ pas de son optimisme. Élue avec moins de 500 voix d'avance en 2022 sur la candidate RN, la secrétaire d'Etat chargée de la Citoyenneté et de la Ville peut-elle une nouvelle fois surpasser le Rassemblement national et se qualifier pour le second tour ? C'est bien ce que « la ministre de Marseille » espère.
(Crédits : LTD / Thomas SAMSON / POOL / AFP)

Un sourire indéfectible aux lèvres, une présence sur le terrain quasi non-stop entre tractage et visites de sa circonscription (la 1ère des Bouches-du-Rhône) comme des entreprises qui y sont implantées, accompagnée de ministres : Catherine Vautrin, Nicole Belloubet... et même Gabriel Attal, le Premier ministre venu mouiller la chemise en terre marseillaise.

Dès l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale, Sabrina Agresti-Roubache prend la direction du Sud. Pour ne - quasiment - plus le quitter. Depuis quinze jours, elle est omniprésente. Non pas qu'elle ait besoin de se faire connaître : ici tout le monde connaît celle que l'on surnomme « la ministre de Marseille », quand on ne l'appelle pas simplement par son prénom.

Miser sur la personnalité plutôt que le parti

Si elle arpente sa circonscription, avec son suppléant, Didier Parakian, c'est que pour elle, le combat, avant les urnes, se tient sur le terrain. Car évidemment, c'est sur ce terrain que s'exprime l'exaspération par rapport à un Emmanuel Macron qui - malgré tout son amour pour la Cité phocéenne - ne convainc pas. Ce ras-le-bol, Sabrina Agresti-Roubache l'entend tous les jours. Mais le travail sur le terrain, c'est aussi pour faire la démonstration que voter pour les Européennes, ce n'est pas la même chose que voter pour un député national. Les Législatives, en quelque sorte, sont un scrutin où la personnalité, l'implication du candidat surpassa sans doute celle de son parti.

Et c'est bien sur cela qu'elle compte, Sabrina Agresti-Roubache. Sur sa connaissance des problématiques des quartiers difficiles - elle le rappelle souvent, elle est née au cœur du quartier "le plus pauvre d'Europe", Felix-Pyat - sur ce qui fait la spécificité de Marseille, sur ce qu'elle a déjà écouté et entendu depuis qu'elle a intégré le gouvernement. Car, on ne l'appelle pas la ministre de Marseille pour rien. Outre le fait d'être née dans la cité phocéenne, c'est l'aide qu'elle a pu apporter dans des dossiers, des problématiques ici et là qui lui vaut aussi ce surnom.

Le poids du plan Marseille en Grand

D'ailleurs, il ne faut pas le négliger, le plan Marseille en Grand, qu'elle pilote depuis l'automne 2023, constitue l'un des grands enjeux. Si ce plan à 5 milliards d'euros n'est pas visible pour le citoyen, il existe pourtant bel et bien. Et cela, le monde économique, lui, en a parfaitement conscience. Parce qu'il concerne la mobilité, vrai talon d'Achille, avec 15 projets et un financement de l'Etat à hauteur de 1 milliard d'euros. 15 projets dont 6 livrés d'ici 2025 et dont font partie le métro automatique (soit une enveloppe de 533 millions d'euros) et l'extension Nord et Sud du tramway (soit un financement de 320 millions d'euros). Les écoles aussi, l'entreprenariat des jeunes originaires des quartiers prioritaires avec des Carrefours pour l'entreprenariat qui réunissent les professionnels de la chose, la structuration d'une filière des industries culturelles et créatives avec l'implantation d'une Cité du cinéma...

Un Plan qui veut faire accélérer Marseille, car au bord de la Méditerranée, on ne dit pas que Marseille est en retard. Marseille qui bénéficie d'un écosystème d'entrepreneurs très impliqués, Marseille qui est regardée depuis l'étranger et qui espère, toujours désespérément, ne pas l'être uniquement pour les tristes affaires liées au narcobanditisme.

Marseille en Grand qui pèse malgré tout dans la balance électorale. Ce Plan exceptionnel ne reviendra sans doute pas de sitôt. Il n'y en avait jamais eu avant. Sabrina Agresti-Roubache bénéficie d'une bonne image dans la ville, sans doute pour son parler vrai. Didier Parakian, son supplément aussi, et cela compte également. Le duo fonctionne bien. Lorsqu'elle était retenue à Paris ou ailleurs en tant que ministre, Didier Parakian n'a eu de cesse aussi de parcourir le terrain.

Un jalon pour les municipales

Dimanche, qu'est-ce qui comptera le plus ? L'étiquette Rassemblement national de Monique Griseti, cette candidate battue en 2022 avec moins de 500 voix de plus, et elle, peu présente sur le terrain ? Ou l'enthousiasme de celle qui représente la majorité présidentielle ?

Sabrina Agresti-Roubache veut y croire. Dans une ville qui n'a, pour l'heure, jamais donné de signe de reconnaissance au président de la République, sa présence au second tour serait la preuve que l'étiquette ne fait pas tout. Et puis, tout ne s'arrête pas au soir du 7 juillet. L'horizon est, pour beaucoup, déjà à 2026. A Marseille, le sujet éveille déjà les intérêts. En ayant créé son micro-parti, Avec Sabrina, la secrétaire d'Etat de la Citoyenneté et de la Ville pose un jalon. Au moins dans l'esprit de ses adversaires... et des Marseillais.

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