Eric Ciotti, un psychodrame et puis s’en va ?

Exclu à l’unanimité des Républicains par le bureau politique qui s’est tenu ce 12 juin, le député des Alpes-Maritimes a basculé en quelques heures dans une autre dimension. De président de parti, le voici désormais (presque) seul, arguant néanmoins d’une légitimité venue du terrain et des militants. Mais s’il a présenté son accord avec le RN comme une façon de permettre à LR d’exister sur l’échiquier politique français, sa démarche est estimée « personnelle ». Car en fond, c’est la perspective municipale de 2026 à Nice qui lui est reprochée… et qui demeure son objectif.
(Crédits : SARAH MEYSSONNIER)

Nul doute qu'Eric Ciotti n'imaginait pas un tel scénario. Peu, d'ailleurs, auraient pu anticiper qu'en quelques heures, le patron des Républicains soit exclu du parti qu'il préside depuis décembre 2022.

En 24 heures, de l'annonce de l'accord passé avec le RN à l'exclusion, il y a eu étonnement, incompréhension et un bureau politique qui ont fait du député des Alpes-Maritimes, un militant comme les autres en prononçant une exclusion à l'unanimité.

Il faut dire que les soutiens d'Eric Ciotti sont rares, hormis Céline Imart, n°2 sur la liste aux européennes de François-Xavier Bellamy, Laurent Castillo, n°5 sur cette même liste, Gilles Boudouleix, le maire de Cholet ou encore Christelle d'Intorni, la députée des Alpes-Maritimes.

Pourquoi Eric Ciotti a-t-il choisi de faire cavalier seul ? Est-ce par crainte de ne pas convaincre sa famille politique ? Par pêché d'orgueil, imaginant que les membres du parti le suivraient tel un seul homme ?

D'aucuns soulignent une décision personnelle. Une façon de dire que c'est à son propre cas que le député des Alpes-Maritimes a pensé avant tout.

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L'objectif de 2026

Car ce qui se joue, en sous-main, pour Eric Ciotti, c'est le scrutin municipal de 2026. Tout, dans ses choix et décisions, pointent vers ce rendez-vous électoral. Un rendez-vous pour lequel il se prépare depuis longtemps...

Déjà en 2020, il avait acte de candidature, puis s'était retiré avant même le premier tour. C'est Christian Estrosi, qui l'emportait alors, enchainant un troisième mandat. Christian Estrosi, son meilleur ennemi, dont il rêve de lui ravir le fauteuil de premier Magistrat.

L'hostilité entre les deux hommes est d'ailleurs, depuis ces derniers jours à son paroxysme. Au point même que le Maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d'Azur ait, cet après-midi, réactivé son compte X pour s'adresser directement à Eric Ciotti, lui reprochant « enfermé dans ton siège parisien tu n'entends pas les Niçois. Ils sont dégoutés par ton attitude. Tu fais honte à notre ville ».

Son statut de président de parti, il y tenait, Eric Ciotti. Élu en décembre 2022 face à Bruno Retailleau, avec 53,7% des suffrages, il obtient ainsi une reconnaissance au niveau national. Une reconnaissance qui compte... à Nice aussi. Car face à un Christian Estrosi deux fois ministre - de l'Aménagement du territoire de 2005 à 2007 et de l'Industrie de 2009 à 2010 - et une fois Secrétaire d'Etat aux Outre-mer, il lui manquait cette aura nationale que d'aucuns soulignait.

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Rassemblement des droites ou droite indépendante

Or, aujourd'hui exclu, même s'il revendique être toujours le président des Républicains, Eric Ciotti voit ses proches, dans les Alpes-Maritimes notamment, se désolidariser. Ainsi, c'est Michèle Tabarot, première vice-présidence des Républicains à l'Assemblée nationale, qui va continuer à présider la commission nationale d'investiture. C'est donc elle qui pourra investir un candidat face à Eric Ciotti... et face aux députés ayant opté pour l'accord avec le RN.

Autre proche qui a pris de la distance, la sénatrice des Alpes-Maritimes Alexandra Borchio-Fontimp s'est dit ne pouvoir « se résoudre à faire alliance avec le RN, convaincue qu'une autre issue est possible pour sortir notre pays des crises engendrées par la Macronie ». De même, le maire et président de l'AMF, David Lisnard, invité hier soir du JT de 20h sur France 2, estimait qu'Eric Ciotti « ne pouvait rester ».

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Pour l'heure, alors qu'Annie Genevard, qui assure la gouvernance en binôme avec François-Xavier Bellamy, estime qu'il est nécessaire d'avoir « une droite républicaine indépendante », Eric Ciotti demeure droit sans ses bottes, invitant les militants, via son compte X, à signer une pétition pour le « rassemblement des droites », revendiquant au passage 10.000 signatures.

Clairement le bras de fer ne fait que commencer. Suites pénales probablement il y aura. Mais le temps court et les dépôts de candidatures se bouclent d'ici ce dimanche. De déflagration à psychodrame, quelle sera la prochaine étape ? Tous les scenarii sont possibles...

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Commentaires 15
à écrit le 13/06/2024 à 11:03
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Et durant ce temps là, la plèbe observe cette bataille de chiffonniers alors que son pouvoir d'achat se délite à l'instar de l'avenir du pays. Triste France!

à écrit le 13/06/2024 à 7:38
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Bravo Mr Ciotti Il y aura au moins 1 candidat dans la 1 ère de la Loire Républicain pour l alliance des droites Face au député sortant macroniste ( si l on peux dire .il a fait l arc en ciel c est le cas d ailleurs ) Quentin Bataillon

à écrit le 13/06/2024 à 7:32
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Un président de parti en carton qui n'a jamais été bon, un copieur comme il y en a beaucoup trop politique. "Bon c'est quoi la formule qui marche ?"

à écrit le 13/06/2024 à 7:06
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Tout le monde, sauf le monde politique, fait le juste constat: le centre après la désertion du PS qui préfère Mélanchon à Macron, n’existe plus. M.Macron perdu en se précipitant à dissoudre l’Assemblée Nationale (il perdra tous ses élus à l'AN) sans ...

à écrit le 12/06/2024 à 23:27
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Il reste donc à virer Melanchon et l'horizon sera plus clair.

le 13/06/2024 à 1:30
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Peu probable car LFI, c'est la Mélenchonie alors que LR est le énième avatar de la droite avec ses Tontons flingueurs...

à écrit le 12/06/2024 à 21:21
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viré par des larchet,bertrand, wauquier, datti etc, ce type ne peut pas etre totalement mauvais

le 12/06/2024 à 21:37
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Ciotti a au moins le courage de se montrer ,les autres susnommés font déjà dans leur culotte

à écrit le 12/06/2024 à 20:40
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Les seuls députés LR qui réussiront à être élus seront ceux qui auront l'étiquette union des droites. Les autres disparaitront dans l'oubli !

à écrit le 12/06/2024 à 20:17
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"Exclu à l'unanimité des Républicains" Il semble que le vent a tourné pour la girouette Ciotti...

à écrit le 12/06/2024 à 19:36
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Prévisibles, son positionnement RN, puis son éjection. A l'époque, je n'avais pas capté pourquoi il avait été propulsé au perchoir des républicains, certainement par mollesse et évitement de franches mises au point au cœur du parti, qui affichait un...

le 12/06/2024 à 23:39
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Ciotti a le soutien des militants, ceux qui ne se contentent pas de voter, mais qui paient pour adhérer, qui mouillent la chemise et les militants sont en effet de plus en plus hystériques depuis la défaite de Sarkozy face à Hollande en 2012...

le 13/06/2024 à 3:23
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@o "Ciotti a le soutien des militants" Ces mêmes militants qui ont payé le fiasco de la millionnaire Pécresse à 4,78 % lors de la dernière présidentielle...

le 13/06/2024 à 9:37
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Mais Ciotti, n'est pas républicain, il vient de le prouver en jouant solo. C'est un extrémiste opportuniste, sa place n'était pas dans ce parti qui parti en vrille sous Sarkozy et ses magouilles.

à écrit le 12/06/2024 à 18:43
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Bonjour ? Personnellement je crois que se sera soit le front populaire ( la gauche ) ou le Rassemblement nationale (extrême droite). Donc tous les autres partis vont aller au champignons... Les républicain devrais disparaître.... sur une élections...

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