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« Ce n'est pas un tabou pour les Français », affirme Eric Ciotti, quelques minutes après avoir officialisé sur le plateau du JT de 13h de TF1 l'accord noué avec le Rassemblement national. Une annonce qui constitue une autre des déflagrations qui ne cessent de secouer le paysage politique français depuis ce dimanche 9 juin.
Car clairement, le rapprochement entre le parti présidé par Jordan Bardella et le parti présidé par Eric Ciotti constitue une première. Mais le patron des LR justifie sa position en pointant un danger qui viendrait de deux blocs adverses, celui du camp Renaissance et celui de LFI, affirmant pour ce dernier qu'il « porte des idées dangereuses, qui frôlent l'antisémitisme. Il faut un bloc des droites ».
Demande des militants
S'il assure avoir voulu « maintenir cette ligne l'équilibre », durant des années - c'est-à-dire ne pas s'unir avec le parti d'extrême-droite - Eric Ciotti concède que l'alliance avec le RN est une façon de continuer à faire exister Les Républicains sur l'échiquier politique français. Car les Républicains sont « trop faibles » aujourd'hui, aux yeux d'Eric Ciotti, pour peser comme le parti le souhaiterait. « Ma famille politique est depuis de nombreuses années laissée sur le bord du chemin : 5 ans de Hollande, 7 ans de Macron : au final c'est l'impuissance, le déclin ».
Eric Ciotti défend l'idée que le terrain et les militants l'ont encouragé à un rapprochement avec le RN. « Je le sais, je suis aussi un militant », répète-t-il. Balayant d'une main l'idée d'une possible entrée dans un gouvernement porté par Jordan Bardella, le député des Alpes-Maritimes confirme que des discussions vont être menées sur le programme, rappelant les thématiques phares que sont l'immigration et le pouvoir d'achat.
Eric Ciotti encore président ?
Sans même attendre la fin de l'intervention télévisée, Christian Estrosi a jugé la position d'Eric Ciotti « d'attitude de député paniqué », le maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d'Azur invitant les électeurs à emprunter « un chemin à bâtir ensemble pour ne pas se laisser entraîner dans l'abîme ».
Même appel du côté de Renaud Muselier, le président de la Région Sud réitérant sur X l'appel « à tous les raisonnables (...) pour donner un destin à la France sans complaisance avec les extrêmes ».
Le député LR, ancien ministre, Michel Barnier estime lui, que de fait, Eric Ciotti s'est mis hors du parti lui-même. Bruissent déjà des appels à la démission, d'autres évoquant l'explosion du parti. Cependant, des soutiens s'affirment aussi comme celui de Céline Imart. La n°2 de la liste LR menée par François-Xavier Bellamy aux Européennes assure sur X que « notre seule boussole est l'intérêt des Français ».
Eric Ciotti qui demeure, pour l'heure, sûr de son choix, assure avoir « fait tout cela pour les députés ». La déflagration n'a sans doute pas produit encore tous ses effets...
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