La réforme de la loi PLM - Paris-Lyon-Marseille - est un peu le serpent de mer qui, régulièrement, refait surface. Faut-il supprimer ce mode de scrutin qui place les trois métropoles de France dans une situation à part ? Le sujet est largement sur la table et les réflexions et travaux quant à sa possible rénovation, en cours. A la manœuvre, Sylvain Maillard, le député de Paris et président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
Annoncé pour décembre, le dépôt d'une proposition de loi n'est, pour l'heure, toujours pas acté. Ce qui, entre temps, nourrit forcément les discussions et les interrogations. Voire les petites phrases. Qui peuvent irriter.
Le vote municipal et le nom sur l'affiche
En estimant que la loi PLM concernait « avant tout Paris », Sylvain Maillard a provoqué l'ire de Renaud Muselier. Le président de la Région Sud a vu rouge, très rouge et l'a fait savoir. Rappelant notamment que la République française ne s'arrête pas aux portes du périphérique parisien.
Une façon de dire que la réforme, tout comme la loi, sont un sujet suffisamment complexe pour ne pas le regarder sous le seul prisme d'une ville, toute Capitale qu'elle soit.
Et de rappeler quelques fondamentaux bien sentis : le vote municipal se fait avant tout « sur le nom et le visage qui figurent sur les affiches électorales ».
Le président de la Région Sud de dénoncer un regard qui se ferait « sans intelligence ni pratique » et ne regarderait que par le petit bout de la lorgnette parisienne. « Ce ne sont pas les Parisiens qui vont décider pour les Marseillais », tacle-t-il. Renaud Muselier qui rappelle qu'avant de parler projet de loi voire modification définitive, il faut savoir être beaucoup plus transparent sur les compétences de chacun. « Cela ne sert à rien de mettre la charrue avant les bœufs, il est nécessaire d'abord d'apporter une clarification sur les compétences locales ». Notamment sur le rapport entre celles dévolues aux maires de secteur et premier Magistrat de la ville.
Clarifier les compétences pour éviter l'effet pervers
Un sujet qui entre plutôt bien dans le périmètre que traite Eric Woerth. L'ancien ministre du Budget, chargé par le Président de la République d'une mission sur la décentralisation pourrait faire office de juge de paix. D'ailleurs Renaud Muselier a enjoint Sylvain Maillard à s'inspirer de la démarche de l'ancien membre du gouvernement Fillon. « Plutôt que de vous lancer dans un tripatouillage hasardeux qui ne sert jamais celui qui tient la paire de ciseaux, concentrez-vous sur les compétences, comme le fait la mission Woerth ! Clarifiez-le « qui fait quoi » national et local, demandez des répartitions de compétences claires et bien définies par la loi », tempête Renaud Muselier.
Un Renaud Muselier qui souligne régulièrement que ce qui est décidé pour Paris n'ira pas forcément pour Lyon ou Marseille, soulevant encore davantage la complexité de l'opération modification de la loi PLM.
En rappelant que l'élection municipale est l'élection qui se joue en hyper-proximité, en choisissant celui ou celle dont le visage figure sur l'affiche électorale, le président délégué de Régions de France jette, l'air de rien, la pierre dans le camp de Benoît Payan et du Printemps marseillais, élu en 2021 avec en tête de liste, Michèle Rubirola. On connaît la suite...
Reste que sur la réforme de la loi PLM, le temps presse... Car toute modification doit intervenir au moins un an avant le prochain scrutin, fixé à 2026.
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