Menaces cyber : Rhea Group France sécurise les systèmes spatiaux d’aujourd’hui et de demain

Un an après la création de sa filiale française à Nice, l’ETI d’origine belge, spécialisée dans les solutions d’ingénierie pour le spatial et la cybersécurité, consolide ses positions et annonce, en lien avec l’Institut de Recherche Technologique (IRT) Saint Exupéry, le lancement d’un programme de recherche qui vise à sécuriser les systèmes spatiaux en anticipant notamment les potentielles problématiques générées par l'avènement de l’informatique quantique.
(Crédits : DR)

C'est un sujet qui (pré)occupe les esprits. Quid de la sécurité des systèmes spatiaux à l'heure du tout numérique, quand l'interdépendance des uns et de l'autre conditionne le développement des télécommunications, de l'observation de la Terre ou encore des nouvelles mobilités ? C'est tout l'objet du projet CSS, pour Cyber Space Simulation, porté par la branche de l'Institut de recherche technologique (IRT) Saint Exupéry installé à Sophia-Antipolis, focalisé sur les industries de l'aéronautique et du spatial, en partenariat avec Rhea Group France. Laquelle est la filiale française, basée à Nice, de l'ETI belge éponyme, spécialisée dans les solutions d'ingénierie de cybersécurité appliquées au spatial.

Menace quantique

"L'idée, explique Michel Bosco, président de Rhea Group France, consiste à analyser de façon permanente et systématique l'ensemble des menaces cyber qui existent aujourd'hui et celles qui pourraient exister demain sur les systèmes spatiaux." Comprendre satellites, constellations de satellites et autres systèmes d'observation et de télécommunications qui se multiplient dans l'espace, portés par l'avènement du New Space. "Certains risques, notamment en matière de hacking, sont connus, d'autres, découverts au fil de l'eau et d'autres encore restent à anticiper. C'est l'une des missions du projet, identifier les menaces futures". Et le dirigeant de prendre l'exemple de celle qui pourrait résulter de l'utilisation d'ordinateurs quantiques. "La puissance de calcul serait telle qu'un mot de passe bien sécurisé qui demande aujourd'hui 150 ans pour être cassé, ne nécessiterait plus que 150 minutes. Cela veut dire que ce qu'on appelle aujourd'hui la cybersécurité n'existerait tout simplement plus."

Un budget de 2,2 millions d'euros

Les travaux de recherche, lancés en mars pour une durée de trois ans, viseront donc à simuler les systèmes et les attaques auxquelles ils peuvent être soumis à travers la création de jumeaux numériques. Avec comme finalité de mettre sur pied une technologie d'aide à la décision, capable de prévenir les cybers risques potentiels encourus à cinq, dix, ou quinze ans. CSS est doté d'un budget de 2,2 millions d'euros, dont 1 million d'euros cofinancé par les partenaires du projet. Lequel réunit, outre l'IRT Saint-Exupéry et Rhea Group France, la société sophipolitaine MyDataModels, le laboratoire toulousain LAAS-CNRS, l'Ecole de l'Air et de l'Espace à Salon-de-Provence et le CNES. "C'est un projet à la fois structurant et fédérateur pour nous car il n'adresse pas un seul type de systèmes mais l'ensemble du secteur", souligne Michel Bosco.

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Une SSII augmentée

Implantée en France depuis décembre 2021, Rhea Group revendique le leadership européen de la cybersécurité pour le spatial. Créée en 1992, l'ETI est présente dans onze pays dont huit de l'Union européenne. Elle compte un peu plus de 900 collaborateurs pour un chiffre d'affaires d'environ 100 millions d'euros, dont une petite dizaine réalisée sur le territoire hexagonal. "A partir de la France, nous travaillons sur les sujets de navigation par satellite et de sécurité de ces systèmes, sur la problématique des lanceurs ou encore sur les systèmes d'aides à la navigation spécialisée à l'image d'EGNOS (pour la navigation aérienne, NDLR)". Si l'entreprise dispose d'un portefeuille clientèle essentiellement composé d'institutionnels, elle cherche toutefois à se diversifier de plus en plus vers les acteurs privés du New Space. A cet égard, l'entité niçoise a développé une offre de cybersécurité dédiée, destinée à ceux qui n'ont pas les moyens d'acquérir les infrastructures et/ou les compétences qui vont bien en la matière. "Nous sommes en quelque sorte une SSII augmentée, conclut le dirigeant. Nous n'avons pas vocation à vendre que de la matière grise. Celle-ci va de pair avec les plateformes que Rhea Group, au fil de ses expertises, a développées pour la cybersécurité ou pour l'ingénierie spatiale. C'est avec cette approche que nous souhaitons nous développer en France."

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