« La qualité logicielle n’est plus une considération cosmétique » estime Julien Van Quackebeke, le PDG d'All4test

L’accélération du tout numérique plaide pour l’ESN basée à Sophia Antipolis, spécialiste du test et de la qualité des logiciels dont les défaillances coûtent un lourd tribut à l’économie. Elle mise sur ses dix-huit ans d’expertise du sujet, l’intelligence artificielle et l’e-learning pour mieux concevoir, développer et tester les logiciels.
(Crédits : DR)

Lorsque All4test voit le jour en 2006, « les notions de test et de qualité étaient surtout présentes dans le domaine industriel, sur des sujets de soft embarqué, de cartes à puce... Le tertiaire s'en souciait peu », se souvient Julien Van Quackebeke, dirigeant de l'entreprise de services numériques spécialiste du test logiciel basée à Sophia Antipolis. Depuis, « l'informatique n'est plus cette chose cosmétique, voire anecdotique. Avec l'accélération du tout numérique, elle est devenue un point vital pour l'entreprise, avec des enjeux de fiabilité et de complexité bien plus élevés qui nécessitent de l'expertise ».

Le coût des défaillances

Il faut dire que la piètre qualité des logiciels à un certain coût et même un coût certain. Si l'on se fie au rapport de Synopsys Inc, elle aurait coûté 2.410 milliards de dollars à l'économie américaine en 2022. En cause, la vulnérabilité croissante aux cyberattaques, la chaine d'approvisionnement handicapée par le recours à des composants logiciels libres défaillants et une dette technique tellement lourde qu'elle bloque toute évolution des codes existants. Dans ce contexte, la niche du test logiciel, et plus largement celle de la qualité logicielle, grandissent. Elles deviennent même l'une des principales préoccupations des décideurs IT, presqu'au même niveau que « l'amélioration de l'expérience client » et « la réactivité aux demandes des entreprises » selon un rapport publié en 2021 par Cap Gemini, Sogeti et Microfocus. Bref, il y a bien « une évolution en termes de sensibilité, même si elle ne se retrouve pas encore complètement dans les investissements. »

Les trois amigos

Alors, All4test poursuit son travail d'évangélisation avec une approche globale qui s'intéresse « aux trois amigos », c'est-à-dire à « ceux qui spécifient le logiciel, ceux qui le développent et ceux qui le testent ». Car, pour le dirigeant, « beaucoup de problématiques viennent de l'incompréhension entre les différents acteurs d'un projet informatique. La réponse ne peut donc pas se limiter à la partie testing, elle doit s'élargir au mieux concevoir, au mieux développer et au mieux tester ». C'est ainsi que l'ESN adresse les marchés de la banque, de l'assurance, de l'industrie, du e-commerce... à partir de ses entités azuréenne (siège), bordelaise, lilloise et parisienne. Elle emploie une cinquantaine d'ingénieurs, pour un chiffre d'affaires de 3 millions à 3,5 millions d'euros.

L'IA en perspective

Quant à l'avenir, il sera sous le signe de l'intelligence artificielle. Evidemment. Depuis une paire d'années, les équipes d'All4test s'y intéressent au travers d'une petite cellule dédiée. L'idée : utiliser l'IA pour optimiser la productivité des testeurs mais pas que. Là aussi, l'ESN veut pousser l'expertise aux trois amigos, et donc accompagner ses clients dans la mise en place de l'IA dans leur process métier et la génération de code, « avec toujours en ligne de mire l'amélioration de la qualité logicielle », insiste Julien Van Quackebeke. Pour qui, « l'année 2024 sera celle du pivot en matière d'IA : tout le monde commence à se former, à tester, à pratiquer. Nous ne sommes plus dans la théorie, nous passons en mode pratique, ce qui suppose d'accompagner les entreprises ».

L'e-learnig avec UPskill4IT

Pour se faire, le dirigeant a créé en 2023 la société UPskill4IT spécialisée dans l'Upskilling (le perfectionnement) et la formation. Structure indépendante d'All4test, mais aux synergies évidentes et effectives, l'organisme de formation est labellisé Qualiopi et vise à diffuser les bonnes pratiques en matière d'IA, de test, de développement, d'expérience utilisateur ou encore de cybersécurité à travers une offre bicéphale mixant l'e-learning pour la théorie et le coaching pour la pratique. « Le MVP (pour Minimum Viable Product, NDLR) a été validé par des grands comptes (Axa, Accor...) et nous avons eu un premier support de Bpifrance via la Bourse FrenchTech, détaille-t-il. Nous recherchons aujourd'hui des partenaires industriels et investisseurs, type business angels, pour nous aider à passer à l'échelle ».

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Commentaire 1
à écrit le 30/03/2024 à 20:56
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La qualité logicielle en externalisant massivement la conception à des ESN/SSII exploitant des programmeurs inexpérimentés issus du tiers monde violant sans vergogne la propriété intellectuelle associée au code vicié du bazar open source tout en s...

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