Le réseau de bornes de recharge électrique Stations-e oriente son déploiement vers le Sud

Originaire de la région parisienne, ce réseau de bornes de recharge électrique déploie des stations multi-services, un modèle économique qui lui permet de s’afficher comme tiers-investisseur. Déjà bien implantée en région parisienne, dans le Nord et le Grand-Est, la PME entame son déploiement dans le Sud, avant, peut-être, le passage à l’international.
(Crédits : DR)

Selon l'étude publiée fin décembre 2023 par l'AVERE France et AAA Data, entre 2020 et 2022 le marché électrique a enregistré une progression annuelle de l'ordre de 35%, une croissance poussée précisément par le particulier qui représente 84% des acquisitions de véhicules électriques. Il ne représentait, pour point de comparaison, que 68% en 2018. Des chiffres qui ne démentent pas l'intuition d'Alain Rolland. Très tôt, ce dirigeant expert des infrastructures, a estimé que « pour beaucoup de raisons », le véhicule électrique allait devenir une évidence. En 2018, il crée Stations-e avec comme objectif le déploiement de 10.000 stations en France, s'appuyant pour cela sur une logique de maillage territorial, « comme on peut retrouver avec les opérateurs de télécommunications », dit-il.

Le pari du tiers-investisseur

Une approche qui selon le dirigeant, s'accompagne de deux contraintes. La première est de rendre le véhicule électrique accessible au plus grand nombre. « Ce qui signifie un prix qui soit au tiers du prix de l'essence. Or, 1 litre d'essence c'est 2 kw/h », précise Alain Rolland. « Il faut que tous les ménages puissent se charger et que l'on ne se retrouve pas avec des prix de l'essence tels qu'ils le sont aujourd'hui ».

Seconde contrainte : qui dit déploiement dit coûts d'installation. « Il faut que cela ne coûte rien ni aux collectivités, ni aux propriétaires privés », estime Alain Rolland. Car qui dit démocratisation du véhicule électrique dit besoins en infrastructures pour contenter tous les besoins de recharge. « Les collectivités ont pris le relais en faisant des efforts au début en investissant elles-mêmes de l'argent public pour poser quelques bornes. J'estime, pour ma part, en tant qu'investisseur privé, que cela ne doit pas coûter. Ainsi Stations-e est tiers-investisseur. C'est nous qui supportons l'investissement matériel, l'installation, le raccordement, l'exploitation, la maintenance... ».

Un prix de recharge le plus bas possible

Pour supporter ce mode de déploiement, le modèle économique trouve sa valorisation dans le service ajouté, notamment l'accès au très haut-débit et les casiers de récupération de colis comme on en trouve un peu partout dans les gares ou les supermarchés. Vinted, Pickup (filiale de La Poste) ou Amazon sont les partenaires de Stations-e. « Notre borne est brevetée en Europe et aux Etats-Unis », rajoute Alain Rolland. « Elle est plug and play ».

Autre contributeur au modèle économique : la donnée. « L'information dont nous disposons via notre application nous permet de conseiller l'utilisateur », explique encore le dirigeant de la PME française. Mais ces informations récoltées tout au long de la journée et qui disent beaucoup des usages sont aussi une mine d'or pour les constructeurs automobiles. « Nous pouvons leur remonter les problèmes rencontrés par exemple. Tout cela doit servir la smart city. Ce sont ces données que nous voulons monétiser ».

Ce modèle est aussi une façon pour Stations-e de porter le prix de l'énergie à un niveau le plus bas possible. Avec un objectif : que celui-ci soit identique au coût d'une recharge à domicile.

Le Sud, nouvel axe de développement

Déjà présent dans le Nord, le Grand-Est et en région parisienne, Stations-e veut poursuivre son maillage territorial. La cible est plutôt la ville de plus de 10.000 habitants mais aussi celle de plus de 50.000 habitants comme Meaux ou Beauvais, « ce qui nous a permis de démontrer que nous sommes capables de nous déployer rapidement, sans appel d'offres ou appel à manifestation d'intérêt », souligne Alain Rolland, précisant que 4 mois sont nécessaires pour installer une station, « nos stations étant des stations rapides ».

C'est désormais vers le Sud que lorgne la PME française, un territoire où elle a entamé son installation, visant les périphéries des grandes villes et les villes moyennes. « Des villes comme Draguignan, Manosque, Gap... nous intéressent. Nos concurrents ne vont pas forcément cibler ces villes pour de la charge ultra-rapide », note le dirigeant qui dit examiner toute demande d'une collectivité qui manifesterait son intérêt. L'objectif est d'installer Stations-e dans 30 villes d'ici un an, soit l'équivalent de 100 à 150 stations. Pour l'heure, Stations-e dispose de 200 stations et 400 points de charge en France. « Nous aurons 500 stations supplémentaires en 2025 », avance son PDG.

L'international ? « Avec pragmatisme »

Une croissance qui se traduit par un chiffre d'affaires de près d'un million d'euros pour l'exercice 2023, alors que les projections portent ce même chiffre d'affaires à 10 millions d'euros d'ici 2025.

Stations-e, qui dispose de la Banque des Territoires à son capital et qui a levé 42 millions d'euros en deux tours de table, pourrait aussi prendre la route de l'international, la PME étant sollicitée affirme son dirigeant pour se déployer dans une douzaine de pays européens, « mais nous voulons nous exporter avec pragmatisme ».

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