Le constructeur de véhicules électriques Eon Motors entre dans la phase industrielle

Le constructeur originaire des Alpes de Haute-Provence entame la commercialisation de ses premières voitures utilisant la technologie du moteur-roue. Avec 70 unités déjà en commande, son fondateur, Denis Mergin espère atteindre 300 véhicules vendus sur le segment BtoB dès 2023.
(Crédits : Eon Motors)

Le pari semble réussi. Pour Eon Motors, choisir d'installer un stand au Mondial de l'automobile à Paris n'a rien d'un choix anodin. Quelques semaines après l'évènement, le fondateur Denis Mergin parle d'un déplacement "extrêmement réussi". Une satisfaction à laquelle se mélange sous doute du soulagement puisque l'opération a nécessité un investissement de 80.000 euros de la société installée à Malijai dans les Alpes-de-Haute-Provence.

Ce n'est pas la première fois que le constructeur participe au Mondial de l'auto, mais sa dernière venue datait de 2014. Et depuis, la perception des véhicules électriques a considérablement évolué. "Nous arrivons au bon moment", estime Denis Mergin. Car la PME de 25 salariés souffle cette année sa dixième bougie, une décennie durant laquelle elle a carburé à la recherche et développement.

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Le process a d'abord débouché sur près d'une dizaine de véhicules de présérie. Le modèle reste celui d'un quadricycle électrique qui utilise le moteur-roue, une ancienne technologie qui évite d'avoir à recourir à une transmission en utilisant les quatre roues pour la propulsion. Au salon de l'automobile, les véhicules présentés étaient les premiers fabriqués avec de l'outillage de série et non pour prototype. Un changement qui illustre l'avancement d'Eon Motors pour qui le "développement" va devoir se transformer en industrie.

Le challenge de la quatre places

"Nous franchissons un cap avec les premières commercialisations", souligne le dirigeant. Ce sont en effet 70 Weez, il s'agit du modèle City-Pro avec deux places, qui vont être assemblées à Malijai puis expédiées dans les prochains mois chez des "opérateurs de mobilités" et des entreprises avec un besoin d'une petite flotte de véhicules. Des clients à qui Denis Mergin préfère laisser la primeur de l'annonce.

Pour l'entrepreneur, le développement de sa société passe par le segment BtoB "dans un premier temps". Il espère atteindre 300 véhicules vendus en France en 2023, ce qui permettrait de générer un chiffre d'affaires de 4,5 millions d'euros, puis d'atteindre des ventes de 3.000 unités en Europe à horizon cinq ans. En tant que "concepteur, développeur et assembleur" des véhicules, la fabrication des pièces est confiée à des industriels, s'ouvrir au grand public attendra qu'un partenaire soit trouvé pour "s'occuper de la partie livraison, relation client et assurance".  Si la City-Pro "peut intéresser" les particuliers, Denis Mergin estime que c'est une variante, le modèle "Duo" avec un habitacle avant revisité, qui pourrait mieux convenir à cette cible.

Ce futur modèle montre le besoin de poursuivre la recherche et développement en parallèle de la commercialisation. Car "le Graal" est bien la conception de la "city Four" qui doit permettre d'offrir aux utilisateurs quatre places. "C'est un vrai challenge de réussir à prévoir quatre places", souligne Denis Mergin. Un objectif qui nécessite de travailler sur le moteur ainsi que les matériaux pour gagner en légèreté. L'autre enjeu est bien sûr celui de la performance énergétique et de l'utilisation de matériaux recyclés.

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