Comment l'ex-pureplayer Ovelo Cycles se place en tête de peloton du vélo électrique

Fondée en 2015, la PME basée à Fréjus, spécialisée dans la distribution de vélos électriques sur le segment milieu-haut de gamme, se place en leader du sujet avec une approche omnicanale qui fait ses preuves. Une levée de fonds devrait lui permettre de renforcer son maillage hexagonal.
(Crédits : DR)

On n'est jamais mieux servi que par soi-même. Cet adage, Henri-Jacques Bertrand l'a fait sien en co-fondant Ovelo Cycles et grand bien lui en a pris. Spécialiste de la distribution de vélos à assistance électrique, au départ pure-player, désormais omnicanal avec une quinzaine de magasins répartis dans l'Hexagone, l'enseigne basée à Fréjus emploie 140 personnes pour un chiffre d'affaires de 40 millions d'euros et revendique le leadership sur le segment milieu-haut de gamme. « Nous vendons chaque année entre 15.000 vélos électriques et 20.000 vélos électriques - avec un panier moyen à 2.800 euros - sur un marché global de 800.000 pièces où le segment d'entrée de gamme est certes important (30%) mais beaucoup moins que pour le vélo classique (90%). Les spécialistes ont une carte à jouer dans cet écosystème », relève le dirigeant. Qui, à 40 ans, rejoint le classement Choiseul des 100 personnalités qui font rayonner l'économie de la Région Sud.

Vélo pliable électrique

Retour en 2011. Henri-Jacques Bertrand, diplômé de l'EDC Paris Business School, se lance dans sa deuxième aventure entrepreneuriale - Voltagreen - après un premier essai dans le domaine des petits véhicules de loisirs. Son crédo, le vélo électrique. Et plus particulièrement le vélo pliable électrique à destination des urbains des grandes agglomérations, Paris en tête et ses nombreux appartements étriqués. Une idée venue d'Asie, du Japon notamment, où le dirigeant s'est beaucoup rendu dans sa jeunesse, qui a par la suite donné lieu au développement d'une gamme plus large de vélo à assistance électrique. Mais le début des années 2010 ne ressemble pas au début des années 2020, la mobilité douce n'a pas encore trouvé ses lettres de noblesse et les réseaux de distribution vélocistes peinent à suivre. « Nous nous sommes vites rendus compte que le réseau traditionnel n'était pas organisé pour vendre de l'électrique, lequel n'était pas toujours vu d'un bon œil par les commerçants eux-mêmes. Difficile alors de promouvoir le produit auprès du consommateur ».

Mobilité douce

D'où la création d'Ovelo Cycles en 2015. D'abord pure-player, cette filiale de Voltagreen s'inscrit dans une approche différente et oppose aux discours techniques des marchands de cycles traditionnels des considérations liées à l'usage et à la praticité en mettant en avant l'aspect mobilité de la chose. Bonne pioche. Un an plus tard, c'est l'explosion du « vélo-taf » dans les grandes agglomérations où, pour une raison de gain de temps essentiellement, le deux-roues l'emporte de plus en plus sur la voiture. Puis, l'arrivée du VTT électrique élargit la sphère d'intérêt « en lissant les performances, permettant ainsi à tous un usage loisirs ou sportif sans difficulté ». Le mouvement est bel et bien lancé. La période Covid viendra le consolider. L'Etat et les collectivités également au travers de multiples plans vélos. « Aujourd'hui, ce sont les entreprises qui le portent en développant des aides à destination de leurs salariés. »

Levée de fonds

Pour Ovelo Cycles aussi, la dynamique est enclenchée. Dès 2016, un premier magasin physique naît, à Antony, en région parisienne. D'autres suivront, à un rythme de deux à quatre ouvertures par an, les choix d'implantation étant guidés par les recherches des internautes. Les boutiques, grandes pour la plupart, c'est-à-dire entre 600 et 1.200 m², sont organisées en corners et reproduisent le modèle de la concession automobile avec un commercial dédié qui accompagne le client de A à Z, du produit immédiatement accessible depuis un stock de 4.000 références jusqu'à son financement et son assurance. « Nous sommes intimement persuadés que le modèle économique pure-player web a ses limites et que c'est l'alliance du retail et de l'internet qui fait notre force », insiste-t-il. Un modèle qui entre désormais en phase de consolidation et de structuration afin de mieux gérer son hyper-croissance. Et ce, dans un environnement concurrentiel qui se renforce, et qui nécessite, selon Henri-Jacques Bertrand, de muscler l'entreprise varoise : « Pour conserver notre place de leader sur le segment premium, nous devons faire rentrer des fonds ». Une enveloppe de 5 millions d'euros est visée et attendue courant 2024, avant de réenclencher le maillage du territoire France en ouvrant les villes à fort potentiel comme Strasbourg et Nantes. De préférence en boutiques intégrées. En attendant, l'entreprise se concentre sur le marché de la seconde main en s'appuyant sur un partenariat conclu avec le spécialiste du sujet Upway qui vient de lever 30 millions de dollars en série B.

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