Les dossiers qui attendent Didier Guillaume, ancien ministre de l’Agriculture et prochain ministre d’Etat à Monaco

L’annonce officielle de sa nomination à la tête du gouvernement monégasque, en remplacement de Pierre Dartout, n’a fait que confirmer ce que la rumeur disait déjà avec insistance. L’ancien ministre de l’Agriculture du gouvernement d’Edouard Philippe sera, dès septembre prochain, le nouvel homme fort de la Principauté. Un pays qui a su conforter sa stratégie par des choix affirmés, en matière de numérique notamment ou encore d’innovation, parfois un peu éloignés de l’image qui est (souvent) la sienne. Un pays à l’économie dynamique, qui attend la livraison dans quelques mois de Mareterra, l’un de ses projets les plus emblématiques, celui de son extension en mer.
(Crédits : Didier Guillaume (Compte Facebook))

L'information qui courait dans les couloirs de la Principauté et en dehors - La Tribune Dimanche en avait fait un de ses Confidentiels voici quinze jours - a finalement été confirmée par communiqué officiel du Palais Princier ce 10 juin : c'est l'ancien sénateur socialiste et ancien ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation du gouvernement d'Edouard Philippe durant deux ans, de 2020 à 2022, qui sera, dès le 2 septembre prochain, ministre d'Etat de Monaco.

Didier Guillaume succède à l'ancien préfet de région Provence Alpes Côte d'Azur, Pierre Dartout, devenu chef du gouvernement monégasque le 1er septembre 2020. Un mandat de quatre ans, presque jour pour jour, qui s'est tenu dans une période particulière pour la Principauté. Si la crise sanitaire, qui a gelé l'activité économique mondiale, a également impacté Monaco comme tout autre pays, ce sont bien davantage les orientations prises par le gouvernement qui ont permis de conforter la place de la Principauté sur l'échiquier mondial.

Croissance de 5%

Monaco est, pour de nombreuses raisons, un pays difficilement comparable. Une superficie contrainte - 2 km2 enclavés entre mer et montagne - une économie plus diversifiée qu'il n'y paraît, longtemps tournée vers l'automobile et la cosmétique, aujourd'hui très digitale, qui se porte très bien...  et très tournée vers l'international, par son pan touristique mais aussi parce qu'elle accueille, chaque jour, des milliers d'actifs originaires de France comme d'Italie, ces deux pays voisins.

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De fait, a contrario d'une Europe secouée par les effets de l'inflation, Monaco dispose d'une économie fort dynamique. Selon les données publiées par l'institut monégasque de la statistique et des données économiques (IMSEE) le commerce de détail va bien, l'industrie manufacturière continue d'être résiliente, tandis que l'emploi dans le secteur privé - fort de 62.186 emplois - connaît son point le plus haut. Ainsi, en 2023, le chiffre d'affaires de la Principauté a-t-il enregistré une croissance de 5%, pour atteindre 20 milliards d'euros. Mais Monaco a su, voici une petite dizaine d'années, sortir de ses schémas traditionnels pour embrasser innovation et modernité.

Le virage numérique

C'est parce qu'elle constatait une mutation de son industrie que Monaco a pris le virage digital, créant, en 2017 son propre incubateur-accélérateur, Monaco Tech, porté sur les fonts baptismaux par le gouvernement Princier, Monaco Télécom et Xavier Niel. Une structure qui a accompagné plus de 50 projets. Mais la stratégie numérique, c'est Frédéric Genta qui l'incarne. Délégué interministériel à l'Attractivité et à la Transition Numérique, c'est lui qui pilote notamment le programme Extended Monaco, lancé en 2018 précisément avec l'objectif de faire de la Principauté un pays précurseur. Un programme qui a insufflé le numérique dans l'administration, la mobilité, l'aide aux entreprises... Et depuis 2021, Monaco dispose de son propre cloud, un cloud souverain en Europe, comme tant d'autres contrées en rêvent.

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Mareterra, le projet d'extension... stratégique

Ce qui pourrait être considéré comme des faiblesses, Monaco en a souvent fait une force.

Sa topographie complexe l'a poussé à être innovante et aller chercher de précieux m2 sur la mer. Ce qu'elle a fait dès le début des années 1910, puis encore dans les années 1960. Dans moins de 6 mois, c'est Mareterra, la nouvelle extension encore en chantier qui sera livrée, octroyant au Rocher 6 hectares supplémentaires.

Pensé comme un quartier à part entière, créant même une petite marina de 16 anneaux, des commerces, une promenade de 1 km de long (rare à Monaco) 110 logements, dix petites villas... Mareterra, qui a concentré un investissement de 2 milliards d'euros, constitue un levier d'attractivité pour Monaco. Car la démographie monégasque continue de croître, passant de 37.700 personnes en 2016 à 39.050 en 2022. Et Monaco veut continuer à accueillir qui veut vivre en Principauté. C'est un élément essentiel pour continuer son développement, pour insuffler de nouveaux flux à son économie. Un levier qu'il s'agira de valoriser pleinement.

 Amplification d'attractivité

Tel est le contexte qui attend Didier Guillaume. Monaco a désormais pris une place certaine en Europe et dans le monde. L'innovation se développe sur ce territoire, outre via Monacotech, par le biais d'entreprises fortes, comme l'est par exemple Venturi, l'entreprise de Gildo Pallanca Pastor, précurseur en termes de F1 électrique, désormais regardant vers le spatial. Les entreprises innovantes s'installent sur le territoire. Et puis Monaco revoit également sa législation, réfléchissant notamment à intégrer la rupture conventionnelle dans son droit social.

Après avoir accéléré sa stratégie, la Principauté doit maintenant davantage récolter les fruits de ses efforts et de ses investissements... et maintenir sa place de pays précurseur. C'est ce qui s'appelle ouvrir tout un champ des possibles.

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Commentaires 2
à écrit le 14/06/2024 à 14:40
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Quand le bateau coule ,les rats quittent le navire.n meme temps comme dirait notre president on peut pas leur en vouloir ils ont un chalet a megeve qui coute un bras et des enfants dont les etudes a UCLA , Cambridge (USA) ne sont pas données

à écrit le 14/06/2024 à 7:30
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Un paradis fiscal, quelle surprise ! Ah ça c'est à cause de Rousseau de la fnsea et de ses 180000 balles par mois ça a donné envie à notre ministre qui ui aussi a du découvrir cette gigantesque rémunération !LOL ! ^^

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