A Monaco, l’industrie dépasse son niveau d'avant crise sanitaire

Déstabilisée en 2020 par les conséquences de la crise sanitaire, l’industrie monégasque voit son chiffre d’affaires poursuivre une tendance haussière. Et c’est principalement l’industrie du caoutchouc et du plastique qui contribue à ce bon comportement.
(Crédits : DR)

Monaco n'est certes pas connue pour son activité industrielle pourtant celle-ci a longtemps constitué une part importante de son économie. La Principauté a notamment été le berceau de Mecaplast - l'équipementier automobile fondé par la famille Manni, désormais passé dans le giron du français Novares - tout comme de la marque cosmétique Lancaster, propriété désormais du groupe américain Coty. Deux exemples qui témoignent de la capacité industrielle du pays, une capacité qui a certes évolué au fil du temps tout autant qu'elle a fait face à des problématiques de foncier avec une topographie coincée entre mer et montagne et une superficie d'à peine 2km2.

Une progression supérieure à 10%

Une industrie qui, après une période de crise sanitaire qui l'a déstabilisée, retrouve une tendance haussière, enclenchée dès 2021, confirmée en 2022 et mesurée par une progression du chiffre d'affaires de 12,2% selon les données de l'Institut monégasque de la statistique (Imsee).

Des résultats positifs tirés principalement par la fabrication de produits caoutchouc et plastique et par la chimie. Deux secteurs particulièrement dynamiques qui emploient respectivement 448 personnes et 339 salariés.

Troisième secteur contributif, en termes de chiffres d'affaires, la pharmacie génère 54 millions d'euros suivie de l'habillement, à 50,3 millions d'euros.

Des compétences françaises et italiennes

Autre signe de la bonne tenue de l'industrie du Rocher, la création d'entreprises se poursuit en 2022, avec la naissance de six nouvelles sociétés. On notera que l'ancienneté de certains établissements - deux d'entre eux ont plus de 100 ans, la moitié a plus de 20 ans - appuie la contribution historique de l'industrie à l'économie de la Principauté.

Un secteur qui est alimenté en termes de compétences par ses territoires voisins, à savoir la France et majoritairement le département des Alpes-Maritimes, ainsi que l'Italie, la part d'employés monégasques dépassant à peine 6%. Une particularité qui est propre à Monaco. La Principauté accueille en effet chaque jour près de 50.000 salariés venant de France et d'Italie.

Au total, l'industrie monégasque regroupe 184 établissements et 110 employeurs, lesquels réalisent un chiffre d'affaires global de 913,6 millions d'euros.

Accompagner la mutation

C'est d'ailleurs parce que son industrie a subi une forte mutation que Monaco a choisi, dès 2017, de prendre plus fortement le virage de la smart country et du numérique, concrétisé en partie par la création de MonacoTech, l'incubateur-accélérateur de Monaco Telecom. Une stratégie menée par le gouvernement et son ministre des Finances et de l'Economie. Jean Castellini qui expliquait dans un entretien accordé à La Tribune la volonté de « placer Monaco sur la carte du numérique », Monaco étant « un Rocher, pas une île » et le tout étant cohérent avec la stratégie industrielle, l'important étant de conserver l'attractivité d'un pays bien plus riche en matière entreprenariale que ce qui est communément perçu. Depuis, Monaco a largement accéléré sur le volet numérique, notamment via le programme Extended Monaco que pilote le délégué interministériel en charge de l'attractivité et de la transition numérique, Frédéric Genta.

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Commentaire 1
à écrit le 26/08/2023 à 16:29
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