En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les ménages consomment un peu moins de foncier pour leur habitat qu’ailleurs

Dans une étude intitulée « Un ralentissement de la consommation foncière résidentielle par ménage » publiée en novembre dernier, l’Insee relève que l’habitat recouvre les deux tiers du foncier occupé en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Une surface qui, lorsqu’elle est divisée par le nombre de ménages, figure à la deuxième place des plus faibles de France en raison, notamment, d’une forte densité de population. Parmi les principaux moteurs de la hausse de consommation de foncier : les évolutions démographiques mais aussi, plus qu'ailleurs, l'essor des résidences secondaires.
(Crédits : DR)

Autonomie alimentaire, relocalisation de l'industrie, installation de sources d'énergie renouvelable, besoins croissants en matière de logements... Mais aussi préservation de la biodiversité, de ses capacités de captation de carbone et d'absorption de l'eau... Les besoins de foncier sont énormes et souvent contradictoires. D'où quelques crispations, par exemple, à propos de l'objectif à l'horizon 2050 de « zéro artificialisation nette » prévu par la loi « Climat et résilience du 22 août 2021 ». Loi qui prévoit en outre la réduction de moitié du rythme de consommation d'espace pour la période courant de 2021 à 2031.

Pour atteindre ces objectifs, Provence-Alpes-Côte d'Azur a encore du chemin à parcourir. En effet, dans cette étude réalisée en lien avec la Région Sud et la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement), l'Insee estime qu'entre 2009 et 2019, 9570 hectares ont été consommés par l'habitat, soit 2,5 hectares par jour. Un résultat bien au-delà de l'objectif de 2 hectares par jour, tous usages confondus prôné par la loi Climat et résilience, alors que la même étude montre que l'habitat pèse deux tiers de la consommation d'espace au niveau régional (comme national), contre 30 % pour l'activité économique. Le poids de l'habitat dans la surface consommée atteint même les 43 % dans les Alpes-de-Haute-Provence, et 80 % dans les Alpes-Maritimes.

645 m² par ménage de la région, contre 863 m² en France

Au total, les parcelles dédiées à l'habitat représentent 4,7 % de la surface globale du territoire, presque autant qu'à l'échelle nationale où ce taux s'élève à 4,6 %. Toutefois, des spécificités locales apparaissent lorsque l'Institut se penche sur la surface de foncier consommée par ménage. Ceux-ci ne consomment ainsi que 645 m² chacun en moyenne en 2019, contre 863m² en France. « C'est la plus faible [surface parcellaire résidentielle par ménage, ndlr] des régions de France métropolitaine après l'Île de France », pointe ainsi l'étude.

Une chiffre plus faible qui s'explique par plusieurs facteurs, à commencer par la densité de population du territoire. « 86 % des ménages vivent dans une commune densément peuplée ou de densité intermédiaire, contre 68 % en France métropolitaine ». L'Insee met aussi en avant la forte présence du logement collectif ou encore la plus petite superficie des maisons individuelles, coût du foncier et contraintes géographiques obligent. Notamment dans les territoires ruraux de la région, où les ménages consomment en moyenne 10 % de foncier en moins que ceux des autres territoires ruraux du pays.

Et si les ménages régionaux consomment en moyenne moins de foncier qu'ailleurs, ce phénomène s'est amplifié entre 2009 et 2019, période au cours de laquelle, nous dit l'étude, « la surface consommée pour l'habitat a progressé plus faiblement que le nombre de ménages (respectivement 6,9 % et 8,6%) ». Avec une baisse de 20 % de l'espace pour l'habitat consommé par les ménages. Une tendance amplifiée dans le Var, tandis que le Vaucluse fait office d'exception avec une surface par ménage en hausse.

Une hausse de consommation de foncier; des raisons diverses

Il n'empêche, il ne s'agit là que d'un ralentissement. La surface dédiée au logement continue de croître et l'Insee a souhaité évaluer le poids des différents facteurs expliquant la hausse de la consommation de foncier pour l'habitat. Résultat : 61 % de celle-ci est liée aux évolutions démographiques (contre 67% en France). Et plus précisément, 29% est dû à la hausse du nombre de ménage, 32% à la diminution de leur taille, notamment du fait de séparations plus nombreuses, ou encore du vieillissement de la population.

insee foncier


Et la région compte une autre composante, plus significative qu'ailleurs, de la hausse de la consommation de foncier pour l'habitat : l'essor des résidences secondaires, qui représentent 18 % des logements régionaux en 2019, contre 10 % en France. De sorte que l'évolution du nombre de ces résidences contribue à hauteur 22 % à la variation de la surface au sol des logement, soit deux fois plus qu'au niveau national (11%).
Et cette part atteint des proportions beaucoup plus importantes dans les départements des Alpes-Maritimes (47%) et des Hautes-Alpes (40%). Autant de spécificités locales qui devront être prises en compte dans les politiques de gestion du foncier.

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