« J'appelle à créer les Etats généraux du foncier économique » (Jean-Luc Chauvin, CCI Aix-Marseille Provence)

Deuxième métropole de France, Aix-Marseille Provence attire incontestablement, et cela de façon bien plus appuyée depuis deux ans. Cependant, elle pourrait aller plus vite estime le président de la chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence, estimant que si le territoire engrange « de beaux succès », il n’en reste pas moins des problématiques qui gênent le développement économique en général et celui des entreprises du territoire en particulier. Des entreprises « qui investissent » aussi dans des projets d’infrastructures lorsqu’il le faut, rappelle Jean-Luc Chauvin. Et de plaider pour une gouvernance où le monde entreprenarial serait davantage impliqué, tout en demandant la tenue d’Etats généraux du foncier économique.
(Crédits : DR)

Le sondage Ifop/Public Sénat pour La Tribune, publié la semaine dernière soulignait à 58% le bon comportement de l'attractivité économique de la ville. Une attractivité qui doit davantage aux actions menées par la Région, chef de file de l'économie, et à ses partenaires, la Métropole Aix-Marseille Provence et la CCI Aix-Marseille Provence, bien plus qu'à la Ville. Une confusion que souligne Jean-Luc Chauvin. « Dans l'imaginaire collectif, le maire reste celui qui fait tout ». Or dit aussi le président de la chambre consulaire, « la compétition internationale se fait au niveau des métropoles, ces petits pays », qui impulsent une vision pour un bassin de vie et « qui sont à la bonne dimension pour conduire le financement des infrastructures et des équipements majeurs ». Le tout s'inscrivant dans le SRDII régional.

Un monde économique davantage associé au politique

Aix-Marseille Provence qui est, rappelle aussi le président de la CCI, « très jeune ». Mais malgré ce jeune âge, « nous connaissons beaucoup de succès » dont font partie la labellisation en tant que Capitale européenne de l'innovation 2023 et l'intégration dans le Top5 des métropoles connectées grâce aux câbles sous-marins multiples. Des succès que l'on doit « aux investisseurs et aux entreprises ». Mais ajoute Jean-Luc Chacun, « si nous sommes honnêtes, le chemin est énorme, il y a encore des corrections à apporter et nous avons des sujets de proximité ».

Et pour corriger vite et bien, Jean-Luc Chauvin d'estimer que « le monde économique doit être encore davantage perçu comme un partenaire » du monde politique. « On gagnerait à aller plus loin dans une gouvernance public /privé ». Et de donner en exemple celui du MIN des Arnavaux, dont le modèle repose principalement sur un financement issu du privé auquel s'additionne certes du financement public mais dans une moindre mesure, modèle qui offre la capacité à concrétiser rapidement les projets stratégiques.

Il existe bien un comité de gouvernance économique, mais « nous sommes trop nombreux et nous n'avançons pas suffisamment vite », regrette Jean-Luc Chauvin. « Créons un comité très resserré, composé de 4 à 5 instances, comme cela existe à Lyon, où cet outil travaille sur les sujets de mobilité et d'attractivité. J'appelle à la mise en place de ce type d'initiative sur notre territoire. Ne tentons pas de réinventer ce qui fonctionne bien ailleurs ».

Jean-Luc Chauvin qui plaide pour l'engagement des entreprises, pas forcément toujours mesuré à sa juste valeur, d'ailleurs. « Les entreprises investissent, elles sont le bras armé des politiques, qui décident ».

Où on en vient à un sujet qui fâche énormément : le foncier. Un foncier en manque et un manque qui finit par obérer le développement des PME et ETI. « Aix-Marseille Provence est une métropole industrielle. 46% du PIB régional se réalise sur son territoire. Et elle concentre 53% du PIB industriel régional ».

Des Etats généraux du foncier économique

Une industrie qui a besoin d'espaces, de m2. A Gardanne, les 80 hectares de friche doivent « être sacralisées pour du foncier industriel, c'est la vocation du territoire, il faut avoir le courage politique de le faire ». Jean-Luc Chauvin qui en profite pour en remettre une couche sur le projet de création - que l'on peut voir aussi comme un projet de déplacement - des tribunaux posés en centre-ville de Marseille aujourd'hui, vers Euroméditerranée. « Ne gaspillons pas pour faire plaisir mais prenons soin du foncier qui est rare et cher ». Le président de l'institution consulaire qui suggère la création d'Etats généraux du foncier économique, une façon dit-il de « se mettre dans une position de vision à 20 ans ». Rappelant qu'il faut être malin, que de nombreux sous-traitants sont communs à des filières fortes du territoire, notamment celle de l'aéronautique et du maritime, autant de talents à savoir conserver et faire grandir. Où il est aussi question de délais, « à raccourcir ». De rappeler que les entreprises savent financer les projets hyper-structurants comme ce projet de téléphérique qui relie la gare de Vitrolles à l'aéroport Marseille Provence et auquel abonde Airbus Helicopters et la plateforme aéroportuaire. Parce que c'est bon pour la mobilité de leurs salariés et pour l'attractivité de la zone aussi. Un funiculaire qui doit aller plus loin pour être encore plus efficace. « Ce modèle de financement doit pouvoir être dupliqué », assure Jean-Luc Chauvin, qui insiste.  « Il faut une métropole stratège ».

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