iCapital de l’innovation, vecteur de transformation pour Aix-Marseille Provence ?

Désignée capitale européenne de l’innovation en 2023, la première métropole de France avait opté pour un focus sur la ville méditerranéenne de demain. Un prisme qui correspond autant à sa position géographique qu’à sa stratégie économique. Si l’effet démultiplicateur se mesurera davantage dans le temps, ce label européen n’en n’a pas moins permis la structuration de certains projets sur le territoire tout en jouant également sur son image.
(Crédits : DR)

« Nous sommes prêts à jouer en Champions League ». Ces premiers mots employés au domaine sportif, c'est Didier Parakian, alors vice-président de la Métropole qui les prononce en décembre 2022, lorsque Aix-Marseille Provence est officiellement désignée Capitale européenne de l'innovation.

Un titre et la somme allouée qui va avec - soit un montant de 1 million d'euros - qui représentent alors une vraie opportunité d'insister sur les capacités de la première métropole de France à être innovante et à favoriser l'éclosion de toute initiative du genre. Une façon de se positionner alors que la concurrence entre territoires est sinon mondiale, tout au moins européenne justement.

L'écosystème qui structure

La candidature d'Aix-Marseille ne partait pas de rien mais des atouts que le territoire possède, comme un écosystème varié et structuré autour de l'innovation (cette dernière n'étant pas que technologique), avec la présence de nombreuses startups et de moult incubateurs/accélérateurs - près d'une vingtaine - mais aussi avec une implication des grands groupes et des ETI qui jouent assez naturellement le rôle de locomotives.

Le choix d'axer la thématique globale sur la ville méditerranéenne de demain est évidemment raccord avec la position géographique de la métropole, souvent présentée comme le hub naturel vers la Méditerranée et l'Afrique, tout comme avec l'une de ses principales préoccupations, celle de l'aménagement du territoire.

Et le choix de cette thématique paraît presque logique quand on considère que ce même territoire métropolitain héberge à Aix-en-Provence, le technopôle de l'Arbois, l'un des cinq meilleurs technopôles cleantech au monde et le premier français, où une centaine de startups y est accompagnée et soutenue.

Douze mois plus tard, Aix-Marseille ne relâche pas la pression. Le sujet de l'habitat et celui de la ville méditerranéenne de demain se conjuguent parfaitement bien avec Euroméditerranée, l'Opération d'intérêt national qui entame sa phase 2 et qui est même une brique essentielle du Plan Marseille en Grand comme l'a annoncé la ministre de la Ville, Sabrina Agresti-Roubache en novembre dernier. Euroméditerranée qui retrouve une nouvelle impulsion avec l'arrivée il y a un an de sa directrice générale, Aurélie Cousi, et qui peut véritablement servir de laboratoire pour tester à échelle réelle les contours de la ville méditerranéenne du futur. L'EPA Euroméditerranée est donc le meilleur outil pour mener la preuve de concept, pour tester et prendre des initiatives qui changent, le soutien de France 2030 étant un élément important de ce point de vue.

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Continuer à assembler les briques

Si la Métropole ne relâche pas la pression c'est que douze mois c'est bien mais ce n'est pas assez long pour véritablement pousser les transformations. Jouer en Champions League donne envie de poursuivre le cheminement dans l'élite. Cette labellisation iCapital était, pour Didier Parakian, « une première victoire », mais pas la dernière. « Notre territoire est encore un territoire jeune, avant-gardiste, c'est un territoire qui est passé de l'ombre à la lumière. Mais nous avons tout à construire ».

Le mot d'ordre de la stratégie métropolitaine 2023 n'était-il pas l'accélération ? Car c'est bien à ce croisement que se situe la métropole sans doute la plus observée de France. Le regard sur elle a changé mais beaucoup reste encore à dérouler. Comme poursuivre l'implication dans l'innovation notamment par ce plan d'investissement d'un montant de 50 millions d'euros à destination des pépinières d'entreprises et des technopôles.

C'est aussi continuer à tisser les liens avec l'Afrique, ce que sert le programme Soft Landing Provence Africa Connect dédié à l'accueil et l'accompagnement à 360° de projets africains désireux de grandir sur le territoire métropolitain. Un consortium, mené par l'Accélérateur M et Marseille Innovation, qui embarque également le pôle de compétitivité Eurobiomed, l'école de commerce Kedge Business School et Anima Investment Network, le réseau spécialisé dans le développement économique. « Notre différenciation tient à notre position méditerranéenne », assure Didier Parakian. « Nous sommes le balcon de l'Afrique, c'est une force. L'Afrique et la Métropole sont faites pour grandir ensemble ».

Un club de champions européens ?

Aix-Marseille qui accélère aussi sur le Talon d'Achille que représente les transports, consacrant dans son budget 2024, 1,3 milliard d'euros à la mobilité. Et la mobilité, ça compte dans ce qui fait l'attractivité... Le A+ délivré en décembre dernier de la part de l'agence de notation financière Fitch Ratings, approuvant le désendettement engagé, apporte la caution qui contribue à rassurer les investisseurs, exogènes et endogènes.

Avec Lisbonne, qui lui succède en tant que capitale européenne de l'innovation, Aix-Marseille réfléchit d'ailleurs à tisser des liens au long cours. Et pourquoi pas créer un club des capitales européennes innovantes ?

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