Coopérations, foncier, innovation : quel bilan à mi-mandat pour Aix-Marseille Provence ?

Trois ans après les élections municipales et métropolitaines, Martine Vassal, présidente d’Aix-Marseille Provence réalise un bilan à mi-mandat et ouvre sur les perspectives à attendre jusqu’à 2026. Un exercice où l’économie tient toute sa place, avec en leviers l’innovation pour rayonner à l’étranger et attirer des entreprises.
(Crédits : D.Girard / MAMP)

L'exercice "devrait être obligatoire" estime Martine Vassal. Trois ans après les élections municipales et métropolitains, la présidente d'Aix-Marseille Provence (AMP) démarre précisément une série de rendez-vous destinés à réaliser des bilans de mi-mandat. Un moyen de mettre en avant ce que fait la Métropole depuis 2020 et les dernières élections, lors desquelles Martine Vassal a été reconduite au poste qu'elle occupe depuis 2018. Et commencer ces rendez-vous par l'économie en dit long sur l'importance du sujet, il est vrai majeur dans toute stratégie. "Nous centrons toutes nos coopérations sur l'économie car à la clef il y a de l'emploi et c'est la priorité des priorités", résume Didier Parakian, vice-président délégué aux relations internationales.

Un bilan où le travail entre la Métropole et la Région Sud est d'ailleurs plusieurs fois mis en avant, le rapprochement entre Martine Vassal et Renaud Muselier y aidant forcément. Mais ce bilan permet aussi de se tourner sur la vision à moyen-long terme du territoire. Pour ce qui est du développement économique, le lien entre l'innovation et l'international apparaît comme le moteur essentiel, ces deux sujets ayant déjà été identifiés comme les deux piliers de l'agenda économique dès juin 2022.

Innovation et internationale vont de pair

Le mot d'innovation est à la mode depuis quelques années, mais il s'est concrétisé pour Aix-Marseille Provence en étant reconnue et labellisée capitale européenne de l'innovation. "C'est une vraie reconnaissance", se réjouit encore Arnaud Mercier, conseiller métropolitain délégué à l'innovation. Le territoire s'appuie en effet sur dix pépinières et accompagne 400 startups chaque année.

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Le prix représente surtout un coup de projecteur qu'il faut savoir concrétiser. "Depuis cette annonce, de nombreuses villes nous contactent pour collaborer avec nous", avance Didier Parakian. Un accord de coopération doit être prochainement signé avec Bruxelles. "Nous avons été en contact grâce à ce prix", assure le vice-président qui parle d'un premier accord "d'une longue liste".

"Ces accords et jumelage nous permettent de travailler en commun avec des territoires qui nous ressemblent", explique encore Didier Parakian. Concrètement, il s'agit "d'un échange de bons procédés sur le fonctionnement des incubateurs, des jumelages d'écoles ou de formation". Un accord de ce type a d'ailleurs été conclu avec le comté de Miami. Un territoire qui a de nombreuses similitudes. "Ils sont le hub de l'Amérique du Sud, ont une forte diversité de la population, ils sont très présents dans le cinéma, la santé et l'innovation", liste Didier Parakian.

Un choix qui traduit les vues sur les Etats-Unis  dans une stratégie internationale qui tend à se diversifier, avec un intérêt pour l'Asie par exemple. "Cela prend du temps car nous voulons choisir les bons partenariats", note le vice-président. Bien sûr, la région méditerranéenne  reste la grande priorité avec l'autre "fil directeur" à savoir l'Afrique. "Nous avons travaillé pour devenir une passerelle entre les deux rives lors du forum Europe-Afrique (organisé par La Tribune et La Tribune Afrique NDLR), voir tous ces décideurs a eu l'effet d'une cure de jouvence", souligne Martine Vassal.

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L'enjeu du foncier

En parallèle, pour renforcer cette stratégie internationale, une agence de marketing territorial vient de voir le jour, dénommée One Provence. Une marque pour « vendre » le territoire à l'étranger. De quoi renforcer le rayonnement international dans le but d'attirer encore plus d'entreprises. Sur les près de 80 projets attirés par l'agence de développement économique Provence Promotion, la moitié vient de l'étranger, revendique-t-on du côté de l'agence.

Par conséquent, le foncier devient un enjeu important. "No terrain no business", résume en franglais Didier Parakian. Un aspect pris en compte dans l'agenda de développement économique. Cette "feuille de route stratégique et opérationnelle" comme la décrit Gérard Gazay, vice-président délégué à l'économie, confirme l'ambition affichée en 2017 d'aménager 1.450 hectares économiques d'ici 2032. Déjà 400 hectares ont été aménagés en presque six ans.

Sauf qu'entre les objectifs de départ et aujourd'hui les règles du jeu ont changé. La loi Climat et résilience d'août 2021 pose un objectif de zéro artificialisation des sols. "Sur les 1.500 hectares de départ nous devons en trouver 50 % qui sont de la requalification de foncier", expose Gérard Gazay. Pour y parvenir, la collectivité mise sur la rénovation d'anciens sites industriels, comme à Gardanne, ou de bureaux dans les centres-villes et va lancer une foncière pour également lutter contre la vacance commerciale. A cela s'ajoute d'autres paramètres à prendre en compte comme les besoins agricoles ou de logements. Des sujets qui seront abordés dans les prochains bilans de la métropole. La ligne de mire étant de répondre aux besoins des entreprises et par extension, du territoire...

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