Dans les Hautes-Alpes, le monde économique compte sur les JO pour accélérer sa mutation

Augmentation des logements, meilleure accessibilité ferroviaire ou routière, montée en gamme de la clientèle touristique... Voilà des volets sur lesquels la chambre de commerce et d'industrie espère pouvoir accélérer grâce aux Jeux d'hiver de 2030.
(Crédits : DR)

C'est la grosse annonce de cette fin d'année. Les Alpes françaises devraient, sauf improbable retournement de situation, accueillir les Jeux olympiques d'hiver en 2030. « C'est une très bonne nouvelle », se réjouit Philippe Renaudi, président de la chambre de commerce et d'industrie régionale (CCI Paca). Bien que Nice soit prévue dans le programme présenté pour l'organisation de ces JO, c'est en toute logique les Hautes-Alpes qui vont accueillir le plus d'événements en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Une satisfaction d'abord sportive pour Frédéric Cavallino, président de la CCI des Hautes-Alpes. « Il ne faut pas oublier cet aspect, nous sommes dans une région où tous les sports se pratiquent et les jeunes pourront toucher du doigt des disciplines de haut niveau », présente-t-il. La chambre note que 30% des médailles seront distribuées dans les Hautes-Alpes, principalement autour de « nouvelles disciplines très regardées par des jeunes » comme le big air, le slopestyle et le half-pipe. L'occasion de donner un coup de jeune au ski, alors que l'agence de développement de ce territoire travaille justement sur cet aspect.

Carte JO 2030

Tourisme et appel d'offres

« Presque toutes les infrastructures existent mais pas au format JO », expose Frédéric Cavallino. Au-delà des équipements sportifs, c'est surtout le reste des infrastructures qui importe aux acteurs économiques. Il y a bien sûr les fameuses retombées pour lesquelles des chiffres sont toujours difficiles à estimer avec précisions. « Nous savons que le tourisme génère sur les trois départements alpins (ndlr : Hautes-Alpes, Alpes-de-Haute-Provence et Alpes-Maritimes) 3,2 milliards de revenus donc nous pourrons comparer », balaie Philippe Renaudi qui espère une hausse de 20%. A condition de travailler sur un parcours client global à proposer aux touristes pour ne pas rester cantonné aux sites olympiques.

Dans la catégorie retombées économiques, les appels d'offres représentent une grosse opportunité pour les entreprises du territoire. « A nous de les capter », prévient Frédéric Cavallino qui prévoit de se rapprocher des différentes fédérations - du BTP notamment - pour s'organiser au mieux ainsi qu'en appuyant sur le conseil auprès des TPE. Le budget annoncé - qui pour tous les Jeux est très nettement dépassé - est équivalent à celui de Milan, autour de 1,5 milliard d'euros.

Au-delà d'une activité forcément plus importante, l'impact à plus long terme de ces Jeux Olympiques est également un point des stratégies. Le rajeunissement du public en fait partie et l'attractivité auprès d'une nouvelle clientèle aussi. « Nous avons une carence en hôtellerie premium car nous manquons de flux et cela nécessite un investissement important », pointe Frédéric Cavallino. La chambre consulaire espère donc une accélération du marché haut de gamme grâce à cet événement et par effet boule de neige la réalisation de son projet d'école hôtelière à Briançon, projet porté depuis le début du mandat.

« Accélérer » les projets de mobilité

Le logement nourrit également des attentes importantes. « Briançon est un des villages olympiques, cela est important car il faudra réaliser des constructions, lesquelles pourront nous être utiles, ensuite, pour loger les saisonniers », illustre le président de la CCI des Hautes-Alpes. Les Jeux sont également perçus comme l'occasion pour certaines propriétaires de rénover un habitat vieillissant construit dans les années 70.

Enfin, le volet accessibilité est un gros morceau des attentes du monde économique. Ce volet du contrat plan Etat-Région (CPER), une feuille de route politique et financière, a d'ailleurs été présenté dans la foulée de l'annonce des JO. Les projets dans les Hautes-Alpes sont largement cités, sans que le détail précis des financements ne soit connu. On trouve ainsi l'amélioration de la desserte ferroviaire entre Marseille et Briançon, de la route reliant Sisteron à Grenoble, ou encore la rocade de Gap. « Il n'y a rien de vraiment nouveau, mais les Jeux doivent permettre d'accélérer ses projets », s'enthousiasme Frédéric Cavallino. Un coup d'accélérateur qui passera par une loi d'exception - et les financements qui vont avec - annoncée par Clément Beaune, le ministre des Transports, lors de la signature de ce volet du CPER, aux côtés de Renaud Muselier. Le compte à rebours pour 2030 est lancé.

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Commentaires 2
à écrit le 17/12/2023 à 8:04
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L année dernière les sportifs alpins et leur famille ont été les acteurs, volontaires ou involontaires, des espionnages urss , comme en Pologne, i, va peut être observer ces comportements

à écrit le 14/12/2023 à 8:10
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Toujours plus tard, attendre...

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