« Le time-to-market des formations est essentiel pour les entreprises » (Vincent Desnot, Teach on Mars)

Entre levier de compétitivité pour les entreprises et montée en compétence pour le salarié, la formation est plus que jamais au centre des enjeux économiques. Depuis dix ans, elle est le cœur du réacteur de la startup basée à Sophia-Antipolis, initialement très tournée vers le digital, désormais davantage axée hybride, suivant ainsi l’évolution de la demande. Une pépite de la tech qui est, par ailleurs, en phase de recrutement.
(Crédits : DR)

Deux ans, c'est la (courte) durée de vie des compétences techniques désormais. 24 mois et puis s'en va... ou presque. Une obsolescence qui était de 30 ans en 1987... Preuve de l'énorme accélération qui se produit sur l'évolution des métiers, quels qu'ils soient. « Il y a dix ans, l'obsolescence était déjà un sujet », note Vincent Desnot. Et bien sûr, « la formation est un enjeu majeur », à la fois pour retenir les compétences et pour conforter la compétitivité des entreprises.

En 2013, naît Teach on Mars ,qui devient alors pionnière sur ce que l'on appelle l'e-learning. La startup conçoit un logiciel qui offre la possibilité aux entreprises de créer des contenus en adéquation avec leurs métiers. « Le time-to-market des formations est vraiment devenu un sujet. Aujourd'hui on ne vise plus de formations longues, il faut être assez rapide, réagir par rapport à ce qu'il se passe sur le terrain, par rapport aux changements économiques rapides, aux changements géopolitiques... », indique Vincent Desnot, rappelant aussi combien la récolte de la data est essentielle pour dessiner les formations justes et « acquérir de l'agilité ».

Encourager l'apprenance

L'entreprise dit Vincent Desnot, « cherche l'apprenance ». Comprendre la capacité à apprendre « un peu tous les jours, se former en permanence. Cela passe par des outils, des méthodes, mais c'est aussi un état d'esprit ».

Positionnée sur le segment BtoB, Teach on Mars possède un portefeuille de clients constitué de grandes entreprises telles que Auchan, Clarins, Dior, Saint-Gobain, Crédit Agricole... De grands groupes qui ont des besoins de formation pas uniquement en France mais partout dans le monde où ils sont présents. Des formations tournées vers le commercial, la culture d'entreprise, les produits vendus par l'entreprise, les services...

C'est dans ce contexte que se place la montée en compétences. Indispensable pour rester ancré dans son marché, pour accompagner les besoins, pour conforter la compétitivité. « Il y a la compétence opérationnelle - avoir toujours les bonnes compétences dans l'entreprise - et la rétention de salariés », appuie Vincent Desnot, rappelant que l'objectif prioritaire du dirigeant demeure la conservation ou le recrutement de la bonne compétence pour son entreprise. « Former fait partie des stratégies pour retenir le salarié », souligne d'ailleurs Vincent Desnot.

Cependant, la formation prend aussi un nouveau tournant, en devenant davantage hybride. Comprendre que si le digital était la norme il y a dix ans, si la crise sanitaire a amplifié le phénomène, le post-Covid montre une certaine saturation du tout digital. « La crise a montré que ce n'était pas très drôle d'être toujours derrière un écran. Nous voyons donc un retour au présentiel et on ne parle plus que d'hybride, avec des actions sur le terrain, du coaching... »

Anticiper l'évolution des usages

Pour continuer à être agile et en capacité à répondre aux évolutions des usages, Teach on Mars veille à recueillir tous les éléments lui permettant d'anticiper. « Il y a dix ans, lors de la création de Teach on Mars, nous arrivions avec nos convictions, une offre innovante... Aujourd'hui, nous sommes beaucoup market driven. Nous travaillons avec nos clients, nous mettons de nombreux pilotes au point, notamment grâce à l'intelligence artificielle, qui apporte beaucoup à la formation. Nous avons la chance, en France, d'avoir des entreprises qui n'ont pas peur de déployer des dispositifs pour être également innovants, voir ce que ça donne avant les autres. Cela nous aide, nous aussi, éditeurs ».

Parce qu'elle accompagne ses clients partout dans le monde, Teach on Mars est présente aujourd'hui dans 120 pays et disponible dans une quarantaine de langues. Mais le projet c'est « de créer des bureaux », de s'implanter physiquement dans ces différents coins de la planète, de se renforcer là où elle dispose d'antennes comme l'Angleterre ou l'Italie. Mais le Graal ultime, c'est les Etats-Unis. Un marché américain très prometteur, « le plus gros marché de notre industrie » avoue Vincent Desnot. Donc primordial dans la stratégie de développement. « Nous avons envie de planter notre drapeau martien aux Etats-Unis » s'amuse le dirigeant de la startup sophipolitaine. Par ailleurs, elle-même en phase de croissance puisque Teach on Mars recrute une quinzaine de profils, sur tous les métiers.

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Azur Business Teach on Mars

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis novembre 2021La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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