Après l'élection de Patrick Martin, le président du Medef Sud Jean-Louis Maurizi donne ses priorités

Le président de l’organisation patronale dans la région Sud, Jean-Louis Maurizi, a soutenu durant sa campagne Patrick Martin, le tout nouveau président du Medef. Il espère que son élection pourra donner plus de poids à la parole des territoires, notamment sur le sujet de la formation.
Jean-Louis Maurizi, président du Medef Sud.
Jean-Louis Maurizi, président du Medef Sud. (Crédits : DR)

Un peu moins d'une semaine après l'élection de Patrick Martin à la tête du Medef, au sein de l'antenne de l'organisation patronale dans le Sud on ne cache pas sa satisfaction. Le président depuis juin 2022 du Medef Sud, Jean-Louis Maurizi faisait en effet partie de l'équipe de campagne de celui qui est donc, désormais, le patron des patrons. « Patrick Martin est très attaché aux territoires alors que souvent, le Medef est associé à Paris et aux grandes entreprises », explique-t-il.

Originaire d'Auvergne-Rhône-Alpes, Patrick Martin défendait déjà en 2017 une candidature visant à donner une plus grande place aux régions. « C'est la première fois que le président du Medef a l'expérience de plusieurs fonctions à l'échelle départementale - au sein du Medef de l'Ain - et régionale, à la présidence du Medef Aura », appuie Jean-Louis Maurizi.

Faire grandir les entreprises

Une vision très décentralisée qui n'est pas le seul atout ayant séduit le patron des patrons du Sud. Il évoque également son parcours professionnel, ayant fait de la PME familiale, une ETI. Une évolution qui forcément inspire. « Il faut réussir à développer et pousser des entreprises pour qu'elles grandissent et créent de l'emploi », souligne Jean-Louis Maurizi. Un accompagnement d'autant plus important que le président du Medef Sud « remarque qu'une société maintient souvent son siège social sur son territoire d'origine ». Il cite en exemple le cas de CMA CGM à Marseille qui rapatrie les sociétés rachetées et se trouve au centre d'un quartier d'affaires en plein développement.

Maintenant que la campagne pour prendre la tête du Medef est terminée, Jean-Louis Maurizi assure ne pas briguer un poste au sein de la future équipe de Patrick Martin. « Cela demande une présence régulière à Paris et je n'en ai pas envie car je suis toujours président de la Fédération de l'Hospitalisation privée (FHP) Sud-Est pour laquelle il faut que je garde du temps », prévient-il avant d'ajouter : « Mais j'accepterai de participer à certaines commissions comme pour la formation ». Un choix prévisible tant la formation est l'un des sujets qui lui tient à cœur.

Le levier de la formation

La formation, c'était aussi l'un des thèmes mis en avant par Patrick Martin, avec la croissance verte. Deux sujets qui ne font qu'un. « La transition écologique est impossible sans formation », insiste le président du Medef Sud citant par exemple le cas de Transdev qui a du mal à trouver des employés pour sa ligne de trains régionaux entre Marseille et Nice remportée il y a deux ans.

Surtout, Jean-Louis Maurizi a dans sa ligne de mire la réforme des lycées professionnels annoncée en mai par Emmanuel Macron. « Il ne faut plus que cela soit considéré comme un échec scolaire mais comme une vraie voie d'avenir, je pense que certains métiers intellectuels seront plus en difficulté par l'intelligence artificielle que les professions manuelles », insiste Jean-Louis Maurizi. Une discours proche de celui du chef de l'État. En revanche, le patron des patrons régionaux souhaite que cette réforme se fasse « en collaboration avec les partenaires sociaux ». Une position dans la continuité du mandat de Geoffroy Roux de Bézieux qui à plusieurs reprises avait mis en avant les accords trouvés entre différents syndicats, comme celui sur le partage de la valeur en début d'année, devant un gouvernement pas toujours enclin à les suivre.

Au-delà du lycée professionnel, le président du Medef Sud plaide pour des dispositifs de formation qui puissent s'appliquer à l'ensemble de la vie professionnelle. Pour les cas d'évolution dans une entreprise, il défend une clause de dédit. S'il s'agit d'une reconversion complète, il souhaite s'inspirer du modèle danois où le soutien financier dépend du type de formation et de la réponse au besoin des acteurs économiques. « C'est une position personnelle », précise Jean-Louis Maurizi. Une vision qui pourrait tout de même être discutée si le président du Medef Sud s'engage dans la commission prévue sur le sujet...

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