Face aux deux candidats à la présidence du Medef, l'UPE 13 sort le grand jeu

La venue à Marseille de Dominique Carlac'h et Patrick Martin, des deux candidats à la présidence du Medef, leur a certes permis de défendre leur programme respectif face aux 1.200 personnes rassemblées au Silo dont, parmi elles parmi elles, les collectivités locales, Aix-Marseille Université et les plus grandes entreprises du territoire. Mais cette assemblée générale a surtout été l'opportunité pour l'UPE13 de démontrer le poids qu'elle pèse dans le syndicalisme patronal.
(Crédits : DR)

Le soleil se couche sur la rade marseillaise. La Grande salle du Silo, cet ancien silo à céréales transformé en salle de spectacle, est presque pleine. Baignés dans l'obscurité, le visage souvent éclairé par la lumière de leur téléphone, 1.200 personnes sont venues écouter ce que les deux candidats à la présidence du Medef ont à leur proposer.

A gauche de la scène, le lyonnais Patrick Martin, favori de Jean-Louis Maurizi et de Philippe Korcia, respectivement présidents du Medef Sud et de son pendant départemental l'UPE 13, montre immédiatement patte blanche. « Je suis un des vôtres », assure-t-il. Comprendre, un homme des territoires. L'accent lyonnais marqué, il joue la partition du pragmatique, appuyant fortement sur la lourdeur de la fiscalité.

A droite, la parisienne Dominique Calac'h entend se distinguer par sa volonté de se saisir des bouleversements du monde, avec pour priorité le travail. Le travail « en compétence, et tout au long de la vie », répète-t-elle. Un travail dont il faut interroger tous les aspects sans tabou. De l'organisation à la quête de sens.

Entre eux, les contrastes portent davantage sur l'attitude que sur le fond. Pas de désaccords majeurs. Même quand ils sont invités à une partie de joute verbale, exercice qui prendra finalement la forme d'une série de courts monologues. D'ailleurs, Dominique Calac'h prévient : « N'attendez pas de nous une bataille de chiffonniers ».

Pas de débat enflammé donc. Mais les deux candidats à la présidence du Medef étaient-ils les vrais protagonistes de cette soirée ? Pas sûr, tant l'UPE 13 a sorti le grand jeu. Avec un spectacle qui commence hors scène.

Casting parfait

En tout début de soirée, alors que les projecteurs sont encore allumés, la longue rangée dans laquelle sont installés les deux candidats se remplit en même temps que les flashs des photographes s'intensifient. Y apparaissent Martine Vassal, la présidente de la Métropole d'Aix-Marseille Provence et du Département des Bouches-du-Rhône. Renaud Muselier, président de la Région Sud. Benoît Payan, le maire de Marseille qui fait sa première apparition dans une Assemblée générale de l'UPE 13. Ou encore le préfet de région, Christophe Mirmand.

A leurs côtés, les dirigeants des plus grandes entreprises du territoires parmi lesquelles CMA CGM, la Caisse d'épargne CEPEC, Proman ou encore Onet ; de même que des représentants du monde économique tels que la CCI Aix-Marseille Provence.

Avec un tel casting, l'UPE 13 veut prouver sa capacité à rassembler. Capacité sur laquelle Philippe Korcia insiste ensuite dans son long - et assez théâtral - monologue d'introduction. Il salue ainsi « le soutien indéfectible » que lui apporte le préfet. Assume d'être « ami » avec Renaud Muselier et proche de Martine Vassal avec qui il a partagé quelques-unes des ses années au Centre des jeunes dirigeants.

Les deux élus sont ensuite appelés à monter sur scène pour s'adonner tour à tour à un exercice auquel ils sont peu habitués : l'interview des candidats à la présidence du Medef. Avec une question en forme d'appel du pied que pose Martine Vassal et sur laquelle insiste le président de Région : « Quelle place allez-vous donner aux territoires, et plus particulièrement à l'UPE13 dans votre gouvernance ? ».

Mais prouver qu'elle sait mobiliser toutes les collectivités locales et les grands patrons ne suffisait pas à l'UPE 13. Il lui fallait aussi faire monter sur scène un autre personnage - et pas des moindres à l'échelle du territoire -, le président de l'Université d'Aix-Marseille, Eric Berton, avec qui Philippe Korcia met en scène la signature d'une convention partenariale.

Arrive alors l'heure du dénouement avec l'arrivée chorégraphiée des quinze jeunes lauréats de la nouvelle promotion de Make the Choice, le programme d'accompagnement à l'entrepreneuriat de l'Union patronale. « Voilà l'avenir de l'UPE 13 », promet Philippe Korcia.

Effet « wouah »

Il est alors vingt-et-une heure trente lorsque les projecteurs se rallument, dévoilant une salle qui s'est vidée d'un quart.

Philippe Korcia est ravi. « 1.200 personnes. C'était une très belle AG. Il y avait tout le monde. C'était extraordinaire ». Et les deux candidats à la présidence semblent du même avis. « L'UPE 13 est incroyablement puissante ! », s'enthousiasme Patrick Martin quand Dominique Calac'h se dit quant à elle « enchantée. Ce soir, c'était une vraie démonstration de force. J'ai remarqué une grande cohésion. Les gens sont très soudés. L'UPE 13 a une capacité d'attraction très forte. C'est vraiment impressionnant ».

Et la force de l'UPE 13 n'est pas le seul atout que les deux concurrents reconnaissent au territoire. Patrick Martin se dit ainsi impressionné par « le dynamisme des entreprises qu'on y trouve, sous toutes leurs formes ». Il a aussi un mot sur l' «l'hyper attractivité de la région ». De même que sur sa « capacité portuaire ». Et Dominique Calac'h d'ajouter à cette liste d'atouts la « densité hyper forte des acteurs de la recherche », un ingrédient essentiel selon elle pour faire face aux défis de la réindustrialisation.

L'effet « wouah » a de toute évidence fonctionné. Sera-t-il poursuivi d'effets réels dans la gouvernance du Medef ? L'UPE 13 y jouera-t-elle un premier rôle ? Réponse après le prochain acte. Celui du vote prévu le 6 juillet.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.