Pour Emmanuel Macron, le « destin méditerranéen » de Marseille passe par son port

Pour son grand discours dans la Cité phocéenne, le président de la République a longuement parlé de la Méditerranée ainsi que de la place qu’il veut donner à Marseille… et à son port industriel.

Emmanuel Macron change de rive. Deux ans après son discours du Pharo pour annoncer ce qui est devenu le Plan Marseille en Grand, c'est de l'autre côté, au fort Saint-Jean, que le chef de l'État a effectué un discours face au monde économique. Un choix évidemment pas anodin, le président de la République ayant décidé d'axer sa prise de parole sur « le destin méditerranéen » de la Cité phocéenne que « l'on peut saisir ». Face à plusieurs élus, acteurs du monde économique et du monde culturel, l'appel a été lancé à « réconcilier » Marseille avec la France.

« Que Marseille peut apporter à notre pays ? L'unité passera par sa réconciliation avec la Méditerranée. C'est une chance pour la ville, la région et le pays », avance Emmanuel Macron. Une chance qu'il veut « économique et écologique » alors que le grand port maritime de Marseille Fos (GPMM) n'est pas loin. Un GPMM, infrastructure étatique, ce qui par définition, permet à l'Etat d'y jouer un rôle important. « Nous allons investir massivement », prévient Emmanuel Macron, sans pour autant en dire davantage.

Après avoir rappelé les grands projets en cours, comme l'électrification des quais prévue pour fin 2027, le président de la République donne quelques perspectives. A commencer par l'envie d'en faire un « exemple en matière de décarbonation du transport maritime » - pour lequel un fonds national a été lancé en début d'année - et balaie les comparaisons avec les autres ports européens où « des investisseurs du monde entier, qui ne sont parfois pas européens, sont dans un modèle daté du gigantisme ». Le président de la République évoque également des équilibres à « repenser » entre Marseille et Fos, c'est-à-dire les bassins Est collés à la ville et ceux 70 kilomètres plus à l'Ouest dans la zone industrialo-portuaire.

Data centers et ferroviaire à Marseille

Sur ces deux zones du port les enjeux sont différents. Du côté de Marseille, le déploiement de nombreux data centers interrogent, que ce soit pour l'emprise foncière où les besoins énergétiques. « Les data centers sont la condition pour notre souveraineté », tranche Emmanuel Macron qui veut créer « un système d'innovation » autour de ces infrastructures et des câbles sous-marins. Il appelle à faire de Marseille « la capitale du numérique européen » et annonce un projet « d'école de l'économie bleue dans les emprises du GPMM à L'Estaque ».

Loin du cloud, le développement industriel sur les bassins marseillais se heurte lui à des riverains qui ne supportent plus les nuisances de telles activités. L'amélioration des accès ferroviaires est freinée par ces conflits par exemple. « Pour réussir, un port à besoin d'être connecté », rappelle Emmanuel Macron qui veut « aller plus vite et plus fort sur le ferroviaire et le fluvial ». De quoi y voir une façon de faciliter l'aboutissement des travaux que souhaitent mener le GPMM sur son réseau ferré.

Fluvial et mutation à Fos

Pour le fluvial, cela concerne uniquement les bassins Ouest. Lors du plan Marseille en Grand, le chef de l'État avait expliqué vouloir développer l'axe Méditerranéen-Rhône-Saône. Cette fois, il évoque même un axe jusqu'à la Bavière en Allemagne, un moyen de connecter le port à un important Hinterland. « Ce que nous avons fait avec Haropa (ndlr : l'axe de la Seine avec Le Havre, Rouen, Paris), on nous avait dit que ce serait impossible », défend-il s'aventurant à trouver un nom acronyme pour Marseille avec « MeRS (sic) Mer-Rhône-Saône ».

En plus de leur activité portuaire, les bassins Ouest symbolisent également les ambitions de l'État qui rêve d'une réindustrialisation dite verte ou décarbonée. « Marseille doit devenir une place forte des énergies renouvelables », lance Emmanuel Macron.

Lire aussiMarseille-Fos, un modèle économique qui privilégie la réindustrialisation autour de l'énergie et la logistique

Sur ce sujet, les projets font bon train à Fos qu'il s'agisse de Carbon pour le solaire ou de la pipeline d'hydrogène H2Med. Ce dernier est censé illustrer la « cohérence » du projet « économique et écologique » du chef de l'État. « C'est ça le Marseille de demain », annonce-t-il. Un discours qui ne suffit pas toutefois pas à régler l'approvisionnement électrique conséquence des besoins industrialo-numérique, ni le déploiement massif de l'hydrogène vert qui ne représente que 2 % de la production mondiale actuellement, ni la question de la gouvernance pour laquelle la mairie de Marseille voudrait plus de place.

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Commentaires 3
à écrit le 28/06/2023 à 18:56
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Tout n'est pas perdu. M. MACRON sait que Marseille possède un port. Il a beau débarquer de Jupiter, a priori, il s'e'st quand même renseigné..

à écrit le 28/06/2023 à 9:21
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"Pour Emmanuel Macron, le « destin méditerranéen » de Marseille passe par son port.." D'ailleurs il a désigné pour grand chef un certain Christophe Castaner spécialiste sur tout y compris pour la juteuse gestion du tunnel sous le Mont Blanc et bien e...

à écrit le 28/06/2023 à 8:58
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Ça ne mange pas de pain, étrange d'ailleurs qu'un président qui ne mange jamais de pain dans ses déclarations en soi à 800 milliards de dettes non ? ^^

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