« Nous devons contribuer à la création des écosystèmes du futur » (Laurent Fromageau, Crédit Agricole Alpes Provence)

Nouvellement arrivé dans le Sud, il pilote depuis quelques semaines la direction régionale de l’établissement bancaire dont le périmètre englobe les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes et le Vaucluse. Un territoire très diversifié et particulièrement en prise avec les questions de transitions, qu’elles soient numérique, énergétique ou de modèles économiques. Cet ex-LCL, passé par l’international, martèle l’importance de l’ancrage en proximité et de la nécessité d’être un banquier « utile ». Une vision très pragmatique à l’heure où le financement se veut durable et l’innovation, une brique plus que jamais majeure.
(Crédits : DR)

Pour appréhender un territoire, il y a les on-dit, les a priori et la logique d'immersion totale. S'il connaissait le dynamisme souvent vanté du Sud, Laurent Fromageau a surtout opté pour la troisième solution. Le terrain, le terrain et encore le terrain, comme façon de venir humer le potentiel, observer les forces et identifier les relais de croissance. Quatre semaines c'est peu mais ce petit mois d'ancrage territorial a nourri les réflexions du directeur régional du Crédit Agricole Alpes Provence. Successeur de Serge Magdeleine, parti pour occuper la direction générale de LCL, Laurent Fromageau sait qu'il doit encore affiner sa feuille de route. Mais ses convictions sont claires. Et les briques qui les confortent s'appellent proximité, utilité et pragmatisme.

Un modèle « puissant »

Un pragmatisme peut-être hérité de ses études de mathématiques qui ont notamment mené Laurent Fromageau chez Bull, au sein de la (modeste alors) cellule IA. Mais un pragmatisme aussi construit par son parcours au sein du Crédit Agricole, qu'il a rejoint voici 33 ans, passant entre autres par l'international et, évidemment, la banque de proximité. Le modèle du Crédit Agricole - « une gouvernance ancrée dans le territoire, des décisions prises ici et pas à Paris et 85% des résultats réinvestis dans ce tissu local » - est pour lui un « modèle puissant », celui qui répond le mieux aux défis économiques actuels.

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« Nous avons une responsabilité », répète-t-il d'ailleurs. Celle de savoir écouter, accompagner, soutenir... « Le client doit être au cœur de notre feuille de route, c'est sans doute basique de le dire mais c'est bien de le rappeler », martèle-t-il encore. « Le modèle de la banque suppose l'écoute, l'empathie, nous devons donner confiance et faire confiance. Je veux que nous soyons reconnus pour l'excellence de notre service ».

Regarder l'entreprenariat dans toute sa diversité aussi, de la startup à l'Entreprise de Taille Intermédiaire. « Nous sommes au service de tous, agriculteurs, entrepreneurs, libéraux, commerçants, ETI, grands groupes. Nous accompagnons également les collectivités sur des sujets de transition », glisse Laurent Fromageau, désireux de démontrer que le Crédit Agricole, même s'il accompagne fortement, en vertu de son histoire, l'agriculture et les jeunes agriculteurs - 120 précisément l'an dernier sur le territoire concerné - n'en n'ai pas moins aussi la banque des ETI.

Accompagner la révolution industrielle

Et le directeur régional du Crédit Agricole Alpes Provence de revenir à la notion d'utilité sociétale. Extrêmement importante alors même « que nous vivons une révolution industrielle. Or, les banques sont nées pour accompagner les révolutions industrielles ».

C'est ce qui présuppose de savoir donc prendre des risques, toute révolution étant par nature disruptive, génératrice de nouveaux modèles. Le soutien à l'innovation est un premier pas - accompagné par différents fonds, adaptés aux différents profils. Et puis il y a ce que l'on nomme la finance durable. Sur ce point, c'est encore le pragmatisme qui l'emporte, versus une réglementation qui accable alors que l'essentiel est bien « de contribuer à créer les écosystèmes du futur ». Comprendre financer les projets, l'économie réelle. Et de revendiquer les 240 millions d'euros d'encours de projets liés aux EnR, tout en rappelant cette co-entreprise créée avec Tenergie, producteur d'énergie solaire. « Il faut des projets. Un banquier est au service de son territoire ».

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Dessiner une feuille de route offensive

Et le territoire c'est par exemple soutenir la filière santé, medtech, biotech, particulièrement forte et structurée quand, en même temps, sur des territoires, notamment alpins, se pose la question des déserts médicaux.

C'est aussi former les clients à la cyberfraude via des ateliers qui ont ainsi permis de sensibiliser 2.000 personnes. « Nous allons travailler une feuille de route à horizon 2030 », prévient Laurent Fromageau. « Et nous allons créer un projet offensif, tourné vers les clients, avec la volonté d'être utile. Avec la volonté de projeter le territoire vers l'avenir ».

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