Dans le Sud, le Crédit Agricole Alpes Provence investit dans la transition régénératrice

L'établissement bancaire qui couvre les départements du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et des Hautes-Alpes affiche en 2022 un résultat net de plus de 100 millions d'euros. Pour 2023, il lance une filiale dédiée à l'investissement de projet de production d'énergie renouvelable.
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Les crises et évolutions de l'économie ou des usages n'affectent pas le Crédit Agricole Alpes Provence (CAAP). L'établissement bancaire, qui s'étend sur les trois départements du Vaucluse, des Bouches-du-Rhône et des Hautes-Alpes, enregistre une année 2022 record avec un résultat de 101,1 millions d'euros. Soit une augmentation de 22,9% par rapport à 2021. "C'est la première fois que nous dépassons la barre des 100 millions d'euros", se réjouit Serge Magdeleine, le directeur général. Et ce malgré un contexte où la crise du Covid-19 a laissé place à celle du conflit en Ukraine et de l'inflation.

Cette bonne santé pour le CAAP, Serge Magdeleine l'attribue à plusieurs facteurs. "Nous sommes sur un territoire en croissance sur lequel le chiffre d'affaires des entreprises a augmenté de 11%", note-t-il. Par ailleurs, les liquidités sont encore "très abondantes" et le coût du risque est lui, resté stable. Enfin, le directeur général met en avant le virage du digital pris par la banque. Un aspect mis en avant l'année dernière et qui porte donc ses fruits aujourd'hui. "66% de nos clients ne viennent plus en agence, rappelle Serge Magdeleine. Nous avons donc décidé de travailler différemment avec des matinées où il est possible de venir librement et l'après-midi sur rendez-vous". Un moyen d'éviter les fermetures de points physiques et donc de "maintenir une proximité".

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Une formule qui montre selon le président du conseil d'administration, Franck Alexandre, "qu'être présent sur les territoires tout en apportant de la digitalisation n'est pas incompatible". Au-delà de ce choix stratégique, le contexte favorise également le secteur bancaire puisque plusieurs établissements réalisent des chiffres record. "C'est mécanique avec un risque baisse", avance Serge Magdeleine qui s'attend donc à une année 2023 plus difficile avec notamment la hausse des taux d'intérêt pour contenir l'inflation. Mais pas d'inquiétude, les bons résultats permettent à la banque d'être "hyper solide, très capitalisée donc solvable et dynamique" défend le directeur général qui compte bien "continuer à prêter en 2023".

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100 millions d'euros sur 5 ans pour les EnR

Un axe qui doit s'inscrire dans ce que la banque qualifie de "transition régénératrice". C'est-à-dire qui doit "aider à la décarbonation, faire évoluer les modèles pour renforcer la résilience face au mur climatique et ne pas augmenter les inégalités". Un vaste programme qui oblige "à aller plus loin que notre rôle de banquier" juge Serge Gaona, directeur général adjoint du CAAP. Concrètement, cela se traduit par une nouvelle filiale CAAP Transition, officiellement née en décembre et dont Serge Gaona assure la présidence. "L'objectif est de déployer 20% du résultat annuel, soit 20 millions d'euros par an sur cinq ans", annonce-t-il.

L'enveloppe totale de 100 millions d'euros correspond à un investissement issu des fonds de la banque et pour lesquels elle prend des parts. Elle doit financer des projets de production d'énergies renouvelables. "La finalité de la filiale est de devenir un producteur d'EnR", ajoute Serge Gaona. La structure compte s'appuyer sur "l'expertise fine" d'Amundi. Le gestionnaire de portefeuille, dont le Crédit Agricole est l'un des fondateurs, est souvent pointé du doigt, comme d'autres acteurs, pour son discours sur la finance verte qui n'est pas vraiment suivi de faits.

"Nous réfléchissons à un site internet qui recenserait les projets dans lesquels nous investissons", indique Serge Gaona sur le sujet de la transparence. En revanche, pour les financements, "nous sommes tenus par le secret bancaire" répond Serge Magdeleine.

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