Conceptrice du groupe électrogène électrique, Pess Energy intéresse le BTP après ses premiers pas dans le cinéma

Trois ans après sa création, la startup installée à Marseille décline son groupe électrogène électrique pour le secteur de la construction. Tout en préparant également une version plus grande, de la taille d’un conteneur, pour les besoins plus importants et qu’elle veut équiper avec des batteries issues de véhicules électriques.
(Crédits : Pess Energy/Youtube)

« Nous étions 13 salariés et maintenant nous sommes 25 personnes », lance Rémi Pillot. En à peine un an, Pess Energy, la startup dont il est le cofondateur, a bien grandi. Désormais installée dans ses nouveaux locaux du 10e arrondissement de Marseille, elle compte donc deux fois plus de salariés mais aussi une capacité de production largement revue à la hausse. « Nous pouvons aller jusqu'à 50 machines par mois contre une dizaine maximum auparavant », illustre le dirigeant.

Ces machines ressemblent au premier coup d'oeil des petits caissons. A l'intérieur s'abrite un concentré d'énergie puisqu'il s'agit de groupes électrogènes électriques, plutôt mobiles, dédiés à remplacer sans faire de bruit leurs homologues thermiques. Environ 350 des deux modèles, baptisés Wattman et Bobine - en hommage aux deux super-héros de Gotham city - de la jeune pousse née en 2021 « sont aujourd'hui en circulation ». De quoi atteindre pour la seule année 2023, un chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros.

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Cette poussée de croissance connue l'année dernière a été soutenue par une levée de fonds de 2,3 millions d'euros. « La première étape était d'agrandir notre zone de chalandise », explique Rémi Pillot. L'entreprise cible le monde du cinéma, gourmand en besoin d'éclairage pour les tournages en extérieur. En plus des groupes électrogènes, Pess Energy propose aussi en complément des panneaux photovoltaïque pour alimenter ses kits mobiles ou des bien outils pour se brancher sur les bornes de recharges publiques et privées.

Tester d'autres marchés

Pour ce qui est de la commercialisation, la startup passe par des revendeurs, y compris à l'international où elle a des accords dans une dizaine de pays. « Nous avons lancé des centres de réparations agréés pour réparer au plus près des lieux d'utilisations », ajoute le dirigeant. Si l'année 2023 a été pleine de nouveautés, elle marque aussi une envie de diversifier. « Avec la grève des scénaristes, le secteur du cinéma a souffert donc nous sommes allés voir d'autres marchés », expose Rémi Pillot.

Déjà dans un coin de la tête de l'entrepreneur depuis plusieurs mois, le secteur de la construction va avoir droit à son produit dédié. Rock-e, c'est son nom, sera dévoilé au salon Intermat, consacré aux équipements et technologies durables pour la construction, fin avril. « C'est Wattman version tank avec une puissance de 7.200 watts, 10.000 Wh de batterie,  il résiste aux chocs, à la poussière, aux températures de -20 degrés à 60 degrés et il peut être soulevé par une grue », présente Rémi Pillot. Une diversification qui en appelle d'autres, sur l'événementiel notamment. « Nous disposons d'un bureau d'étude en interne, à partir d'une commande d'un certain volume nous pouvons travailler sur un produit sur-mesure », ajoute-t-il.

Récupérer des batteries de voitures

« C'est un peu une révolution pour nous », estime Rémi Pillot. Alors que Rock-e n'est pas encore monté sur le ring du marché, le dirigeant pense déjà à un nouveau produit beaucoup plus imposant puisqu'il s'agit d'un conteneur de 10 pieds. Soit environ trois mètres de long. De quoi réduire la mobilité des groupes électrogènes proposés jusqu'à présent. « Il sera mobile, mais en camion », rétorque Rémi Pillot. L'idée de cette nouvelle offre nommée Bulk, dont le prototype sera présenté en lien avec la CST, l'association française de techniciens du cinéma et de l'audiovisuel, durant le festival de Cannes est de répondre aux besoins de consommation importants.

Plus que la taille, c'est ce qui nourrit ce conteneur qui est innovant puisqu'il doit se composer de batteries issues de véhicules électriques accidentés « ce qui signifie que la batterie est en bon état ». Ce choix permet à Pess Energy de se positionner sur du réemploi et d'obtenir des batteries « de très bonne qualité et à un faible prix ». L'augmentation du parc automobile électrique « fait que de plus en plus de ces voitures arrivent dans les casses sans savoir quoi en faire », constate Rémi Pillot. Un Bulk représente environ six voitures électriques, ce qui pour démarrer ne représente pas un volume trop important et semble donc accessible. Une nouvelle levée de fonds est en cours pour soutenir ce développement.

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