Fabricant de cartes électroniques, Electronie contribue à la relocalisation industrielle

Ancré dans le paysage industriel de la Côte d’Azur depuis plus de trente ans, le fabricant de cartes électroniques, implanté près de Sophia-Antipolis, change de main mais pas de philosophie. A savoir, répondre aux besoins en minimisant son impact environnemental tout en s'inscrivant dans un mouvement de relocalisation, de plus en plus marqué, qui lui ouvre de nouvelles perspectives à long terme.
(Crédits : DR)

Comme Monsieur Jourdain en son temps, nombreux sont ceux à utiliser des produits Electronie inside sans le savoir. Comme ceux, par exemple, qui empruntent le trajet entre Mouans-Sartoux, siège de l'entreprise, et l'aéroport Nice Côte d'Azur ! Une petite trentaine de kilomètres le long de laquelle le bureau d'études et fabricant de cartes électroniques opère en catimini : bornes de péage et d'appels d'urgence de l'autoroute, signalisations lumineuses dans les tunnels, indicateurs de stationnement dans les parkings, machines à café de l'aérogare...

Couvrir l'ensemble de la chaîne

"En définitive, nous sommes partout", sourit Charles Pallanca, fondateur de l'entreprise de services à l'industrie, née en 1992, dont l'expertise en électronique couvre l'ensemble de la chaîne, du brevet au SAV du produit. Elle compte une centaine de clients PME, ETI, grands comptes, essentiellement régionaux, et réalise un chiffre d'affaires oscillant entre 3 millions et 3,2 millions d'euros pour un effectif de 22 à 25 personnes.

Ancrée dans le paysage industriel de la Côte d'Azur depuis plus de trente ans, Electronie s'est "construite en marchant" et entend bien continuer ainsi sous l'égide de Matthieu Larrère. C'est lui, en effet, qui a repris les rênes du fabricant de cartes électroniques fin novembre dernier. Profil technique, études en électronique et informatique, le dirigeant a, dit-il, "sillonné différentes PME", accrochant au fil de son parcours des expériences "dans l'imprimerie, la logistique, le lean management...", avant de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale à travers la reprise de 100% des parts d'Electronie. Dont il dessine, depuis, ses futurs contours, où la réindustrialisation devrait tenir une place intéressante.

Electronie 2

Dossiers de relocalisation

Il faut dire que les temps ont changé. "En trente-deux ans d'activité, j'ai connu vingt ans de désindustrialisation, raconte Charles Pallanca. Depuis une douzaine d'années, la tendance s'inverse et désormais elle accélère. On passe de plus en plus d'une volonté de conserver les industries sur nos territoires à celle, si possible, d'y localiser de nouvelles". Un changement de paradigme qui redore l'image de l'industrie, donne de l'espace à la marque employeur pour susciter des vocations, même si tout n'est pas encore gagné en termes d'attractivité. Toutefois, cette évolution plaide pour l'industrie en général et Electronie en particulier. "Nous constatons de plus en plus de dossiers de relocalisation, indique Matthieu Larrère. Des dossiers à ce jour réalisés en Asie avec peu d'automatisation et pas mal de main-d'œuvre que nous retravaillons pour avoir un ratio automatisation / main-d'œuvre plus favorable permettant, grâce à l'économie du transport, de nous rapprocher de ce qui peut se faire à l'autre bout du monde". Avec en sus le sceau marketing du fabriqué en France.

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Projets régénératifs

Pour autant, l'industrie a-t-elle fini de manger son pain noir ? Pas vraiment. Les enjeux environnementaux viennent lui rappeler régulièrement son impact. Lequel ne peut être nier : "Pour faire une carte électronique, il faut des composants qui sont à 80% fabriqués en Asie. Il y a certes une production européenne, mais elle ne représente que 8% du marché mondial, une goutte d'eau qui s'avère limitée en termes de choix", rappelle Charles Pallanca. Par conséquent, Electronie, déjà labellisée ISO 14.001, cherche des chemins de traverse. "L'idée consiste à s'associer à d'autres entreprises via des projets régénératifs qui vont avoir un impact positif sur l'environnement", reprend-il. Parmi eux, celui qui vise à supprimer le chlore du nettoyage industriel des fruits et légumes à travers un traitement acoustique. Un projet pour lequel Electronie travaille en coopération avec l'Université d'Avignon. "Cette prise de conscience environnementale est relativement nouvelle, bien qu'elle influe sur les directives de l'entreprise depuis déjà cinq à six ans." Un positionnement que le fabricant français entend bien renforcer.

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