La seconde main, le principe de Lady Cocotte pour valoriser l'achat de jouets d'occasion

Installée à Bouc-Bel-Air, cette entreprise rachète des jouets d'occasion qu'elle revend via un site internet et un réseau de partenaires. Des jouets en bon état, complets et désinfectés, proposés à un prix environ 50 % moins cher que s'ils étaient neufs. Une manière d'inciter plus de consommateurs à franchir le pas de l'occasion. A condition d'offrir suffisamment de choix. Et de diversifier les circuits de distribution.
(Crédits : DR)

A l'approche de Noël, la petite réserve de 30m2 de Lady Cocotte, à Aix-les-Mille, se remplit de jouets en attente d'une seconde vie. Jeux de construction et de société. Dominos. Doudous. Figurines et autres puzzles... Autant de jouets que la patronne des lieux, Laura Bos, a racheté en lot à des familles. « Je leur propose de vider leurs placards rapidement et sans effort en leur rachetant tout en une seule fois ». Les jouets sont ensuite contrôlés - il faut qu'ils soient en bon état et qu'il ne manque aucune pièce - et désinfectés avant d'être mis en vente.

Sur le site internet de Lady Cocotte, environ 300 références de produits sont proposées à ce jour, triées par âge et type de jouet. Mais la chef d'entreprise en a encore quasiment autant à publier. « Avant Noël, on en reçoit beaucoup car les gens font du tri ».

L'achat de jouets d'occasion : une pratique souvent chronophage

Voilà un peu plus d'un an qu'elle a créé ce site, en septembre 2023, comme la concrétisation d'une idée qui a surgi en 2020 dans son esprit. Laura Bos travaille alors pour l'entreprise Petit Bateau. Pour des raisons écologiques, elle a envie de n'offrir aux enfants de son entourage que des cadeaux d'occasion. Sauf que la tâche est chronophage. « J'allais sur Vinted, sur Facebook, sur le Bon coin. Et parfois, il fallait faire des kilomètres pour récupérer un jouet ». Sans parler de la déception lorsqu'un jouet arrive en trop mauvais état. Ou avec des éléments manquants.

Car si des sites de vente de vêtements d'occasion professionnels existent, rien n'a été imaginé pour les jouets. Laura Bos entend donc y remédier. D'autant qu'elle sent que la demande en faveur de l'occasion se renforce. Pour des raisons écologiques mais aussi, de plus en plus, économiques. D'ailleurs, une récente étude de King Jouet estime que 48 % des Français envisageraient d'acheter des jeux et jouets d'occasion pour Noël. « Pour faire connaître Lady Cocotte, j'ai été présente dans des marchés de Noël et des centres commerciaux comme les Terrasses du Port et Avant Cap et j'ai été agréablement surprise par l'intérêt des gens pour ce type de démarche. Les grands-parents sont très à l'aise avec cela. Et les nouvelles générations de parents sont également très en demande ».

Le choix : un enjeu de fidélisation

Mais pour que l'intention se concrétise en achat, il est indispensable de proposer de la qualité, certes, mais aussi un choix de produits suffisamment large. « S'ils ne trouvent pas ce qu'ils veulent, ils retourneront vers l'achat de produits neufs ». D'où un important travail de recherche de jouets nouveaux. L'entreprise doit ainsi multiplier le nombre de vendeurs de jouets. D'autant qu'une famille peut instantanément fournir jusqu'à « une centaine de jouets », estime Laura Bos qui mise beaucoup sur le bouche à oreille pour gonfler son réseau de fournisseurs.

Pour aller plus vite encore, elle envisage également de se rapprocher de fabricants. « Nous pourrions leur demander de nous vendre des jouets renvoyés par des clients, ou des palettes de jouets un peu usées par le transport qu'ils ne peuvent plus revendre bien que les jouets soient en bon état. Nous souhaitons aussi développer des partenariats avec des friperies pour installer des points de collecte. Cela est possible aussi dans les magasins de jouets : ils pourraient demander à leur client de rapporter leurs jouets usagés en échange de bons d'achat ».

Diversifier les canaux de distribution

Afin de toucher un public le plus large possible, l'entreprise a fait le choix de ne pas tout miser sur son seul site mais plutôt de diversifier ses canaux de distribution. Elle travaille ainsi avec plusieurs réseaux de crèches. Avec des plateformes comme Dreamact ou Beebs, sorte de Vinted dédié à l'univers de l'enfance. Mais aussi avec des points de vente physique comme le concept store Kidkanaï de Kiabi ou des magasins d'occasion du groupe Casino. « Venant du commerce physique, j'y suis attachée. Et dans le cas de jouets d'occasion, cela permet aux clients de s'assurer de la bonne qualité des produits ».

A terme, l'entrepreneuse aimerait que ses produits soient présents dans les rayons de magasins classiques « pour convaincre ceux qui n'ont pas encore le réflexe d'aller vers l'occasion ».

Enfin, pour prospérer, l'entreprise devra se doter de moyens supplémentaires en logistique, fastidieuse pour ce type d'activités. L'équipe, composée de Laura Bos et de deux alternantes, doit ainsi s'étoffer une personne en charge de la vérification, de la prise de photos et de la mise en ligne des articles. Le recours à un Esat est également à l'étude. Essentiel pour répondre à une demande appelée à croître considérablement dans les prochaines années. « Cette année, je crois que l'on a franchi un pallier. Les gens semblent plus fiers d'offrir un jouet d'occasion qu'un jouet neuf ».

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