Avec ses kits de jouets à fabriquer, Manufacture en famille répond aux nouvelles attentes des parents

Installée à Toulon, cette entreprise fabrique et commercialise des kits permettant aux enfants de fabriquer leurs propres jouets en bois avec l’aide de leurs parents. Une manière de répondre à la demande en faveur de jouets plus durables, tout en favorisant la déconnexion des jeunes générations.
(Crédits : DR)

« L'intelligence vient de la main », disait Maria Montessori, figure italienne de la pédagogie dont les travaux, promouvant l'autonomie et la curiosité de l'enfant, reviennent au goût du jour depuis quelques années. Cet adage, Élisabeth Dussert-Vidalet, ingénieure et mère de quatre enfants, s'y retrouve pleinement. « Ensemble, nous avons beaucoup fabriqué et je me suis rendue compte que travailler avec ses mains a de nombreuses vertus ». Parmi elles, un meilleur ancrage au réel, comme une réponse à l'usage croissant des écrans ; mais aussi le sentiment d'être capable de réaliser quelque chose de concret, source de confiance en soi.

Sauf qu'en pratique, les parents manquent de temps. Ou parfois de savoir-faire. Et même quand ce n'est pas le cas, les erreurs sont fréquentes. Il arrive aussi que tout finisse à la poubelle avant d'être achevé. « Il est important que tout soit bien préparé et calibré en matière de temps et d'âge de réalisation ».

Des kits outils-en-main pour fabriquer de vrais jouets en famille

En 2017, alors qu'elle démissionne de son poste, Élisabeth Dussert-Vidalet a envie de partager son expérience avec d'autres parents. C'est ainsi que naît Manufacture en famille. Le principe : proposer des kits pour partager des moments de convivialité autour de travaux manuels, avec à la clé un vrai jouet. « Le kit comprend les pièces prédécoupées et tous les outils nécessaires », à l'exception d'un marteau et d'un tournevis, seuls prérequis. Il contient aussi un mode d'emploi permettant au parent de trouver le bon positionnement entre accompagnement et autotomie de l'enfant.

Pour l'heure, l'offre de Manufacture en famille cible des enfants des 3 à 12 ans et compte une trentaine de références. Parmi elles, une lampe d'explorateur qui figure parmi les produits phare, des voitures dotées d'un moteur élastique ou encore une catapulte... « Les jouets avec de petits mécanismes plaisent beaucoup ». Des jouets tous faits de bois - « nous travaillons avec un fournisseur de bois européens installé à la Seyne-sur-mer » - même si Élisabeth Dussert-Vidalet ne s'interdit pas d'intégrer d'autres matériaux pour ses prochaines créations.

Premiers partenariats avec des revendeurs

L'entrepreneuse se charge de la conception, de la fabrication et d'une bonne partie de la distribution. Une distribution qui s'effectue sur le site internet de la marque, mais aussi dans des salons et des marchés de créateurs. « Et depuis cette année, nous travaillons avec des revendeurs en France et en Belgique ». Pas de grandes chaînes de magasins dont les exigences de prix et de marge sont incompatibles avec la démarche, mais plutôt des boutiques de jouets et des concept stores indépendants, soucieux de proposer des jouets de fabrication française dont l'offre demeure encore assez maigre.

De par son positionnement, Manufacture en famille a peu de concurrents directs, assure Elisabeth Dussert-Vidalet. « Il existe des box qui proposent des choses à construire mais avec de moins belles matières. A l'inverse, nous voulons que nos jouets durent et se transmettent. On trouve aussi des journaux qui proposent des travaux manuels mais ce ne sont pas des choses pérennes : on fabrique puis on jette à la poubelle ».

Reste un écueil : le prix, relativement élevé des produits du fait de leur qualité et du travail artisanal réalisé en amont. Prix que les familles ne sont pas nécessairement prêtes à débourser pour l'achat de cadeaux pour enfants. « On essaie donc d'élargir la gamme en proposant des choses demandant moins de manipulations, ou alors nous réduisons le nombre d'outils ».

Faire face à la hausse de la demande

Étant donné la récente diversification de ses canaux de distribution, l'entreprise a encore du mal à avoir du recul sur l'exercice en cours, et donc à se projeter. En fonction des retours des revendeurs, elle évaluera la pertinence d'étoffer ce réseau.

Se posera aussi la question du recrutement alors que la notoriété de la marque se fortifie. « Je commence à atteindre mes limites en matière de production ». Des autoentrepreneurs sont parfois appelés en renfort sur des besoins ponctuels, le marché des jouets étant très saisonnier, se jouant essentiellement sur quelques semaines. « Je ne sais pas encore si l'activité à venir sera suffisamment importante et régulière pour recruter ». Autre piste : le recours à des sous-traitants pour les produits les plus vendus. « Je me suis déjà renseignée mais je n'en ai pas trouvés ».

Le bilan post-fêtes devrait aider à y voir plus clair.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.