Spécialiste de l’immobilier de prestige, Zingraf joue la carte diversification, export et métavers

Avec 35% de croissance enregistrée en 2021, le groupe originaire de la Côte d’Azur et basé à Cannes, confirme sa bonne santé, portée par un secteur – l’immobilier de prestige – qui a bénéficié notamment de la période Covid. Un momentum qui accompagne la feuille de route, laquelle prévoit un doublement du nombre d’agences – 25 à ce jour – d’ici 2025 alors qu’un regard plus fort est porté sur l’international, où l’entreprise familiale compte exporter son expertise. Le tout dans un contexte d’inflation mais d’appui aussi sur les nouvelles technologies.
(Crédits : DR)

« Pour l'instant, le marché va bien », assure Heathcliff Zingraf. Le CEO du groupe familial, créé en 1977 par Michaël Zingraf, appuie sur la croissance de 35% du volume de transactions engrangée en 2021, « meilleure année jamais réalisée », preuve que l'immobilier, plus que jamais, confirme sa notion de valeur refuge.

Et clairement, si l'effet de l'inflation se profile - pour l'heure faiblement - un autre effet laisse des traces celle du Covid. Car bien évidemment, la période des divers confinements, la prise de conscience du bien « chez-soi », de l'importance de l'habitat, a tout autant impacté le secteur de l'immobilier de prestige, ce segment de marché qui est la spécificité de Zingraf depuis sa création.

« Durant la période Covid, nombreux sont ceux qui ont réalisé que nous n'étions à l'abri de rien. Et les épargnants ont convenu qu'il était important d'investir dans l'immobilier ». Un engouement qui a son revers, les biens à la vente souffrant d'un léger manque.

Pour autant, l'inflation et les incertitudes qu'elle entraîne quant à sa durée comme son niveau sont aussi un sujet de veille, mais ne sont pas un sujet de crainte, pour le moment.

« La hausse des taux d'intérêt aura un impact sur une partie de marché mais pas dans le haut de gamme », estime Heathcliff Zingraf.

La diversification, facteur (multiple) de croissance

Pas de nature à modifier la feuille de route établie, celle qui trace la voie du développement. Une feuille de route intacte donc. Et volontariste.

Elle vise notamment à renforcer le maillage en nombre d'agences, avec l'objectif de faire passer celui-ci de 25 actuellement à 30 agences d'ici six mois et 50 agences à horizon 2025.

Une démarche d'amplification qui s'est déjà concrétisée, notamment en s'appuyant sur une stratégie de diversification. D'abord en sortant du positionnement géographique habituel. Si Zingraf s'est traditionnellement développée via les résidences secondaires situées en bordure de la Méditerranée, l'implantation à Megève, Chamonix ou Lyon dénote de la volonté de s'ouvrir à d'autres marchés, celui de la montagne et des grandes métropoles urbaines notamment.

La diversification géographique qui signifie aussi de regarder un peu plus fortement du côté de l'international. Un point essentiel de la feuille de route. Jusqu'à présent, le groupe étant uniquement présent en Suisse, à Gstaad, ainsi qu'à l'Île Maurice. Il l'est bientôt à Genève, Londres - sans effet Brexit gênant affirme Heathcliff Zingraf - et l'est déjà au Luxembourg. L'international où le groupe français se déploie « en fonction des rencontres et des opportunités », précise son dirigeant et où il veut amener son expertise.

Vignoble, propriétés équestres... bientôt ?

Cependant, diversifier c'est aussi regarder des segments de marché pas encore adressés. Notamment le viager, un segment tout nouveau sur lequel Zingraf se positionne à la faveur d'une demande qui existe mais aussi parce que l'environnement juridique et financier a lui-même évolué, avec l'intérêt non négligeable des fonds d'investissements associés aux banques et assureurs. Baptisé Serenity Capital, le département Zingraf est opérationnel depuis le printemps et revendique plusieurs transactions déjà réalisées.

Un segment particulier qui n'est pas le seul à figurer comme vecteur de développement. « Nous aimerions également nous développer dans le vignoble et les propriétés équestres », annonce Heathcliff Zingraf.

Le métavers, levier de business

Qui n'en n'oublie pas les nouvelles technologies. Si, logiquement, un outil de visite virtuelle immersive assez élaboré a été mis en place, développé par My Tour Live, startup basée à Marseille, le métavers est clairement un sujet d'attention pour le dirigeant du groupe français, certain que le business de l'immobilier, de prestige notamment, passe aussi par le Web3. Et le CEO de Zingraf de souligner le poids des NFT pris dans les transactions récentes. Christie's, la maison de ventes aux enchères dont Zingraf est le représentant exclusif en Provence-Alpes-Côte d'Azur, a, par exemple, vendu en 2021, pour 150 millions de dollars de tokens nos fongibles.

Les réseaux sociaux, plus classiquement, sont également intégré à la stratégie - Zingraf est par exemple présent sur Tik Tok. « Nous nous adressons à une clientèle jeune qui le secteur immobilier intéresse, ce sont de futurs investisseurs potentiels ». Un moyen aussi de combler les problématiques de recrutement auxquels le groupe n'échappe pas ? « Savoir s'entourer de compétences est essentiel pour réussir. Notre métier ce n'est pas de vendre des biens immobiliers, c'est de vendre un service d'accession à la propriété et ce service doit être excellent de A à Z. Il faut connaître les codes du luxe, faire preuve de psychologie et être curieux. Il n'existe pas de recette secrète, c'est l'addition de compétences qui permet de faire la différence ». Pour rappel, Zingraf, qui emploie 120 personnes a réalisé un chiffre d'affaires d'honoraires encaissés de l'ordre de 21 millions d'euros hors taxe en 2021, chiffre en progression de 10%.

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