A Aix-Marseille, l'immobilier de bureau démarre fort mais la logistique chute

Grace à deux transactions importantes durant le premier trimestre, la demande placée pour l'immobilier tertiaire au sein de la métropole Aix-Marseille est en hausse de 28% par rapport à l'année précédente. De bon augure alors que l'objectif est d'atteindre les 200 000m2. En revanche, le secteur de la logistique connaît lui une baisse de 67% des ventes ou locations.
(Crédits : DR)

Les premiers mois de l'année invitent à l'optimisme pour les acteurs de l'immobilier d'entreprise de la métropole Aix-Marseille. La demande placée sur le premier trimestre est en hausse de 28% par rapport à la même période un an plus tôt, selon les chiffres d'ImmoStat. Dans les faits, cela représente 50 710 m2 de demande placée, c'est-à-dire des espaces loués ou achetés. Un rattrapage par rapport à la période Covid ? Pas forcément puisque sur les deux années précédentes, les m2 placés sur le premier trimestre étaient plutôt stables juste un peu en dessous des 40 000.

"En 2021, nous avons réalisé une année record avec plus de 150 000 m2 placés, notre objectif est d'atteindre les 200 000 m2. Si nous répétons ce qui a été fait sur ce premier trimestre nous y arriveront", détaille Daniel Tchenio, président de la commission immobilier d'entreprise de la Fnaim Aix-Marseille Provence et directeur de l'agence CBRE. Y parvenir est un vrai défi car si l'année 2022 démarre aussi fort c'est notamment grâce à deux "grandes transactions", au-dessus des 5000 m2 chacune, du département des Bouches-du-Rhône et d'Erilia. "D'habitude nous n'en réalisons qu'une de temps en temps", reconnaît le dirigeant dont l'agence a réalisé ces deux opérations.

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Pas d'impact du télétravail

Outre ces changements d'acteur présent, la métropole d'Aix-Marseille compte s'appuyer sur l'attractivité globale des régions chez les cadres parisiens qui quittent la capitale. Mais pour Daniel Tchenio, la difficulté du territoire est de manquer d'offres. "C'est elle qui fait le marché", estime-t-il en tant que fidèle de la loi de Say. "La moitié de la demande placée concerne des immeubles neufs", justifie-t-il. Les évolutions des pratiques attendues comme la tendance pour le flex office et le télétravail ne devraient pas diminuer les attentes des entreprises en m2, sauf pour celles qui pratiquent 3 ou 4 jours de télétravail. "La réorganisation des espaces du bureau est génératrice de mouvements, si une société ne peut pas offrir à ses salariés l'aménagement qu'elle souhaite elle va ailleurs", poursuit Daniel Tchenio.

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Autre secteur en hausse celui des locaux d'activités, qui désignent les entrepôts de stockage de moins de 5000 m2, avec une augmentation de 13% pour 40 390 m2 placés. Une croissance régulière puisque sur le premier trimestre 2020 ce sont 31 595 m2 qui avaient été placés et 35 626 m2 en 2021 sur la même période. "Comme pour le tertiaire, c'est l'offre qui drive car notre parc est vieillissant donc les nouveaux bâtiments qui sont aux normes attirent", résume Daniel Tchenio.

La logistique à la peine

En revanche, du côté de la logistique la chute est brutale. Avec seulement 10 779 m2 placés, la baisse est de 67% sur un an. Un résultat surprenant à l'heure où ce secteur d'activité semble être en pleine croissance depuis plusieurs mois. La dégringolade est d'autant plus vertigineuse qu'en 2020, ce sont près de 125 000 m2 qui avaient été loués ou vendus sur les trois premiers mois. Daniel Tchenio veut se montrer rassurant, il explique en effet ces faibles espace par le fait que "l'offre disponible a été absorbée".

Cela marque-t-il le début d'une saturation pour cette activité généralement peu appréciée par les maires ? "Non, il y a des fluctuations car le marché est cyclique, sortir un immeuble se fait sur deux ou trois ans. Cela demande du temps", avance le dirigeant. A noter que les investissements aussi accuse un retard à l'allumage avec 67 millions d'euros soit une baisse de 44%. Des données à suivre sur le reste de l'année pour déterminer s'il s'agit d'un phénomène structurel.

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