Entre attractivité et export, comment Londres devient un levier stratégique pour le Sud

Investisseur historique, souvent présent dans le Top3, le Royaume-Uni est devenu, depuis le Brexit, une destination un peu à part. Mais à ne pas ignorer pour autant. Entre proximité géographique, liens économiques et intérêts croisés, les opportunités de déploiement pour les entreprises sont réelles alors même que les intérêts d’investissements de la part de Londres ne faiblissent pas. Une convergence que risingSud, l’agence d’attractivité et de développement économique intègre pleinement dans sa stratégie. Ou comment jouer sur les différences qui rassemblent.
(Crédits : DR)

Il y a forcément un avant/après le 30 janvier 2020, lorsque le Royaume-Uni est officiellement sorti de l'Union européenne. Un départ qui n'a pas été sans donner des sueurs froides aux acteurs économiques notamment, concernant les liens créés, entretenus et développés, que l'on considérait alors comme pouvant être menacés.

Si administrativement, entre autres, les rapports ont quelques peu changé entre les deux rives de la Manche, il n'en demeure pas moins que le Royaume-Uni reste un partenaire économique à considérer.

Favoriser aussi les destinations de proximité

Un partenaire qui regarde vers le Sud avec un intérêt constant puisqu'il figure régulièrement parmi le Top3 des investisseurs majeurs en Provence Alpes Côte d'Azur. Rien qu'en 2022, il s'octroyait la troisième marche du podium avec 11 projets concrétisés.

Pour risingSud, l'agence d'attractivité et de développement économique de la Région Sud, Londres représente même une opportunité de business à ne surtout pas minimiser. Certes, par proximité géographique, les Hauts-de-France sont un partenaire naturel, tout comme la région parisienne, parce que siège des grandes banques européennes, des grandes entreprises et parce que disposant d'une place financière, ce qui nécessairement attire cadres et talents. Mais le Sud a lui aussi sa carte à jouer. « Outre les destinations long-terme que nous travaillons telles les Etats-Unis, le Brésil ou la Côte d'Ivoire, il nous faut aussi capitaliser sur ce qui est proche de nous, ce qui peut être aisé pour nos entreprises en termes d'export, aussi bien en termes d'attractivité et d'influence », estime Audrey Brun-Rabuel, sa directrice générale.

La force du collectif

Une carte à jouer finement. Car pour faire la différence face à d'autres destinations, c'est bien la spécificité de Provence Alpes Côte d'Azur qu'il faut mettre en avant. Et c'est précisément le sens de la mission menée en janvier dernier, construite autour de l'une des filières majeures du territoire, celle du savoir-faire artisanal autour de produits de confiserie. Une mission au format plus restreint que les missions habituellement organisées par risingSud où une quinzaine d'entreprises profitent de rendez-vous individuels. Là, quatre entreprises emblématiques ont été embarquées, notamment les Calissons du Roy René, François Doucet Confiserie, Les Comtes de Provence et Dare&Drink. Quatre pépites qui représentaient une complémentarité dans leurs approches, leur développement et leurs besoins. Et qui ont bénéficié de rendez-vous communs, avec l'objectif de voir s'ouvrir des opportunités de distribution outre-Manche. « C'est une force de collectif hyper valorisé, qui a été très apprécié, avec des cibles communes d'acheteurs et de distributeurs », souligne Audrey Brun-Rabuel, chaque marque mettant en avant son expertise, tout en étant complémentaire parfois des autres. Des marques « présentant chacune des produits de haute qualité, avec vrai savoir-faire artisanal, chacune ayant déjà une expérience du marché UK », ajoute encore Audrey Brun-Rabuel.

Si l'une d'entre elles a déjà un contrat de distribution en horizon proche, on sait qu'au Royaume-Uni, 18 mois à 24 mois sont nécessaires pour voir aboutir un contrat export. C'est donc une relation de patience qui prévaut, ce qui n'est jamais négatif pour qui veut s'inscrire dans le temps long.

La stratégie du 360°

Cependant, la mission menée en janvier a aussi été une formidable opportunité pour appuyer encore un peu plus le sujet investissement. Une mission en mode un peu plus offensive que ce qui avait été mené jusqu'alors, justement parce que les relations entre le Sud et le Royaume-Uni s'inscrivent dans le long terme.

« Je suis partisane de ce que j'appelle le 360°. Nos missions doivent aussi servir la promotion du territoire, valoriser, au-delà de ce qui est connu d'elle, l'image économique de notre région qui est une formidable porte d'entrée sur les marchés méditerranéens ou du sud de l'Europe. Nos infrastructures, le technopôle de l'Arbois comme la technopole de Sophia-Antipolis, nos aéroports, les infrastructures numériques, le Grand Port Maritime de Marseille-Fos... la qualité de vie, tout cela sont des atouts qui servent la stratégie d'investissement ».

A Londres, risingSud a retrouvé ses partenaires habituels dont Business France ou la CCI France. Et risingSud a multiplié les contacts. Trois projets pourraient bien rejoindre le Sud, dont un projet lié à l'industrie décarbonée et un autre plus orienté tech. Trois projets qui représentent 100 millions d'euros d'investissement et 1.200 emplois créés. Avec Londres et le Royaume-Uni, « nous allons poursuivre nos actions autour des thématiques de la naturalité, de l'industrie et la tech ».

Audrey Brun-Rabuel qui rappelle que désormais l'agence de développement économique et d'attractivité dispose d'une grille de scoring des projets, orientée RSE. Car l'impact - économique, de long-terme, sur le développement du territoire - se mesure aussi à l'aune de la responsabilité environnementale et sociétale. Une autre façon de jouer la différenciation...

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