De PME à ETI, comment Sud Accélérateur joue l’effet transformation

Né en 2016, cet outil, piloté par Rising Sud, l’agence d’attractivité et de développement économique de la Région Sud, vise à faire monter en gamme les petites et moyennes entreprises, tous secteurs confondus. L’objectif est de combler les éventuels trous dans la raquette et d’insister sur les points forts, le but ultime étant d’en faire des entreprises de taille intermédiaire, ces ETI si rares et si recherchées. Un vrai défi à l’heure où les business modèles se transforment, poussés par les transitions, notamment numérique et environnementale, et où l’export et le financement sont tout autant des leviers à intelligemment activer.
(Crédits : DR)

Le concept a émergé en 2016, lorsque l'idée de créer des champions tricolores s'est agrandi, ne se concentrant plus uniquement sur les startups mais élargissant le spectre aussi aux PME et ETI. Une évolution que l'on peut considérer somme toute comme assez naturelle : après tout, une startup qui grandit a vocation à devenir PME puis ETI.

Mais il y avait aussi ces petites et moyennes entreprises, parfois très grandes au point de frôler la taille intermédiaire, à qui il fallait apporter un terreau qui nourrit, ce qui inclus du soutien financier au soutien à l'export.

Ainsi naît Sud Accélérateur, le premier accélérateur de Bpifrance et qui, par cette primauté, va servir d'exemple pour les autres accélérateurs déployés en région par la banque d'investissement.

45% de hausse du chiffre d'affaires

Sept ans plus tard, le bilan fait état de 75 entreprises passés en mode accélération, dont la moitié sont issues de l'industrie et les deux tiers, des entreprises déjà très présentes à l'international. Une accélération qui se traduit en chiffres, notamment par un accroissement de 45% du chiffre d'affaires de ces PME, engageant le maintien de 4.000 emplois et la création de 2.000 autres emplois.

« Nous conduisons ces entreprises vers le développement, nous travaillons à 360° en nous appuyant sur les compétences de nos équipes mais aussi sur celles d'experts que nous avons sélectionné sur certains sujets, lorsque le besoin apparaît », explique Bernard Kleynhoff. Des propos du président de Rising Sud que complète Audrey Brun-Rabuel, la directrice générale de l'agence, soulignant l'importance d'un premier audit mené sous forme de diagnostic, avec une visée très large afin de prendre en compte l'ensemble des problématiques, celles parfois déjà identifiées et celles, souvent, qui ne le sont pas. Le tout étant ensuite suivi d'une mission de conseil puis de séminaires, huit précisément, sur des thématiques telles que la stratégie, l'innovation, le financement, le recrutement, l'achat, le leadership et la gouvernance. « Ces séminaires sont axés sur les besoins et les différentes étapes de vie d'un patron. Cela peut être des sujets de transmission, de croissance, toujours dans cet esprit de promotion, d'excellence... ce qui n'empêche pas les accompagnements plus personnels avec, quand cela est nécessaire, la capacité à aborder aussi les problématiques du territoire ».

Spécificités territoriales et détails d'importance

Savoir prendre en compte les spécificités d'un territoire, c'est précisément ce qui permet de faire de l'accompagnement ultra-ciblé et surtout ultra-pertinent. « En termes de recrutement et marque employeur, je ne suis pas certain que cela doive être travaillé de la même façon chez nous, dans le Grand Est ou en Pays de la Loire. Nos experts ont une connaissance parfaite du territoire ce que n'ont pas forcément les experts de Bpifrance. Si on ne possède pas cette connaissance du territoire et cette compétence terrain au-delà de ce que sont les filières d'excellence, l'accompagnement n'est pas le même. Ce qui, en revanche, ne nous empêche pas de travailler sur des projets très spécifiques avec Bpifrance comme Ecoflux ou Décarbonaction », ajoute Bernard Kleyhnoff. Car, évidemment, on ne serait omettre les sujets de transitions, énergétiques et autres, qui impactent les business modèles. Savoir faire évoluer son modèle économique est un exercice désormais aussi indispensable que régulier afin de s'adapter aux évolutions économiques. Sauf qu'il est parfois difficile de le faire, vite et bien, seul.

« Lors des séances d'accompagnement individualisé, le chef d'entreprise est souvent accompagné du directeur général ou du directeur de développement, eux qui assument des postes stratégiques, où ils ont souvent les mains dans le cambouis et qui ainsi, parfois, apportent des points de détails qui font toute la différence. C'est précisément sur ces points que nous travaillons », ajoute Audrey Brun-Rabuel.

Lire aussiAfrique : « il faut aussi créer de l'investissement du sud vers le nord » (Bernard Kleynhoff, Rising Sud)

Fournir des outils spécifiques

La création d'une communauté Rising Sud, rassemblant les entreprises passées par Sud Accélérateur, est également une façon de créer de l'émulation entre celles qui constituent une part importante du tissu local. « Avec la communauté nous travaillons sur des sujets plus longs, comme l'international. Nous connaissons déjà leurs particularités, cela permet de cibler plus rapidement ce qui est nécessaire et utile », indique Bernard Kleynhoff.

Des entreprises comme Horus Pharma, CSTI Industrie, Coradin, Easy Partner, Morel Diffusion, Mariton ou Ovinalpes... qui, à leur tour ensuite, aident les promotions d'après « et notre comité des financeurs », souligne le président de Rising Sud. « Il faut écouter ce que nous disent les chefs d'entreprise. Nous réfléchissons ensemble sur des sujets de formation, d'accompagnement, de recrutement... » note encore Bernard Kleynhoff. « Parfois l'aide sur le recrutement, c'est savoir qualifier correctement le besoin, bien définir la fiche de poste. Même sur des métiers aussi caractéristiques que soudeurs, ce n'est pas la même chose dans toutes les entreprises du monde », complète Audrey Brun-Rabuel. Ce qui conforte le besoin de création de « centres de formation avec des mentions complémentaires, des formations post-BTS qui correspondent aux problématiques propres du territoire », insiste Bernard Kleynhoff.

Qui a, par ailleurs, convenu avec Bpifrance de poursuivre l'aventure pour trois nouvelles promotions, la prochaine clôturant ses candidatures ce 30 novembre. Plus que jamais l'intérêt de faire grandir les PME, les armer pour devenir des ETI est essentiel dans une conjoncture régulièrement bousculée. Comme tout changement d'échelle, ce n'est pas un passage sans remise en question mais c'est aussi une perspective d'horizon élargi...

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