Filière cinéma, Odysseo... Où en est le plan Marseille en Grand  ? Point d’étape avec le préfet Laurent Carrié

Annoncé par le Président de la République le 2 septembre 2021 lors d’un discours au Pharo, le plan Marseille en Grand a vocation à « transformer la ville en profondeur ». Après quatorze mois de discussions impliquant collectivités, monde économique et associations, où en est-on ? Le Préfet à l'égalité des chances, présent lors du Forum Marseille Zéro Carbone ce 24 novembre, a fait le point sur les avancées de quelques projets emblématiques de ce plan.
(Crédits : DR)

Réparer ce qui ne va pas. Les écoles délabrées. Les logements insalubres. Les hôpitaux vétustes. Le chômage et les fractures sociales. Le réseau de transport en commun largement insuffisant pour une deuxième ville de France, dont la superficie est deux fois et demi supérieure à celle de Paris. Voilà une des ambitions phares de Plan Marseille en Grand, annoncé le 2 septembre 2021 par Emmanuel Macron.

Mais attention, prévient le préfet à l'égalité des chances, « ce n'est pas un plan de rattrapage », terme qu'il n'aime pas, car il ne mettrait en avant que les failles du territoire et non ses atouts. Or si le plan s'attelle effectivement à rattraper certains retards, il vise aussi à valoriser ces atouts. « Il y a une vraie dynamique et une attractivité à renforcer ». Et ce, au travers de « projets attractifs qui confortent le rayonnement national, européen et international de la ville ».

Conforter Marseille comme capitale du cinéma

Parmi les projets phares de ce plan qui devrait bénéficier en tout de l'apport de cinq milliards d'euros de la part de l'État, celui de fortifier une filière du cinéma, pour « conforter Marseille dans son statut de capitale nationale, européenne et internationale du cinéma ».

Pour mener à bien ce projet, l'État coopère avec les collectivités, qui semblent, de l'avis du Préfet à l'égalité des chances, faire fi de leurs divergences politiques, au profit « d'une vraie dynamique ».

Dynamique qui passera pas l'installation de studios. « Nous attendons les résultats d'un appel à projet pour la création de studios. Le CNC et la Banque des territoires suivent le sujet. Il y a plusieurs candidatures sérieuses ». Qui dit cinéma dit aussi matériel. « Nous commençons à travailler avec la Métropole sur une base logistique qui permettra de stocker le matériel de tournage, et qui sera installée à Capitaine Gèze », dans le nord de la ville. Sans oublier la nécessiter de former : « Nous travaillons sur la Cinéfabrique, qui sera une école de formation aux techniques du cinéma, et pour laquelle nous avons un projet de site porté sur le site des Docks des Sud ». Et le programme de formation a déjà été mis en œuvre puisque « la classe préparatoire Cinéfabrique est déjà accueillie à la Belle-de-mai dans des locaux transitoires ».

Odysseo, vitrine de la transition écologique

Autre projet emblématique du Plan : Odysseo, un espace destiné à accompagner «les populations dans la transition écologique au travers de la création d'un réseau de lieux de sensibilisation, de recherche, de formation, d'innovation sur les pays bordant la Méditerranée», expliquait ainsi le Président de la république. « Ce sera un vrai grand projet. Un projet d'une centaine de milliers d'euros », précise Laurent Carrié. « Nous terminons l'étude de progression et attendons les arbitrages sur le site et le budget. L'objectif est toujours de voir cet équipement livré en 2026. Nous tenons les délais ».

Par ailleurs, interrogé sur la place de la transition écologique dans le plan Marseille en Grand, et sur l'absence d'un « milliard d'euros dédié », notamment sur le front des énergies renouvelables, le préfet a répondu que bien qu'il n'y ait pas un volet consacré, la transition écologique est abordée de manière transversale. « Nous travaillons avec les maîtres d'ouvrages -la Métropole pour la rénovation urbaine, la Ville pour les écoles- sur des cahiers des charges verts concernant le bâtiment et la construction ». De même, l'amélioration du réseau de transports commun doit générer une baisse de l'usage de la voiture individuelle, et donc réduire les émissions de gaz à effet de serre issues du transport.

Après une année d'études et de discussions, le Plan Marseille en Grand doit entrer dans sa phase concrète. S'inscrivant dans une démarche de long terme. « Pour les écoles, il faudra cinq à dix ans. Dix ans également pour la rénovation urbaine du centre-ville. L'enjeu est d'abord de tenir nos engagements ». La suite dépendra des résultats. Mais déjà, se réjouit Laurent Carrié, « le plan a suscité une vraie dynamique » au sein du monde économique et du tissu associatif, particulièrement dynamique à Marseille. Il a aussi permis aux collectivités - dont les « élus se sont bien arrimés au projet »- de travailler entre elles. Ce qui constitue déjà un progrès.

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