Il y a deux ans, Spada soufflait cent bougies. Un événement pour l'entreprise et pour tout un territoire, tant le groupe familial a inscrit son empreinte sur la Côte d'Azur, participant à la réalisation de nombreux ouvrages et non des moindres dont fait, par exemple, partie l'Aéroport Nice Côte d'Azur.
Spada qui comme les autres acteurs du bâtiment et des travaux publics fait face à la conjoncture particulière engendrée par la crise. Face aux 23% de croissance enregistrée dans l'immobilier non résidentiel, Florent Noiray entend modérer l'enthousiasme galopant qui pourrait en découler.
« Ce chiffre ne doit pas faire oublier que l'on n'a pas retrouvé le niveau d'activité d'avant crise, heureusement que certains segments demeurent bien orientés comme l'entretien rénovation. Les particuliers ont continué à investir dans leur logement, effet secondaire du Covid, et l'activité de l'Eco-Vallée, permettent aussi d'alimenter l'activité. Nous restons très attentifs au Plan de relance, au plan de rénovation énergétique c'est important pour le secteur et l'entreprise ».
Des TP à la construction et une certaine idée de la diversification
Initialement acteur de travaux publics, Spada a peu à peu effectué ce que les startups appelleraient un pivot pour aujourd'hui être un acteur du bâtiment.
« Le groupe a beaucoup évolué, c'est comme cela que l'on reste vivant et pérenne. Nous sommes une entreprise de construction de bâtiments et d'ouvrages de génie civil. Nous travaillons par exemple sur les ports, comme celui d'Antibes, avec la Chambre de commerce et d'industrie, on fait un Edphad à Contes, et on a récemment livré la station d'épuration de Cagnes-sur-mer, ce sont des ouvrages qui sont structurants pour le territoire et c'est l'identité du groupe », comment Florent Noiray
Une diversification qui passe désormais aussi par la case promotion immobilière. Avec quelle plus-value ? « C'est un mouvement qui m'a paru assez naturel, nous avons notre savoir-faire de constructeur, notre connaissance du territoire et y compris notre vision de ce territoire. Nous nous positionnons sur des opérations de promotion immobilière mais sur lesquelles il y a une part d'aménagement car nous considérons que c'est notre territoire et nous avons envie de le façonner »
Logements, locaux d'activité et éventuellement bureaux... tout est ouvert pour cette nouvelle branche porteuse de croissance. Et qui est déjà dans l'opérationnel. Ainsi un projet est actuellement en cours à Vence. Deux embauches ont été réalisées au sein de Spada Promotion, structure créée exprès pour cette nouvelle activité.
Mais un autre levier de diversification - et de croissance - réside dans le développement durable.
« Le développement durable qui fait aussi partie de nos voies de diversification et de développement. Nous avons longtemps exploité une installation de stockage de déchets inertes sur une ancienne carrière à Roquefort-les-Pins. C'est une activité que nous connaissons. Nous espérons construire une nouvelle activité autour du recyclage et de l'économie circulaire et cela est important pour le BTP et la construction ».
Répondre aux besoins
Alors que la déconstruction du TNN a ses pour et ses contre, le projet n'est pas neutre - d'une certaine façon - pour le groupe basé à Nice qui a construit ce même Théâtre National de Nice. « Au-delà de la décision politique que je n'ai pas à commenter, ce qui est important c'est que les pouvoirs publics se posent la question de comment on répond à l'enjeu environnemental qui est impératif et comment on répond en même temps aux besoins de nos concitoyens en termes de logements et de bureaux. Avoir une réflexion sur comment aller vers cette zéro artificialisation nette qui, à mon avis passe par la densification du réseau urbain déjà existant, c'est important, l'essentiel est que tout le monde s'exprime autour de la table ».
Le numérique, l'autre axe de croissance
Moins perçu sous cet angle, le BTP est pourtant un secteur en constante recherche d'innovation. Du côté de Spada on a participé à l'effort, notamment sur les matériaux. Mais c'est bien ce projet porté avec RUE et le Centre Scientifique et Technique du bâtiment installé à Sophia-Antipolis au sein d'un consortium international européen et centré sur le BIM, le jumeau numérique du bâtiment en phase chantier, qui est largement prometteur. Reste l'inquiètude majeure, celle du prix des matières premières, qui ne cesse de prendre la pente ascendante. « Nous subissons la désorganisation de nos chantiers avec le risque de pénalités et ça peut remettre des projets de nos maîtres d'ouvrage en cause », prévient Florent Noiray.
Un décideur économique, invité chaque semaine
Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.
BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).
La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.
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