On se souvient peut-être peu du contexte d'alors mais lorsque l'idée de l'ouverture à la concurrence pour les lignes TER est émis, nous sommes en 2017 et le torchon brûle vraiment entre la Région Provence Alpes Côte d'Azur et la SNCF. Retards multiples, annulations intempestives... « Je siffle la fin de la partie » dit alors le président de la Région, Christian Estrosi dont l'ire va jusqu'à refuser de payer la facture présentée par la société de chemin de fer nationale dirigée alors par Guillaume Pépy. Un coup de colère comme un coup de semonce qui va finalement rétablir un dialogue mais l'ouverture à la concurrence demeure une solution vite reprise par Renaud Muselier - il succède à Christian Estrosi en 2017 - qui annonce en 2019 le lancement d'un appel à manifestation d'intérêt.
Revoir l'offre... et le service
Deux lots sont alors concernés. L'un, baptisé « Intermétropoles » relie Marseille et Nice en passant par Toulon et comprend aussi du nouveau matériel roulant et un atelier de maintenance pour se faire. Un lot qui a retenu l'attention de trois opérateurs, SNCF, Transdev et Thello, la société italienne dont l'actionnaire principal est Trenitalia, société de transport italienne, filiale à 100 % de Ferrovie dello Stato. Transdev semble avoir présenté la meilleure offre, puisque c'est celle-ci qui sera soumise au vote des élus régionaux en assemblée plénière le 29 octobre prochain.
L'autre lot, baptisé « Azur » comprend trois lignes : Les Arcs-Draguignan vers Vintimille, Nice-Tende et Cannes-Grasse. Soit des lignes du quotidien, qui désenclavent des territoires où il est difficile d'avoir accès à d'autres modes de transport en commun. On ne revient pas sur le sujet littoral-montagne mais il est pourtant prégnant dans ce que l'on appelle la transition énergétique et écologique... D'ailleurs, la cadence est prévue pour augmenter significativement, passant de 69 allers-retours quotidiens à 120 allers-retours quotidien sur l'ensemble des lignes. A voir si cela sera suffisant pour répondre aux besoins... Un centre de maintenance est également prévu, l'investissement nécessaire ayant été estimé lors de l'ouverture à la concurrence, à 65 millions d'euros. SNCF tient la corde et c'est son offre qui sera soumise également au vote des élus en octobre prochain.
La valeur de chaque lot se porte, respectivement, à 580 millions d'euros et 1,2 milliard d'euros.
Un enjeu qui est aussi climatique
Si la notion - extrêmement précieuse - de service public ne fait pas de doute - et il y a encore des progrès à faire sur ces lignes empruntées au quotidien, il y a aussi, son corollaire, l'attractivité du territoire. Un réseau bien desservi, avec du matériel roulant adapté aux usages, nouveaux ou tout simplement nécessaires, semble indispensable pour une région aussi touristique et tournée vers le business que Provence Alpes Côte d'Azur. Wifi, climatisation, offre de petite restauration semblent être requis. Renaud Muselier c'était d'ailleurs exprimé en ce sens.
Et puis, il ne faut pas oublier la dimension Cop d'avance chère au président de la Région Sud. A bon réseau ferroviaire, émissions de CO2 réduites. C'est donc aussi une façon de positionner le territoire en avance, peut-être en exemple...
Sujets les + commentés