TER et ouverture à la concurrence : ce qu'en attend la Région Sud

Elle est la première région de France à se lancer dans l'aventure et son président, Renaud Muselier ne cache pas sa satisfaction. En anticipant ce qui sera une obligation en 2023, Provence Alpes Côte d'Azur veut surtout en finir avec une mobilité par le rail peu en accord avec l'envergure économique du territoire. Où il est question aussi d'enjeux sociaux.
(Crédits : Eric Gaillard)

Avant Renaud Muselier, c'était déjà Christian Estrosi qui s'était énervé contre la SNCF et ses trains qui n'arrivent pas à l'heure. Devenu président de l'institution régionale en mai 2017, celui qui est aussi député européen n'en n'a pas moins mis de l'énergie à ne pas accepter les moult retards et autre annulations, bref, un service public bien peu à la hauteur, couronné même du titre peu enviable de pire réseau de France. Au point, on s'en souvient, que de convention entre la SNCF et la Région il n'y ait plus. Jusqu'au rabibochage début d'année.

Mal des transports

L'ouverture à la concurrence a été énoncée rapidement par Renaud Muselier comme la solution (possible) à ce mal des transports. Il ne faillait pas y voir un chiffon rouge agité pour faire peur mais une vraie volonté de se positionner comme pilote en la matière. Depuis ce 19 février c'est donc fait : Provence Alpes Côte d'Azur est la première Région à être sur les rails.

Le choix des lignes objet de l'appel d'offres européens n'est pas moins "un challenge" comme l'a souligné le vice-président en charge des transports, Philippe Tabarot. Parmi les deux lots concernés, figure la ligne interurbaine Marseille-Toulon-Nice, soit la ligne reliant les trois métropoles régionales. Le signal envoyé est fort puisqu'il s'agit de la ligne concernant 7 500 usagers, couverte par 17 trains et qui représente un quart des déplacements TER dans le Sud. "Fréquence meilleure, nouvelles rames, nouveaux services à bord dont le wifi et de la petite restauration", Renaud Muselier égrène les objectifs posés rappelant aussi que cette ligne est celle qui "concentre le maximum de potentiel". L'enjeu est donc bien là. Plutôt que de "tester" l'ouverture à la concurrence sur des lignes à moindre enjeu c'est sur celle qui est la plus prégnante que cela se fait.

Désenclaver Nice

Le second lot n'en n'est pas moins stratégique dans la politique ferroviaire de la Région. S'il concerne les services azuréens comme Cannes-Grasse et les liaisons Nice-Tende, c'est par exemple la construction d'un centre de maintenance à Nice Saint Roch - par l'opérateur qui sera choisi - qui pèse dans la balance. Car en quelque sorte il permet une certaine "indépendance" du côté niçois et que plus largement, il s'agit aussi de permettre le désenclavement de Nice. La ligne de la Royan qui relit Nice à Tende s'est dégradée au fil du temps avec une continuité de service plus assez optimale. Et puis ce deuxième lot concentre à lui tout seul 50 000 usagers quotidiens dont de nombreux touristes. Ou comment améliorer aussi l'image de marque... et l'attractivité... et les retombées économiques...

Transdev ou Trenitalia par exemple, font partie des opérateurs intéressés. "Nous avons des anglais, des allemands, des français", précise Philippe Tabarot.

Le calendrier lui, ne prévoit pas une mise en circulation des TER par le nouvel opérateur choisi avant respectivement décembre 2022 et décembre 2024.

"Le train doit devenir une alternative crédible à la voiture individuelle", dit bien Renaud Muselier qui sait qu'en se positionnant en précurseur la Région a tout a y gagner : un meilleur service de transport, une facture "transparente et claire", une image redorée et des usagers satisfaits. "Nous pensons que la concurrence est saine". A plus d'un point de vue...

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